Le début de la fin

Chapitre 10

   - Je... je suis désolée... mais je ne pense pas faire parti de votre combat... dit finalement la jeune fille.
   Elle ne se sentait pas prête à partir. Elle ne se sentait pas prête à tout quitter.
   - Oui... je comprends, répondit, contre toute attente, Adrian, ce n'est pas une décision facile, mais réfléchis-y. Pense que le monde a besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Wiam se leva et se dirigea vers la sortie.
   - Où vas-tu ? questionna Lola.
   La jeune fille ouvrit la porte, puis se retourna, et regarda la fille aux yeux perçant.
   - Tout ça... c'est trop pour moi, expliqua-t-elle. Il faut... que je réfléchisse.
   Elle ferma la porte et s'engagea dans la rue.

   Wiam était rentrée chez elle vers une heure du matin. Cela voulait dire, qu'elle était restée une heure dans cette maison ? Une heure à prendre peur ? Une heure à se dire que le monde était en danger ?
   Non. Elle secoua la tête.
   "Il ne faut plus penser à ça"
   Et pourtant, elle n'arrêtait de penser à ça. Elle n'arrêtait pas de se remémorer les paroles d'Adrian.
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.

   Juste avant qu'elle ne parte, la jeune fille au cheveux court, l'avait rattrapé. En un instant, elle s'était retrouvée devant elle.
   - Ne part pas comme ça ! lui avait-elle crié. Assume tes responsabilités !
Wiam, surprise par cette fureur soudaine, n'avait pu rien articuler.
   Jade avait roulé des yeux. "C'est presque une habitude chez elle ?" avait pensé la jeune fille.
   - Je sais que c'est difficile à avaler et à comprendre mais... ne pense pas à toi. Pense au monde. Ne sois pas égoïste.
   "Moi, égoïste ?" Elle n'en était pas revenue ! Est-ce que savaient-ils, au moins, ce que Wiam faisait ? Ce qu'elle endurait pour que sa mère ai une existence heureuse ? Savaient-ils, tout les efforts qu'elle avait fait, tout ce qu'elle avait subit et accomplie ? Savaient-ils toute son existance pour la traiter d'égoïste ? Non. Bien sûr que non. Ils ne l'a jugée rien que pour une seule décision. Celle de partir, et de tout quitter.
   - Je ne suis pas égoïste. Je suis peut-être bien des choses, mais je ne suis pas égoïste.
   Et Wiam l'avait regardé dans les yeux. Elle avait été énervé de voir les gens, qui pensait tout savoir d'elle, juste en la jugeant du regard.
   Elle avait serré les poings.
Brûle.
   De nouveau cette voix. Mais elle avait secoué la tête.
   - Rien ne me ferai plus plaisir de rester, avait-elle commencé avec ironie, mais je dois rentrer chez moi.
   Et elle lui avait tourné le dos. Mais, apparemment, Jade n'en avait pas finie avec elle, car elle s'était interposée de nouveau devant elle.
   - Attend, il faut que tu restes. Même si je ne suis pas pour, je dois avouer que le numéro que tu nous a servis hier était magistrale ! Alors reste. Le monde...
   Elle s'était arrêtée et avait regardé autour d'elle puis était revenue sur Wiam.
   - Le monde... a besoin de nous, de toi.
   Wiam l'avait ensuite regardé. "Le numéro ?" Et c'était à ce moment là qu'elle s'était rappelée la ruelle. Mais... personne n'avait été présent ? Sauf Adrian. Il leur avait raconté ? Ce qui finalement ne surpris pas plus que ça la jeune fille.
   "Ils sont une équipe, avait-elle raisonné, ils se racontent tout" Et...Jade, aussi, pensait qu'il fallait qu'elle reste ?
   - Alors prend ceci, avait-elle reprit, en sortant un papier de la poche de son jean et en le tendant à Wiam. Si tu changes d'avis - et il le faut - appelles.
   La jeune fille avait reçu le papier, et un instant plus tard, la fille aux cheveux court avait disparut en créant un courant d'air et un vide dans la rue.

   Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Ça revenait en boucle dans sa tête. Cette phrase était insupportable. S'était un supplice. Mais devait-elle vraiment choisir, partir et tout quitter ? Elle n'arrivait plus à réfléchir.
   Elle regarda, par la fenêtre de sa chambre, la lune. Elle était dessinée d'un croissant de lune parfait.
   Et si, elle disparaissait ? Si, cette lune qui a des conséquences sur les saisons, les montées des eaux, sur notre sommeil, sur notre santé, venait à ne plus émettre ce réconfort, à ne plus... exister ?
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Si, le soleil ne diffusait plus sa chaleur ? Si, il ne nous rechaufferait plus ? Si, il ne projeterait plus sa lumière ?
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Et la Terre dans tout ça ? La vie ? Si, tout ces monstres venu d'autres part, rasé la Terre ? Si, ils tuaient tout les Hommes ? Si, ils éradiquaient notre espèce ? Si, tout ce que nous avions fait, avions construit n'exister plus ?
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Mais elle n'allait quand même pas laisser sa mère ! Elle n'allait pas la laisser toute seule, dans cette grande maison ! Elle ne s'en sortira pas ! Qui la consolera ? Qui lui fera à manger, s'occupera d'elle ? Qui pourra remplacer ce que Wiam fait depuis quelques années ? Qui pourra, partagé son chagrin et lui dire "je t'aime" ? Qui le fera, si Wiam partait, pour de bon ? Si, elle partait, avec Adrian et les autres, qui prendrai soin de sa mère ? Qui prendrait la peine de venir, et de l'aider ? Wiam et sa mère, n'avait pas d'autre famille ! Alors, si elle partait... cela voudrait dire qu'elle abandonnera sa mère...
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Elle ne le pouvait pas ! Elle ne pouvait tout simplement pas abandonner et laisser sa mère. Elle ne pouvait pas se retirait de sa vie, juste après la disparition de son père, juste après sa perte. Et rien que de l'imaginer toute seule, Wiam en avait mal au coeur ! Son coeur était serré rien qu'à cette penser. Et si, en plus de tout cela, sa mère mourrait ? Si elle mourrait de chagrin, de dessepoir, de solitide ou de sa maladie et que Wiam, sa fille, n'était pas là pour elle ? Si elle arrivait trop tard ?
   Rien que de penser à cela, ça lui brisa le coeur. Elle se mit, silencieusement, à pleurer.
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Et, si Adrian disait vrai ? Que le monde était en danger et que personne ne pouvait le sauver... sauf elle ? Comment choisir ? Comment voir si ce qu'il disait était vrai ?
   Elle regarda ses mains.
   Il y avait des flammes. Mélange de orange et de rouge. Et pourtant, elle ne prit pas peur. Elle ne se leva pas de son lit. Non, au contraire. Elle y resta, si encra presque pour rester pour toujours dans ce lit, chez elle.
   Elle regarda ses flammes. En fin de compte, ses flammes ne faisait pas partie d'elle ? Ne representaient-elles pas ses pensées. Un meli-mélo de celles-ci ? Alors pourquoi les renier ? Pourquoi ne pas accepter ce qu'elle était ? Ce qu'elle peut faire ? Ce qu'elle peut accomplir ?
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   Elle referma ses poings et les flammes disparurent.
   Elle sortie, ensuite, le papier, que Jade lui avait donné, de sa poche. Un numéro y était inscrit.
   Elle prit son téléphone.
   Et pourtant, elle hésita à l'appeler. Elle hésita encore une fois. Devait-elle vraiment les appeler ? Devait-elle, vraiment prendre le risque ? Le risque de tout perdre ? De se retrouver seule ? Et puis, une phrase resonna dans sa tête. Celle que Jade avait prononcé :
   "Ne sois pas égoïste".
   Elle avait raison. Wiam devait penser avant tout au monde. Et pas à sa petite personne. Elle devait se dire que si, elle ne pouvait pas sauver sa mère - même de la maladie - elle devait essayer de sauver le reste du monde. Elle devait penser avant tout aux autres.
   Elle composa le numéro, inscrit sur le papier. La sonnerie résonna.
   - Allo ? dit finalement quelqu'un à l'autre bout du fil.
Jade.
   Wiam ne répondit pas. Elle était paralysée. Ses lèvres ne bougèrent pas.
   - Il y a quelqu'un ? reprit-elle d'une voix impatiente.
   - O... oui, parla Wiam, hésitante.
   - Qui est-ce ?
   - C'est moi... Wiam.
   Dans le combiner, elle entendit un souffle, un soupir.
   - Et... tu as pris une décision ? reprit. Jade, inquiète de la réponse.
   Elle avait maintenant toute son attention. Il lui suffisait simplement de le dire. De dire ce à quoi elle pensait. Ce à quoi, elle avait réfléchit.
Pense que le monde à besoin de toi, pense que si tu ne peux pas le sauver, personne ne le pourras.
   - D'accord. J'accepte.