Chapitre 2

133 20 8
                                    


                            *********


Je reconnais alors le regard rempli d'assurance appartenant au garçon aux yeux gris, d'un peu plus tôt dans la matinée.

Il m'adresse un petit sourire légèrement insolent, puis s'avance près de mon prof chéri et attend que quelqu'un dise quelque chose, ou encore fasse un geste.

Après un certain temps, Mr.Baumou rompt le silence devenu gênant :

- Je vous présente ce jeune homme, qui est nouvel élève dans cette classe désormais.

Bravo Sherlock.

Le "jeune homme" s'avère s'appeler Alexandre et il se présente rapidement. Il ne m'a pas lâchée une seule fois du regard. J'ai envie de lui demander ce qui l'intéresse ou le dérange tant chez moi.

Personnellement, j'opterais plus pour la deuxième option.
J'ai un bout de salade coincée entre deux dents ou quelque chose sur le visage ? Parce que ça en devient inquiétant.

Certaines filles l'ont remarqué, et me lancent des regards pleins de haine, jalouses. Elles sont déjà en train d'imaginer des plans pour le faire craquer, s'intéressant seulement au physique.

Chose que je hais singulièrement.

                                  ***

La journée se passe normalement, sans encombres. Je l'ai passée avec Jeanne, c'était sympa. J'ai cependant senti le regard d'Alexandre peser sur moi à quasiment chaque instant, et ai fait de mon mieux pour l'ignorer.

Sur le chemin du retour, une brise fraîche me caresse le visage. Je me sens apaisée. La nuit tombe peu à peu. Mais quelque chose me tracasse : la douleur que j'ai subi ce matin semble réapparaître de nouveau, même si elle est en faible quantité et intensité.

 J'entends alors des bruits de pas derrière moi et un frisson parcourt mon échine. Personne n'est jamais dehors dans cet endroit, encore plus à cause de la température particulièrement glaciale régnant aujourd'hui.

L'apaisement laisse place à un sentiment de panique.
J'évalue la situation : je suis seule dans une rue avec aucun passant, toujours affaiblie depuis le malaise durant la matinée, il fait quasiment nuit, et quelqu'un me suit depuis un bon bout de temps maintenant.

Rassurant.

J'hésite quelques instants avant de me retourner, et tombe nez à nez Avec... Alexandre. Il me gratifie d'un grand sourire tandis que je pose la main sur mon coeur pour calmer les battements de celui-ci causés par la peur.

- Je t'ai fait peur ? me demande-t-il, intrigué.

- Un peu...Disons qu'il n'y a jamais personne dans cette rue et j'ai paniqué en entendant tes pas.

Je me remémore alors l'épisode de ce matin et reprends ma route en l'ignorant royalement.
Misérable petit arrogant et insolent.
Mais il est tellement...

...Tellement.

- Eh !

- Eh ?

- Qu'est-ce qu'il...

- Écoute, je ne sais pas ce que tu as à me regarder à longueur de journée, c'en est flippant d'accord ? Et le petit épisode de ce matin me fait penser à quel point tu es sûr de toi et arrogant. Pourquoi me parles-tu ? Pourquoi me suis-tu ? Désolée mais ça te donne l'air d'un psychopathe...J'ai pas trop envie que tu me découpes en morceaux Et en envoyer un petit bout par la poste à chaque membre de ma famille tu vois ? Pourquoi moi ? Il y a un tas des filles qui attendent une seule chose, que tu leurs sautes dessus, je conclus, sur les nerfs.

Past Present FutureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant