Diril, Marria, Baron et l'enfant.
MARRIA, d'une voix déroutée — Encore et toujours les codes. Détendez-vous, ce n'est qu'un enfant. Ne le réprimandez pas, Monsieur.
Le Duc se retourne et rencontre des yeux vert clairs, presque familiers, mais ne parvient à mettre un nom sur la personne.
DIRIL, à part — La demoiselle est assurément très en beauté. Brune, des cheveux souples et ondulés, des yeux transperçants ; une robe de soie bleu pastel, des voiles blancs, un chapeau de paille. Généralement, elles ne s'apprêtent pas aussi bien pour une audience avec moi.
ENFANT — Maman, le Monsieur n'est pas du tout comme vous l'aviez décrit. Il n'est pas petit, frêle, ancien et flétri.
BARON, dubitatif — Petit, frêle, ancien et flétri ? C'est la première fois qu'on le décrit ainsi ! (plus sérieusement) Cette Dame a exigé une audience, concernant l'éducation de son fils. Je dois vous laisser, des livraisons d'anis étoilées doivent être reçues.
Le Baron sort en fermant derrière lui cette fois. Le Duc se rassoit à son bureau et invite la Dame à faire pareillement.
DIRIL — Pourriez-vous me donner votre nom, prénom, rang, et profession, je vous prie ?
MARRIA — Marria Maihir, fille de médecin.
DIRIL — Rang et profession, je vous prie.
MARRIA — Je viens de vous les dire. Fille de médecin.
DIRIL — Votre famille est-elle riche ? Pauvre ? Avez-vous des terres ? Où vivez-vous ? Si vous ne m'informez pas davantage, je ne peux rien faire.
MARRIA — Vos services dépendent-ils de mon statut ?
DIRIL — Tout à fait ! Je ne transmettrais pas la même aide à une femme seule qu'à une épouse. Comprenez-vous ?
MARRIA — Je ne suis pas mariée et mon père est un médecin fortuné. On peut dire que je fais partie d'une petite bourgeoisie. Nous ne possédons pas de titres, mais nous avons une maison à la sortie de la ville.
DIRIL — Voilà qui est mieux ! Alors, quelle est votre demande ?
MARRIA — Nous souffrons de la peste.
DIRIL, se recule machinalement — C'est-à-dire ? Êtes-vous contaminés ?
MARRIA — Non, mais mon père travaille sans répit et les revenus sont moindres. Nous ne parvenons plus à vivre convenablement. Tout notre argent se consacre à l'achat de plantes pour nos patients.
DIRIL — Donc, vous réclamez de l'argent. Toutefois, votre famille n'est pas la seule à subir la peste. Ceux qui vous paient connaissent de plus grandes pertes.
MARRIA, irritée — Baissez le prix des plantes ! A quoi servez-vous sinon ?!
DIRIL — Je gère la ville en tant que telle, pas les marchands.
MARRIA, amèrement — Pour résumer, vous prêtez plus d'intérêt au parade qu'à de pauvres gens mourants !
DIRIL — C'est en effet mon travail.
ENFANT - Maman dit que...
DIRIL — Maman a dit probablement quelque chose qui va m'agacer davantage, je n'ai pas besoin de l'entendre... Je peux vous proposer de travailler. Laissez votre fils avec votre père, ou autre. Savez-vous lire ? Écrire ? Êtes-vous organisée, minutieuse ? Apprenez-vous rapidement ?
MARRIA — Je le pense, oui.
DIRIL — Vous pouvez vous adresser à l'astronome et l'assister dans ses taches. Rapportez quelques pièces et vous aiderez déjà votre père.
MARRIA, exacerbée — Je ne suis pas ici pour un travail !
DIRIL — Formulez concrètement votre demande, vous nous ferez gagner du temps.
MARRIA — Je veux que mon fils ait un père et que celui-ci nous aide. Par chance, je me souviens de son nom...et il s'agit de vous.
Le Duc explose de rire devant l'air calme de la femme.
Marria — Je n'espérais pas une bonne réaction de votre part. C'est pourquoi, je vais vous laisser réfléchir quelques jours. Bonne journée !
Sur ce, elle s'en alla avec son fils.
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Ethrian V - Marria
FantasyMarria est une fille d'un médecin fortuné qui vit hors de la Capitale. A cause d'un accident sept ans auparavant, elle se retrouve liée au quatrième Prince de la Couronne d'Ethrian, tandis que celui-ci est en exil. L'un tente de recommencer sa vie l...