Épisode 5 : Retrouvailles

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Erwin Smith n'avait pas changé. À quelques exceptions près. 

Il était toujours aussi grand. Mais il était devenu encore plus baraqué qu'avant. Il avait encore ses cheveux blonds qu'il coiffait avec une raie sur le côté et ses sourcils épais n'avaient pas changés. Des sourcils dont j'avais l'habitude de me moquer, petite.

Il était particulièrement bien habillé avec un costume bleu marine et un manteau sur ses épaules où l'insigne du bataillon d'exploration y figurait.

Il hésita à se rapprocher de moi suite à ma réaction mais il m'adressa finalement un autre sourire et s'agenouilla devant moi tandis que Rivaille s'éloigna de nous, non sans perdre une miette de la situation.

- Nausha, je suis heureux de te revoir bien que j'aurais préféré dans d'autres circonstances.

- C'est drôle. J'aurais aimé ne jamais te revoir Erwin au contraire. Peu importe les circonstances.

On entendit quelques exclamations dans la chambre et je réalisais que nous étions loin d'être en petit comité. Erwin n'était pas entré seul. Il y avait plein de jeunes qui devaient avoir dans l'environ de l'âge de Sirus.

Il y avait un jeune homme brun, taille moyenne qui me regardait avec curiosité, accompagné d'un jeune blond plus petit que lui et d'une fille aux cheveux noirs avec le regard terne dont une écharpe rouge était enroulée autour de son cou. Plus loin, il y avait aussi un grand gaillard brun qui aurait pu ressembler au premier jeune brun s'il avait été plus petit. Quand je croisais son regard il sembla rougir et tourna la tête.

Mais les quelques exclamations venaient d'une femme qui avait des cheveux châtains attachés et des lunettes et nous dévisageait, Erwin et moi avec beaucoup d'entrain.

- Erwin ! C'est ta copine ? C'est ta fiancée ? Erwin ne me dit pas ! S'excitait-elle.

- Ferme-là la bigleuse. Pourquoi tu vas pas faire le sagouin ailleurs ? Trancha Rivaille.

- Nausha... Tu es encore dans un état de panique. Mais tu as toute ma reconnaissance. C'était courageux de ta part.

- Je ne veux pas de ta reconnaissance Erwin. Et sois-en sûr que dès que j'aurais pris une douche, je partirais avec Siru... Où est Sirus ?

- Sirus ?

- Sirus, oui ! Répétais-je en attrapant le col d'Erwin qui s'était penché vers moi.

- Je suis là Naush'!

Je lâchais Erwin et tournais la tête. Sirus venait d'entrer au côté d'une jeune femme rousse habillée en tenue de soldat. Tout le monde dans la pièce avait la même tenue. Et Sirus aussi, on avait dû lui donner des habits propres.

Bien que j'avais une dent contre Erwin, je le laissais m'aider à me relever tandis que Sirus vint vers moi. Les yeux brillants. Et je le connaissais par coeur pour savoir qu'il avait trop honte pour me prendre dans les bras quand on était entouré de monde (il arrivait dans l'âge où il se méfiait du regard des autres le nigaud !).

Mais je m'en fichais. Je l'attirais à moi et le serrais fort dans mes bras.

- Arrête ! Tu m'étouffes !

- Je m'en fiche !

On entendit des rires légers dans la chambre et je le lâchais. Il était rouge pivoine.

- Sirus... Alors c'est bien toi. Tu as grandi, tu es devenu un brave jeune homme, commença Erwin en posant la main sur la tête de Sirus.

- Ne t'avise pas de le toucher. J'ai changé son nom quand tu es parti Erwin.

- HEIIIN ? QUOI ? Minute, minute, minute ERWIN ! S'écria la femme à lunette en venant vers nous et en s'agrippant les cheveux. C'est ta femme et ton fils ? Et tu les as quitté ?!

Mon regard s'attarda sur cette femme loufoque qui fixait Erwin avec des yeux ronds. Je crus que le caporal Rivaille allait dire quelque chose comme tout à l'heure, mais au contraire, il se mit à nous fixer aussi avant de s'adresser à Erwin de sa voix imperturbable.

- T'es encore plus cinglé que ce que je pensais Erwin. C'est pour ça que t'as rejoins les bataillons.

- Rivaille, ais pitié de moi et ne t'y mets pas aussi. Hanji, Nausha n'est pas ma copine et... Sirus n'est pas mon fils non plus. C'est une situation assez compliquée.

- Qu'est-ce qui est compliqué dedans ? Tu l'as trouvé, tu me l'as refilé et tu es parti.

- Je suis là je te signale maman. Mais s'il est pas mon père... Il est qui pour toi ? Tu sembles proches de lui.

Sirus avait été petit quand Erwin me l'avait refilé. Il avait sans aucun doute oublié son existence.

Je le regardais et me tournais alors vers Erwin. Il avait un sourire d'excuse aux lèvres. Nous nous fixâmes tous les deux. Que pouvions-nous lui dire ? Qu'Erwin m'avait recueilli quand j'étais plus jeune et qu'il avait été comme un grand frère pour moi ?

Ni lui ni moi ne répondîmes à Sirus. Erwin fit ensuite sortir tout le monde et Sirus partit avec les autres jeunes avec qui il semblait s'entendre. Hanji qui ne voulait pas partir et traînait des pieds, reçu un coup de pied nonchalant de la part de Rivaille dans le dos pour la faire sortir de la pièce. Surprise de cette extrême mesure, celle-ci ne sembla pas s'importuner du tout et je réalisais que c'était les manières du caporal qui étaient ainsi.

Alors qu'Erwin commença à me porter, Rivaille, avec un dernier regard vers nous, ferma la porte derrière lui.

Erwin me porta jusqu'à la salle de bain où je me déshabillais. Il me ramena des habits propres et s'apprêta à sortir lorsqu'il s'arrêta.

- Tu l'as très bien élevé... Tu as voulu aider les derniers civils et puis tu lui as demandé de courir. C'est à ce moment-là qu'il nous a croisé. Il nous a tout raconté et de loin, on t'a vu sauter sur le visage du titan. C'était complètement...

- Suicidaire ? Le caporal-chef me l'a déjà dit.

- Je n'ai pas eu tort en te laissant Sirus. Tu t'es bien occupée de lui.

- Je ne me suis pas occupée de lui Erwin. Nous nous sommes entraidés. Nous avons survécu ensemble. Je n'ai fait que partager le savoir que toi tu m'as appris et nous avons pu améliorer notre condition ensemble. Maintenant, sauf si tu veux prendre un bain, je te conseille de dégager.

Erwin soupira doucement et posa ses yeux clairs vers moi. Ce visage que je n'avais pas vu depuis des siècles... Était enfin là devant moi. Je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine et je tournais la tête. Je n'aurais jamais cru le revoir. Pas une seule fois.

Et voilà que nos routes se recroisaient.

- Je sais que tu m'en veux. Mais si tu souhaites me parler, je serais en train de travailler dans la chambre d'à côté, m'annonça-t-il alors lorsque j'évitais de le regarder.

Je haussais les épaules pour lui montrer mon indifférence. Pff. Il m'avait laissé et il faisait comme si de rien n'était entre nous.

Tu es horrible Erwin... Tu l'as toujours été !

Mais je finis par mordre ma lèvre inférieure car une question me taraudait l'esprit depuis que je m'étais réveillée. Je me fis rage pour mettre ma fierté de côté.

- J'ai vu quelqu'un me sauver du titan. C'était toi ?

- Non. C'était Rivaille. Celui qu'on surnomme le soldat le plus fort de l'humanité.

Le soldat le plus fort de l'Humanité ? C'est le caporal-chef... Celui qui m'a fait peur tout à l'heure ?!

Et sur cette révélation, Erwin quitta la salle de bain pour me laisser prendre un bain.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant