LE CLUB DES HUIT

Chap. 1

Lucie :

Après ces premières heures de cours, je décide d'aller faire quelques courses histoires de ne pas être embêtée avec ça dans les jours à venir, car au vu des petits speech des profs je sais d'avance que cette année ne va pas être de tout repos. Je le savais avant d'arriver mais depuis aujourd'hui ça devient plus réel. Malgré ça je ne laisse pas la panique m'envahir et décide de respirer un bon coup avant de voir les premiers cours d'aujourd'hui.

Après 2 heures de travail, je vois que l'heure a bien tourné et qu'il est temps que j'aille à ma réunion des AA. En arrivant je dis bonjours aux quelques visages que je connais et vais m'assoir en prévision du commencement de la réunion. Chacun son tour les personnes m'entourant se lèvent et se présente ainsi que leur « palmarès » si l'on peut dire.

A mon tour je me lève et explique :

- Bonjour, je m'appelle Lucie, j'ai 21 ans et ça fait maintenant 1 ans, 1 mois et 25 jours que je suis sobre. Aujourd'hui était ma rentrée et j'ai ressenti un léger stresse mais j'ai réussi à repousser mon envie de boisson.

Comme pour les autres, après mon petit discours, tout le monde applaudit et me félicite. La réunion passe et les discours avec, tous très intéressants. Après la petite prière habituelle, le moment dit « informel » arrive, ce qui me permet d'aller voir Charles mon nouveau parrain.

On parle un peu de tout et de rien avec d'autres connaissances, puis il me prend à part pour engager une discussion plus sérieuse :

- Bon cette rentrée ? Tu sais que tu peux m'appeler quand ça ne va pas hein ? Je sais que je ne suis pas Ulysse mais je suis là. Dit-il d'un ton mi inquiet mi fâché. Il sait que malgré mon air sûr de moi je reste assez instable.

- Oui je sais que tu es là, mais j'ai su gérer cet aprem donc j'ai préféré ne pas te déranger pour des broutilles. Répondis-je d'un air détendu.

- Tu sais très bien que ce ne sont pas des broutilles Lucie ! On sait tous les deux comment tu as fini la dernière fois et encore je sais que tu ne m'as pas tout raconté donc je pense que j'ai le droit de m'inquiéter ! Me dit-il en me rappelant cette partie de ma vie que je préfère oublier. Mais je sais aussi que ses raisons de s'inquiéter sont plus que valable alors je baisse la tête et lui dit que la prochaine fois je l'appellerais.

Une fois cette parenthèse fermée, notre discussion redevient légère et se dirige vers mon envie de faire partie de l'orchestre.

- Ah oui c'est vrai que tu fais de la trompette, je connais le chef d'orchestre si tu veux je pourrais lui en toucher deux mots. Me dit-il.

J'avoue que j'appréhendais un peu de ne pas être prise donc c'est avec un grand sourire sur les lèvres que je lui réponds que ça serait vraiment cool qu'il le fasse. C'est sur ces paroles que la réunion se finit. Je me dirige vers la sortie en disant au revoir et à la semaine prochaine à tout le monde, tout en promettant à Charles de l'appeler dans deux jours.

Il est 23h quand je sors de la réunion. Je décide de m'arrêter sur un banc bien éclairé Boulevard Heurteloup et de sortir mon cahier. Je commence à tranquillement écrire sur ma journée et au fil des mots, je me laisse emporté par le flux de mes émotions. 

Lorsque je relève enfin la tête, je me rends compte que mes jambes sont engourdies. Quand je regarde l'heure je me rends compte qu'il est presque une heure du matin. 

Je décide alors de rentrer chez moi. En arrivant avenue Grammont, je vois plus loin dans la rue une personne tituber et parler tout seul, j'en conclu qu'il doit clairement être soul ou complétement défoncé. C'est en arrivant à sa hauteur que je remarque qu'il doit avoir mon âge voir même être un peu plus jeune que moi donc je lui demande gentiment :