Chapitre 107 - Percy

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16 Avril 1994

Je m'approche doucement du lit de la jeune fille et m'installe sur la chaise à côté. Ne se souvient-elle vraiment de rien ? J'entends les autres s'installer à mes côtés, mais je n'ose pas briser le silence, de peur de la brusquer. Je tourne vivement la tête vers Fred quand ce dernier ouvre la bouche.

-Bon, raconte-nous Adélaïde. Entre nous. Qu'est ce qui t'es arrivée ?

-Je ne me rappelle plus.

J'échange un regard rapide avec mon frère. Adélaïde semble bien catégorique. Elle semble répondre de façon automatique. Je l'observe. Elle se triture les doigts, enfonçant ses ongles dans sa chair, y laissant des marques. Je glisse ma main dans la sienne, l'empêchant de continuer son carnage. Par ce toucher, je perçois ses tremblements, en totale contradiction avec les paroles qu'elle nous donne.

-Mon..., je me reprends pas prèt à montrer aux autres autant de marque d'affection, Adélaïde... tu peux tout nous dire, tu sais.

-Percy a raison. Quoi qu'il se soit passé, on t'aidera à surmonter ça, me soutient Gaelle.

La jeune fille lève les yeux vers son amie. Elle se mord la lèvre inférieur, semblant réfléchir. Elle ouvre la bouche avant de la refermer, réitère plusieurs fois ce manège avant de finalement prendre la parole.

-J'ai dis tout ce que je savais. Je suis allée aux toilettes et je me suis réveillée ici. J'ai certainement dus perdre l'équilibre et m'assommer bêtement, pas de quoi en faire toute une histoire.

-Adélaïde ! Ban est un centaure qui ne sort jamais de la forêt interdite. D'après ce qu'on sait, c'est lui qui t'as emmené à Hagrid. tu...tu étais suspendus à une branche ! Adélaïde qui a fait ça ? m'emporté-je brusquement, faisant sursauter toutes les personnes présentes.

-Percy ! Calmes-toi ! Je crois pas que se soit la solution pour l'aider ! Me reproche George en posant une main sur mon épaule.

Je soupire et me tourne vers le petit groupe. Adélaïde a la tête baissée, contemplant ses mains qu'elle continue de charcuter. Fred me regarde l'air grave, Jacob regarde dehors, semblant réfléchir et Gaelle caresse doucement les cheveux de son amie, dans un geste maternelle. Je ferme les yeux, mais mon imagination prend le dessus. Qu'a-t-il bien pu se passer dans cette foutu forêt ?

-Trés bien. Si tu ne veux rien me dire, j'irai moi-même chercher mes réponses. Ban t'a ramené, alors je vais aller lui poser des questions, décidé-je.

-Tu n'iras nulle part Percy Weasley !

Adélaïde me toise avec colère, les lèvres tremblantes et les larmes au bord des yeux. Ma respiration se bloque tandis que je mesure le sens caché de sa phrase. Si il n y a rien à découvrir, pourquoi m'empêcher d'aller enquéter ? Si je ne trouve rien, elle aura la satisfaction de me voir m'excuser...Elle me cache quelque chose. Et ce quelque chose de grave, j'en suis persuadé. De toute façon, je lis en elle comme dans un livre ouvert. Alors ce n'est pas difficile à comprendre.

-Adélaïde...laisse le faire. Ca le calmera. Et peut-être qu'il trouvera quelque chose qui...tente Jacob avant de se faire couper la parole.

-Non ! Je...De toute façon ça..ça ne changera rien. Je n'ai...

-Tu n'as pas quoi Adélaïde ? La brusqué-je sous les regards désapprobateurs du groupe.

Elle se met à trembler, parcourue de sanglots. Je m'en veux d'être aussi dur, mais elle ne semble pas comprendre la gravité de la situation. Pourquoi s'obstine-t-elle à ne rien dire ? Par peur ? C'est ridicule ! Les professeurs la protégeront. Ses amis la protégeront. Je la protégerai...A moins qu'elle n'ait plus confiance en nous. Après tout, nous n'étions pas là. Quoi qu'elle ait vécu, elle était seule. Mais comment aurions-nous pu savoir ? C'est ridicule. Je ne comprends vraiment pas. Ça me dépasse.

-Je n'ai aucune preuve alors ça ne change rien !

-Quoi ? Attend Adélaïde, tu sais ce qui s'est passé ? Demande Gaelle, tremblante.

-Non ! Répond la jeune préfète avec un peu trop d'empressement, non je...mais même si je le savais, je n'ai aucune preuve, alors ça ne changerai rien. Maintenant laissez-moi. Je veux me reposer.

Personne ne bouge. Adélaïde sait ce qui lui ait arrivé et qui en est responsable. Ses paroles, sa panique, tout va dans ce sens. Pourquoi continue-t-elle de nier alors qu'elle se vend elle-même ? Cela n'a aucun sens. Attirée par les cris, l'infirmière nous jette dehors.

-Pourquoi elle protège ceux qui ont fait ça ? Demande Gaelle tandis que nous traversons les couloirs.

-Elle l'a dit elle-même, sans preuves...

-Ce n'est pas une raison Jacob ! Si je le chope...

-Si on le chope ! Crois pas que tu éclateras la figure de ce merdeux tout seul Fred..

-Vous ne ferez rien ! Les coupé-je tandis que les quatre jeunes gens me regardent abasourdis, si vous faites quoi que se soit, vous serez renvoyés ! Et de toute façon, on ne sait même pas qui a pu faire ça !

-Alors quoi Percy ? Tu laisses tomber ? C'est ta copine je te signale ! Et toi tu vas juste...l'abandonner ? Me demande George, méprisant.

-Non, bien sûr que non ! Mais il faut tirer ça au clair alors...on va devoir patienter.

*

La nuit est déjà bien entamée et je déambule dans les couloirs, réfléchissant. Ca me tue de la savoir à l'infirmerie et de ne rien pouvoir faire pour l'aider.

-Hey ça va aller ! commence Reece, étrangement compréhensif, on va trouver le coupable Weasley, et il va en subir les conséquences. Me regarde pas comme ça, tous le monde en parle dans l'école. Seul un idiot penserait qu'elle s'est fait ça toute seule ou qu'une créature de la forêt est responsable. C'est bien trop sophistiqué pour ces arriérés !

Je ne réponds rien. Bien que sa façon de le dire laisse à désirer, je ne peux qu'être d'accord avec le fond de sa pensée.

-Ouai, reprend-il visiblement mal à l'aise, bref ne prends pas la grosse tête. Ça m'empêche pas de penser que vous êtes des débiles. Mais bon, même des débiles dans votre genre méritent pas ça. Je vais mener mon enquète chez les Serpentards. On sait jamais. Quand je vois Crabbe et Goyle capable de dévaliser les cuisines et dire qu'ils n'y sont pour rien du chocolat plein la figure, je ne peux que m'attendre au pire. La suprématie de Serpentard n'est plus ce qu'elle était...

J'ai l'impression de déceler une pointe d'amertume dans sa voix.

-Merci. Murmuré-je.

-Ouai bah t'y habitue pas trop. On va dire que c'est ma BA de l'année. Bref, tu pollues mon air Weasley, je vais faire les étages des cachots au quatrième, t'as qu'à faire ceux du septième au quatrième. Enfin c'est toi le préfet en chef de façon.

Le jeune homme s'éclipse rapidement et je continue ma ronde, ruminant mes sombres pensées. Je ne peux qu'être d'accord avec Reece. Un élève se promène dans le château impunément. Et si il s'est attaqué à Adélaïde, qu'est ce qui peut l'empêcher de recommencer ? Ou de s'attaquer à quelqu'un d'autre ? Il faut vraiment que j'arrive à tirer ça au clair. Mais comment faire parler Adélaïde sans qu'elle se braque de nouveau ?

Dernier train pour Poudlard |Terminée|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant