Partie 31

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       «Les faibles ont des doutes avant de prendre une décision. Les forts, eux, les ont après.» -Esprits Criminels.

         3 mois. 3 mois ont passé depuis que je suis ressorti de cet hôpital avec Gaed, Gaed qui en a maintenant 4. Au début, j’ai cru que c’était une bonne idée. Je le crois encore, certes, mais… C’est difficile. Je savais que ce le serait, évidemment, mais… Je ne m’attendais pas à ce que ça le soit autant.

Mes nuits ont été très courtes. Je comprends pourquoi les infirmières étaient toujours ravies de me le laisser lorsque j’allais le visiter… Car il pleure beaucoup. À vrai dire, dès que je ne suis pas dans son champ de vision, Gaed pleure. Parfois, il se met même à hurler comme un enragé lorsque je suis trop loin de lui. On dirait qu’il…qu’il a peur de ne plus jamais me revoir.

J’ai l’impression qu’il a comprit qu’il ne reverrait jamais sa maman. J’ai l’impression qu’il sait qu’elle est partie et qu’elle ne reviendra pas. Je me dis que, peut-être, s’il est autant attaché à moi, c’est parce qu’il a peur de me perdre comme il l’a perdue elle. Est-ce qu’un bébé peut comprendre tant de choses à un si jeune âge? Je l’ignore. Ce que je sais, c’est que je lui suis désormais indispensable.

Ce que je sais, c’est que je n’aurais JAMAIS souhaité qu’il vive avec ses grands-parents maternels. J’aurais préféré quitté le groupe afin de m’en occuper plutôt que de le laisser entre les mains de cet homme. Pourquoi? Facile…

         C’était il y a environ 2 mois. Maéva était morte depuis une trentaine de jours, peut-être plus, peut-être moins. J’avais rejoins la tournée après avoir assisté aux funérailles. J’avais emmené le petit afin qu’il puisse dire au revoir à sa mère qu’il ne connaîtrait jamais.

 

 J’y ai vu les parents de Maéva là-bas. Ils étaient complètement dévastés par la perte que la mort de Maéva a causée. Je suis allée voir Cindy, Cindy que je n’avais pas revue depuis l’été où nous nous sommes rencontrés. Je l’ai prise dans mes bras avec tristesse et nostalgie.

 

«C’est donc lui?, a-t-elle demandé en pointant le petit être endormi dans sa poussette.  

-Oui, c’est lui. Le fils de Maéva.

-Et de Trevor, qu’elle a marmonné.

-Ne lui en veut pas, tu sais.

-À elle ou à lui?

-Aux deux. Au fond, il l’aimait de tout son cœur. Il n’a juste…jamais vraiment su lui démontrer de manière appropriée. Et elle, elle l’aimait aussi. Ou, du moins, elle l’a aimé jadis.

-C’est pour cette raison qu’elle l’a gardée?

-Effectivement. Qui plus est, elle refusait de donner la mort à un bébé qui n’avait rien demandé. Et puis, elle ne voulait pas prendre le risque de sortir de la clinique d’avortement stérile.

-Il est vrai qu’elle a toujours voulu des enfants, qu’elle a dit en souriant, repensant probablement à une époque où elles étaient jeunes et heureuses. Mais maintenant, qui va l’élever?

-Moi.

-Toi?

-Moi.

My Dreams Are Broken. (Tome  2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant