Que le meilleur gagne.

11 3 0
                                    

Quelques minutes après le départ de cet individu glaçant, mes oreilles se mirent à bourdonner à cause d'une sonnerie aiguë amplifiée par l'écho de la pièce dans laquelle je me trouvais. 

- Le jeu va maintenant commencer, annonça une voix informatique. Nous vous rappelons que vous avez peu de temps pour vous échapper. Néanmoins, si vous n'y parvenez pas, le "maître du jeu" choisiras lui-même votre sentence. Que les meilleurs d'entre vous, gagnent. 

Dès que le message fut terminé, le bruit de mes menottes s'échouant sur le sol retentis, libérant ainsi mes mains tremblantes. Mon premier réflexe fut de retirer immédiatement le voile qui masquait mes yeux pour prendre connaissance de mon entourage qui me terrifia. Ma chaise se trouvait au centre d'une pièce sombre, entièrement bétonnée et ne présentant qu'un seul meuble. A l'aide de la chaise, je me remis sur mes pieds, déterminée à trouver la sortie qui mènerait à ma survie. Il n'y avait qu'une fenêtre, mais comme on dit, qui ne tente rien n'a rien : En montant sur la chaise, je réussis à atteindre la fenêtre mais mon optimisme retomba presque aussitôt lorsque je découvris que cette dernière était fermée. Derrière moi se trouvait une sorte de vieux buffet et je pris alors l'initiative de le fouiller, à la recherche d'un indice ou d'une aide éventuelle. Dans l'un de ses tiroirs, je découvris un faux fond dans lequel se trouvait un couteau. 

- Original comme planque... ça peut toujours servir. 

Je ne vis rien de très utile dans ce meuble, mis à part cette arme et quelques bouts de tissus que je pris en cas de blessures à soigner rapidement. Merci les jeux vidéos pour vos leçons de survie ! 

- Il faut que j'arrive à casser cette fenêtre si je veux pouvoir sortir d'ici !

Etant trop petite pour atteindre la fenêtre, je soulevais la chaise sur laquelle "le maestro" m'avait ligotée pour découvrir finalement qu'une clé se trouvait dessous ! Je m'en saisis alors et cherchait une dernière fois du regard la pièce, espérant voir apparaître soudainement une porte magique qui me conduirait vers la sortie. Comment ce meurtrier avait-il pu réussir à rentrer dans ma cellule s'il n'y a pas de porte ? Pendant que je réfléchissais à cette question, les pieds de ma chaise m'aidèrent à briser la fenêtre. Dans un soupir de soulagement, je me hissais jusqu'à elle pour sortir d'ici. Malheureusement, je ne retrouvais pas l'air frais et doux de mon petit village, cela aurait été trop beau. A la place, je me retrouvais dans une sorte de couloir, également décoré de cette belle couleur béton... 

- Je vois que certains d'entre vous sont malins ! Déjà quatre d'entre vous ont réussit à sortir de leurs cellules. Faites attention à vous ! Tic tac, tic tac ! Retentis la voix angoissante de notre ravisseur. 

Quatre d'entre nous... Je ne suis donc pas seule ! Et visiblement, nous sommes nombreux. Il va falloir que je me méfie des autres mais également de leurs motivations. Un bruit de pas me parvient alors, tandis que je me saisis de mon couteau. Un homme apparut alors, plus grand et plus musclé que moi.

" - Merde... J'ai peu de chance face à ce colosse si jamais il veut m'affronter... Il faut que je la joue stratégique et que je m'en face un allier." 

J'avais pris la décision de me mettre en situation de "jeu", comme l'appelait le maestro. Si je voyais cette situation comme un jeu et non comme une situation de mort certaine, je serais plus concentrée et plus apte à utiliser ma petite cervelle. Il avait l'air tout aussi terrifié que moi lorsque j'avais apprit notre situation, il fallait que je le rassure.

- Salut ! Je ne veux pas te faire de mal ! Je veux simplement sortir d'ici, tout comme toi ! Le "maître du jeu" me retient aussi alors ne nous entre-tuons pas si tu veux bien ! Il ne faut pas lui accorder cet honneur !

- O-Ouais... Mais baisse ton couteau, j'ai rien eu comme arme moi!

Alors comme ça, tout le monde ne possèdent pas d'armes... Sournois mais c'est un avantage pour moi.

- Je m'appelle Nora. Dis-je en rangeant mon couteau. 

- Et moi Haru. M'informa-t-il en se rapprochant prudemment de moi, visiblement apeuré à l'idée que je puisse le menacer de mon couteau. Tu as trouvé autre chose dans ta pièce ? 

- Rien de très intéressant, seulement un couteau et des bandages. Et toi ? 

- Une bouteille d'alcool, à croire qu'il veut que je meurs ivre, rit-il nerveusement, et un sac avec une lampe torche dedans. 

Je hochais la tête tout en l'observant attentivement. J'avais décidé de lui cacher l'existence de la clé tant que je ne m'assurais pas de pouvoir lui faire parfaitement confiance.

- Il n'y avait rien sous ta chaise ? 

- Non absolument rien, pourquoi ? 

- Je ne sais pas, on ne connait pas encore les attentes du maestro mais visiblement, nous n'avons pas tous les mêmes objets. Il se pourrait que quelqu'un trouve un indice ou un objet sous sa chaise. Enfin, c'est une hypothèse. 

Il hoche la tête tandis que je lui fais signe de continuer d'avancer, mais plus discrètement que lorsque je l'ai rencontré : ne sachant pas sur qui nous pouvons tomber, mieux vaut se faire discret. Il passe alors devant moi pour ouvrir la voie avec sa lampe.

- Tu sais comment tu es arrivé ici Haru ? Lui chuchotais-je.

- Non je ne me souviens de rien. Les derniers souvenirs que j'ai sont ceux d'un parc.

- Un parc ? Moi aussi ! Il enlève peut-être ses victimes dans des parcs si on se fie à nos souvenirs... On a peut-être une chance que la police trouve des indices de notre disparition !

Il m'arrêta presque aussitôt, me faisant signe de me taire. Je regardais alors devant lui : nous avions trouvé une porte. Il se plaça devant moi afin de me protéger et tenta de l'ouvrir. Un grincement horrible résonna alors dans les couloirs, tandis que nous pénétrions dans cette pièce sombre et peu rassurante. 


La pièce était exactement comme celles dans lesquelles Haru et moi avions commencé le jeu, mais pas de chaise, pas de fenêtre ni même de "joueur". Notre premier réflexe fut alors de fouiller tout les recoins de la pièce à la recherche d'un indice.

- Nora ! Regarde ce que j'ai trouvé ! 

Je me retournais et ouvris de grands yeux lorsque je découvrais Haru, tendant une arme dans ma direction.

- Wooooooow doucement ! Pose moi ça s'il te plait ! 

Il baissait alors son arme en s'excusant et me demanda d'approcher. Il avait trouvé un 9mm ainsi que huit balles. Il émit alors une théorie : habituellement, les chargeurs ne contiennent que 6 balles pour une telle arme. Si le "maître du jeu" en avait mis 8 à notre disposition, c'est peut-être parce que nous sommes 8 pions à "jouer" ! Il reste donc 6 personnes qui peuvent roder dans les couloirs, en sachant que nous n'étions que 4 à avoir réussit à sortir d'ici. Haru m'exposait sa théorie lorsque tout à coup, des pleurs se firent entendre dans le couloir. Nos yeux se rencontrèrent alors, prêt à se défendre face à ce pion qui s'approchait dangereusement de nous. Une femme entra alors dans la pièce, les yeux dans le vide, les joues pleines de larmes et de maquillage dégoulinant.

- Je vous en prie, tuez-moi !

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jul 01, 2018 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Live or Die.Where stories live. Discover now