Chapitre 10. A

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Je reste sur cette chaise totalement hypnotisé. Cette meuf a énormément de violence en elle. Si vous étiez assis à ma place et que vous la regarderiez telle qu'elle est devant moi, vous diriez la même chose.

Elle tape, elle tape, sans jamais s'arrêter. Ça doit bien faire quarante minutes qu'elle cogne ce pauvre sac de sable.

Je commence à chercher quelque chose dans mon sac quand j'entends le sac en question craquer. Le sable glisse et envahit l'espace où était placé l'ancien sac de tissu.

Paix à son âme, confesse ma conscience.

Très drôle.

Elle se dirige vers un autre sans ciller, comme si elle avait l'habitude de ce genre de choses. Je ne peux pas la laisser se détruire comme ça. D'habitude je m'en fous, tant que moi je vais bien il n'y a aucun problème. Mais là dans ma tête et dans mon coeur c'est différent je ne sais pas pourquoi... C'est mon amie et je me dois de l'aider.

Je me dirige vers elle, lui prends la tête dans mes mains et vois qu'elle a pleuré. Je ne m'en étais même pas rendu compte. Quel con !

_ Je pense qu'il est grand temps d'arrêter, je lui dis.

_ Laisse-moi ! m'ordonne-t-elle entre deux sanglots.

Elle tente de me repousser mais je lui prends les mains pour la calmer. Cependant, je vois qu'à mon contact elle tressaille et se mord la lèvre.
Pris d'un soudain accès de fureur, je lui arrache ses gants et vois ses mains en sang.

_ Mais t'es complètement folle ou quoi ? je lui hurle dessus.

_ C'est pas le moment de m'engueuler, dit-elle doucement en baissant la tête.

_ Désolé, mais tu n'as pas à te faire ça et surtout pas pour si peu. Il faut que tu apprennes à contrôler tes accès de colère Kendall !

_ Tu ne sais pas ce que je ressens ! Je suis... Salie, trahie !

_ Et au pire ton frère et ta meilleure sont ensembles... Qu'est ce que ça change ?

_ Mais ça change tout ! Ça change ma relation à mon frère et à ma meilleure amie, ça change comment je perçois les choses... Aaron, ça change tout.

Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle fait toute une histoire de rien du tout mais je me tais. Ça n'est pas le moment de l'accabler.

Je me dirige vers la petite armoire où il y a des bandages, du désinfectant et tout ce qu'il faut. Quand elle me voit revenir elle me lance un regard interrogateur.

_ Qu'est ce que tu fais ? me demande-t-elle.

_ Tu as vraiment cru que j'allais te laisser comme ça ? Il faut vraiment que tu changes ta façon de me voir... Je ne suis pas un monstre.

_ Tu couches avec tout ce qui a un cul et des seins pour ensuite jeter toutes ces filles comme si elles ne représentaient rien... Juste pour ça tu es un monstre.

Je la regarde.

_ Je sais, je réponds simplement.

Je la désinfecte et suis étonné de voir que pas une seule fois elle n'a crié, tressailli ou même juste frissonné. Cette meuf est une vraie battante. Ça change des Cheryl qui, quand elle voit une coccinelle, commence à m'ordonner de la ruer en agitant les bras.

_ Merci Ronron, dit-elle en souriant.

_ À ton service tigresse, je lui dis en faisant un clin d'oeil.

Elle sourit.

Quelques minutes plus tard, nous nous dirigeons vers la voiture.

_ Laisse moi conduire il faut que tu reposes tes mains, je lui propose.

_ Est ce que tu sais conduire même ? demande-t-elle moqueuse.

Elle me prend pour qui sérieux ? Évidement que je sais conduire.

Je soupire et la regarde.

_ Réfléchis deux secondes, est-ce que j'aurais une voiture si je ne savais pas conduire ? Hein ?

_ C'est de l'humour, Davis ! De l'humour ! dit-elle en levant les yeux au ciel.

Je l'imite. Il va falloir que je m'habitue à ses petites piques quotidiennes.

J'entre dans la voiture et actionne le contact. Le trajet se fait en silence mais pas un silence gênant c'était plus un silence agréable. Comme si on savait qu'il fallait laisser l'autre réfléchir sans être dérangé.
Au moment où Kendall en a marre elle actionne la radio.

Finesse de Bruno Mars et Cardi B passe. Je regarde Kendall et vois clairement qu'elle se retient de chanter.

_ Vas-y, je lui dis.

Elle ne se fait pas prier et commence à chanter comme une dingue tout en bougeant légèrement son bassin.
Je ne regarde plus la route mais là regarde... Elle. Juste elle.

_ Regarde la route au lieu de me mater ! Tu veux avoir un accident ou quoi ?

Je grogne et regarde la route à nouveau. Franchement, je n'ai jamais vu une meuf qui me demande d'arrêter de la mater... Je m'appelle Aaron Davis après tout, personne ne me résiste.

Ça va les chevilles ? demande ma conscience.

No comment.

Je regarde la paysage et vois que nous ne sommes plus qu'à quelques minutes de chez elle. Je me décide alors à lui poser la question qui menace de sortir depuis tout à l'heure.

_ Qu'est ce que tu a décidé de faire ? je demande. Je veux dire par apport à Kylie et Aiden.

_ Je ne sais pas. Mais, j'ai l'impression que de toute façon leur interdire cette idylle ne fera que la rendre encore plus désirable donc...

_ Donc tu ne vas rien dire et les laisser faire.

_ Voila, c'est à peu près ça.

_ Et t'excuser c'est pas le peine ? je demande en rigolant.

_ Je ne sais pas on verra sur le moment... Et puis je t'ai déjà dit que je ne m'excusais jamais.

_ Mais pour moi tu l'as fait, je dis en souriant.

_ Ouais... Je me demande bien ce que j'avais en tête ce jour là.

Nous entrons dans la rue où se trouve la maison de Kendall.

Elle descend de la voiture et je l'imite. Nous nous avançons vers le palier et elle met sa main dans sa poche pour prendre les clés.

_ Prête ? je demande.

Elle hoche vigoureusement la tête en signe de réponse.

Elle ouvre la porte et nous entrons l'un après l'autre.

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Just you and me...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant