La déchéance de mon âme

Texte numéro 2 : homosexualité

J'suis perdue. J'suis partagée. Cette fille d'une magnifique décadence m'attire. Mais j'pourrai jamais la présenter à mes parents, ils auraient trop honte de leur fille, si bien qu'ils me renieraient sans une once de quelconques remords. J'pourrai jamais en parler à mes amies, elles me laisseraient tomber. J'pourrai jamais en parler à mes professeurs, ils me jugeraient. J'pourrai jamais en parler à mes tantes, elles le répéteraient.

Braver l'interdit et quitter ce répugnant et trop ennuyant copain que mes parents idolâtre ?

Ou se conformer à cette société sordide qui me ronge chaque partie de mon être depuis ma naissance ?

Je sais plus. J'suis perdu. Je crèverai pour avoir une vie onirique. J'déplore et dénonce que mon malheur est dû au monde qui nous entoure. La population, qui, au fils des siècles doit se conformer à la mode, au mode d'éducation, à avoir de la popularité, et à être attirée par le sexe opposé. Nous ne sommes que des clones. Le reflet d'une même image délabrée. Et je suis censée suivre ce rythme infernale qui résonne dans ma tête ?

J'vais les décevoir. Ils voudront mon malheur. Ils auront honte. Ils m'en voudront. Mais je ne me cacherai plus. J'vais poursuivre mon chemin, ma route. J'vais sortir du lot.

Alors que je la fixée depuis une bonne dizaine minutes, je quitte mes amies et marche à grands pas vers ce groupes de jeunes qui sont "habillé comme des poubelles" comme le disait Marie, ma mère. Je m'approche. Et je l'embrasse soudainement avec fougue et passion, à mon grand étonnement elle m'étreint mais ne me repousse pas.

J'ai vécu ce jour là un fugitif et immense bonheur.

Ce fut mon dernier moment de joie avant que je me suicide pour stopper les harcèlements. Je présume que ce fut également le siens étant donné qu'elle a suivie mon geste deux jours après.

Ce jour là, j'ai choisie un furtif moment de bonheur, à une vie de misère et de désastre.