Dis moi que tu m'aimes (suite d'Un joli triangle)

Chap XLI : LOVE IS IN THE AIR

-À vendredi, dit-il doucement en me dévorant littéralement des yeux.

-À vendredi, répétai-je en me perdant délicieusement dans son regard.

Nos deux bouts de nez se touchèrent quelques millièmes de seconde avant que n'ait lieu l'impact entre nos deux paires de lèvres. Ne pouvant résister, je sautai sur Aslinn et enroulai mes bras autour de sa nuque. Mes lèvres se perdirent ensuite et finirent par parcourir sa joue et son cou tout en laissant derrière elles des petits bisous électriques qui ne manquaient pas de faire glousser de plaisir mon grand dadet. Il se vengea en glissant ses mains pleines de doigts chatouilleurs sous ma veste entre-ouverte. Je rigolai en lui assénant une tape faussement méchante sur le derrière du crâne.

Cela faisait trois semaines qu'Aslinn et moi nous étions "rabibochés" comme s'amusait à le dire Harry. Et je dois dire que je comptais parmi les personnes les plus heureuses du monde. Avec Aslinn, c'est un peu comme si nous reprenions un nouveau départ, nous amusant à nous redécouvrir l'un et l'autre, c'est fou comme on peut vite oublier les petites habitudes et manies de quelqu'un ! Un ciné par là, une balade sur la plage par-ci, c'étaient tous ces petits moments à deux qui m'avaient manqué lors de notre "break" et les retrouver me remplissait d'une joie sans limite. À la différence près que je crois que les appréciais plus, savourant chaque seconde en la compagnie d'Aslinn. De plus, les beaux jours revenaient avec le début du mois de mai et l'anniversaire des jumeaux approchait à grands pas. Bien sûr, Harry nous avait déjà obligés à tous réserver notre samedi 20 mai.

Je me sentais sur un petit nuage en ce moment, j'avais l'impression que tout allait pour le mieux autour de moi : Mél avait retrouvé un peu de jovialité malgré le petit "passage à vide" entre elle et Harry, le jumeau Fitz -même s'il n'en restait pas moins déçu- se montrait toujours de bonne humeur, et bien sûr, Aslinn et moi nous étions retrouvés et mon cœur, enfin complet, battait de joie et de bonheur. Mon seul souci -mais qui n'en était pas vraiment un- était que je ne n'avais pas la moindre idée de quoi offrir à Harry pour son dix-neuvième printemps, j'avais beau me creuser la cervelle, rien, nada !

Aujourd'hui, mercredi 10 mai, Mélissa devait aller en ville faire quelques emplettes, aussi je lui avais demandé si je pouvais l'accompagner. J'espérais que cette petite sortie me donnerait quelques idées de cadeau.

-Au fait, il y a peut-être Harry qui va nous rejoindre ! S'exclama Mél alors que nous étions dans le bus.

-Harry ? Fis-je étonnée. Je savais bien qu'entre eux l'amitié était toujours de mise, mais je ne pensais pas qu'ils continuaient de se voir.

-Ben oui, Harry pot de fleur ! Plaisanta Mél en français.

Cette phrase me fit tiquer : en effet, c'est moi qui avais appris cette drôle expression en français au jumeau Fitz et, la trouvant "ridicule et nulle", il avait défendu quiconque de l'appeler ainsi, aussi j'étais surprise qu'il en ait parlé à la belle rousse.

Mél rigola et je me contentai de lui répondre par un sourire.

Après avoir passé plus de deux heures à flâner dans le vieux centre ville et à essayer divers chapeaux, casquettes et lunettes de soleil dans des petites boutiques nichées sous les arcades, Mél nous conduisit à un pub situé dans une rue en cul de sac et dont la terrasse était abritée par un immense tilleul. J'avoue que cette petite aprem passée à errer dans les rues pavées sous le soleil, sans penser à rien et se laisser guider par Mél qui connaissait chaque recoin de la ville était particulièrement agréable. Mon problème -trouver un cadeau- n'était toujours pas résolu et lorsque j'avais demandé à Mél ce qu'elle comptait lui offrir elle m'avait répondu qu'elle n'avait toujours pas pris le temps d'y réfléchir. Or, son regard disait tout l'inverse. J'étais persuadée qu'elle savait déjà parfaitement très bien -voyez ô combien j'étais convaincue- quel cadeau comblerait de plaisir notre magicien préféré.