𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏.

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Overwatch m'avait rendu aveugle, dans le sens où mes yeux ne supportaient plus la vue d'un écran aussi lumineux de nuit. Je frottais mes paupières un moment avant d'observer l'heure sur le cadran de ma radio-réveil; il était vingt-et-une heure trente seulement et j'étais épuisé.

Ma chambre sentait le mort, elle n'était éclairée que par la lune et mon écran d'ordinateur, j'étais un enfant sans vie.
Je m'étais accordé dès l'âge de dix-huit ans un appartement pour m'écarter de ces règles strictes qu'aimaient poser mes géniteurs. Depuis deux ans maintenant je vivais dans cette chambre maussade dans laquelle aucun ménage n'était entretenu, je n'avais personne pour me rendre visite de toute façon alors à quoi bon.

Mon plafond était blanc, d'un blanc qui me rappelait les hivers passés avec ma famille durant mon enfance, cette famille aussi hypocrite que souriante. Vous devez connaître ce genre de chose sûrement. L'aîné naît, il est aimé, le cadet naît, on oublie le premier.

L'humain était ainsi, j'avais ma jalousie dès sa naissance, je détestais tous ces enfants dit bouboules; je me forçais à les critiquer pour étaler la rage que j'avais envers mon frangin. Tout ce que j'obtenais était un autre éloignement paternel, mes parents me punissaient à chaque fois que la maîtresse leur dictait mes bêtises de la journée. Il était devenu le Dudley de la famille et j'étais l'Harry Potter; je vivais presque sous les escaliers mais j'avais quitté ce dit confort pour me concentrer sur moi.

J'avais obtenu mon diplôme à la fin du lycée, ils avaient fait l'illusion qu'ils étaient fiers de moi tandis que quelques heures plus tard; sous aucun regard étranger, ils me forçaient à préparer le dîner.

Je me suis enfui, sans l'aide de Hagrid, j'ai quitté mon chez moi la nuit où ils étaient sortis fêter l'anniversaire de mon frangin. Et puis je me suis retrouvé ici, dans ce taudis puant.

- Bon, Jeongguk tu vas soit bouger ton cul et sortir de cette baraque soit aller voir un psy parce que tu parles tout seul tous les jours, faisais-je remarquer.

Ma large sweat noir traînait au sol, mon jean bleu était troué, il me restait plus qu'à trouver mes baskets et m'aérer les esprits un bon coup. Le mot y était bien emprunté, ce n'était pas un unique coup que j'avais reçu mais bien une pléiade.
Aujourd'hui je n'avais rien provoqué, j'étais juste amené à recevoir ces coups pour être corrigé de mes erreurs du passé. À force, je laissais faire ces gens, la douleur je ne la ressentais presque plus et puis personne ne me venait en aide.
Il y avait bien différence entre film et réalité, le film modifiait réalité pour nous faire sentir moins seul; cette solitude que chaque classe sociale ressentait.

Je relaxais mon corps endoloris sur un banc près de la rivière Han, je me demandais comment je m'étais retrouvé aussi loin de chez moi.

Mouchoir dans le nez, j'observais les passants en cette nuit étoilée, ils étaient tous différence et similitude; la beauté de ce monde imparfait. Tellement imparfait que j'y vivais, j'avais des regrets et des remords, je mordais ma lèvre inférieure de culpabilité. Je voulais devenir meilleur.

Des larmes sur mon visage, quelques unes se laissèrent glisser sur mes joues écarlates, j'avais besoin de me lever pour ne pas me retrouver éveillé dans la rue le lendemain.
Mes iris s'iritèrent, une silhouette me paru distinctement sur le pont de la rivière, mon inconscient m'ordonnait de m'y mêler tandis que mon corps m'interdisait de me prêter à un film d'action.

Je fis donc ce que je fis d'habitude, je plaçais ma capuche sur la tête et marchait lentement de vieux écouteurs dans les oreilles. Pourtant, je ne parvenais à lâcher mon regard de cette silhouette qui, plus je m'approchais, plus m'offrait son regard effrayé.

Une longue transe me pris, je n'avais d'yeux que pour lui, l'expression coïncidait parfaitement. Tout se passa rapidement, je ne connaissais aucunement cette personne, je n'avais aucun reflexe habituel et pourtant ; en cette nuit d'été je me vis voler.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐄𝐒𝐒. 𝐣𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant