Nous voici pour le nouveau chapitre. Entièrement du point de vue de Rye et le premier (et probablement le seul) sans Andy. Excusez-moi pour aussi peu de paroles mais il est 1h55 du mat et je suis crevée. Je poste ce chapitre et je m'endors. J'espère qu'il vous plaira.
PDV Rye
Je suis dans le train qui me mènera à ma ville natale. Je regarde le paysage défiler à travers la fenêtre. Dans moins de deux heures, j'y serai. Comme chaque année depuis que j'ai quitté cette satanée ville, lorsque j'y retourne, je sens une boule dans mon ventre. J'y ai tellement de souvenirs, de bons comme de mauvais. Au fond, j'aimerais ne jamais revenir ici parce que ce n'est plus chez moi. Être là-bas me rend malade. Mais on ne fait pas tout ce qu'on veut dans la vie. Sinon, à ce moment précis, je serais avec Brooklyn et je le serrerais dans mes bras.
Le train vient de s'arrêter et je descends. OK, bienvenue au bercail, Ryan. Rien n'a changé pendant ces trois ans et pourtant, tout est différent. C'est un sentiment étrange. Avant quand je marchais dans cette rue, c'était quelque chose d'ordinaire, de normal, maintenant, je la traverse presque sur la pointe des pieds parce que j'ai l'impression que je ne devrais pas être là, que j'y suis pas à ma place. En réalité, je pense que je n'ai jamais eu ma place ici. Après tout, quand je ne mentais sur qui j'étais, j'étais rejeté. Dieu, comme je suis heureux d'avoir déménagé.
Comme les deux années précédentes, je m'arrête chez le fleuriste. Je paie, comme à chaque fois, un joli bouquet de lys blanches. Ça a toujours été ses fleurs préférées. Je décide ensuite de me rendre sur place. Je passe par la rue de mon collège... Pour la première fois, je me demande ce que sont devenus mes anciens camarades de classe. Intérieurement, j'espère qu'ils sont morts. Finalement, j'arrive au cimetière. J'avance à travers les tombes. Je ne jette même pas un regard à celles-ci parce que je sais où est celle que je cherche. Je m'arrête devant celle où on voit écrit: Charles James Smith, 25 avril 2000- 23 mars 2015, fils aimant.
« Hey, Charlie, c'est moi, Rye. Je suis revenu. »
Je place le bouquet devant sa tombe. Je m'assoies devant et soupire. Tous mes souvenirs avec lui refont surface et je sens mes yeux s'humidifier.
« Ça fait déjà trois ans que je ne t'ai pas vu. Là où tu es, est-ce que tu souris? Est-ce que tu manges? Est-ce que tu arrives à rires aux éclats? Bien que je ne sois plus à tes côtés, est-ce que tu te portes bien? Je me fais encore du soucis pour toutes ces choses. Tu sais, je me pose encore beaucoup de questions. Comme par exemple pour quelle raison, toi qui as versé tant de larmes, vivais-tu? Pourquoi est-ce que tu es venu au monde si c'était pour finir si vite et avec tant de souffrances? Dis, là où tu es, tu ne pleures plus, n'est-ce pas? Je voudrais voir ton visage souriant encore une dernière fois. Parce que tu me manques tellement. J'aimais ton sourire plus que tout au monde. Il me redonnait de la force... et en ce moment, j'en aurais tellement besoin. Une partie de moi est morte en même temps que toi... la meilleure partie.
Tu m'as fait comprendre que la vie est quelque chose de triste. Elle est remplie de peines aussi tristes que celle de t'avoir perdu... Mais je n'ai aucun regret à avoir vécu cette partie de ma vie à tes côtés. Je ne regrette pas de t'avoir rencontré. Peu importe que la prochaine fois que l'on se reverra, notre fin sera peut-être la même, même si je pourrais savoir que je souffrirai autant, je sais que ça ne me posera pas de problèmes et que je t'aimerai. Peu importe le nombre de fois où nous renaîtrons, où nous nous rencontrerons à nouveau, peu importe la manière dont on s'y prendra, il y a une chose que je sais pertinemment: tu seras toujours mon meilleur ami. J'avais l'impression d'être mort sans toi. J'aimerais tellement remonter le temps pour revivre certains moments qu'on a passé tous les deux. Charlie, j'ai besoin de toi. Je suis incapable d'être moi si tu n'es pas là, je n'arrête pas de faire des bêtises. Tu sais, je t'en veux de m'avoir laissé mais le pire, je m'en veux de penser ça. »
Je sens les larmes couler de mes yeux mais je ne fais rien pour les arrêter. Parfois, on a juste besoin de pleurer pour aller mieux.
« Charlie, je dois t'avouer que je n'ai pas autant pensé à toi cette année. Je sais, c'est horrible, parce que toute ma vie je n'avais pensé qu'à toi. Mais pour ma défense, ces derniers mois ont été très difficiles pour moi, je t'expliquerai plus tard. Ça m'a fait réalisé quelque chose: je ne devrais pas arrêter de penser à toi parce que c'est la seule chose qui te rend vivant pour moi. La mémoire est quelque chose de très fragile et tout ce que j'ai de toi, c'est de souvenirs. Ils ne resteront pas éternellement dans ma tête. Aujourd'hui, je me rappelle encore parfaitement de toi: de la forme de ton visage, de celle de tes yeux, de ton sourire, de ta voix, de ton rire, de tes cheveux, de ta gentillesse, de la chaleur de ta peau. Mais qui sait combien de temps ça va durer. Un jour, peut-être que tout disparaîtra parce que je deviens trop vieux. Et j'ai vraiment peur de t'oublier! Parce que je ne suis pas prêt à te laisser partir! Tu es gravé au plus profond de mon âme. Je peux entendre ta voix encore si clairement, j'ai besoin de toi, tu as été pendant longtemps la plus belle rencontre de ma vie et même si un jour, je t'oublie, mon cœur ne t'oubliera jamais. »
J'essuie mes larmes, je dois reprendre de la contenance.
« D'ailleurs, en parlant de rencontres, revenons à ce qu'il s'est passé ces derniers mois. Tu te souviens de mon ami Andy dont je t'ai parlé les fois précédentes? Et ben, en octobre, j'ai commencé à sortir avec lui. C'était génial, c'était merveilleux. J'étais bien, j'étais heureux. Andy est presque parfait: il est beau, il est intelligent, il est sexy, il joue bien de la guitare et il a la voix d'un ange. Bon, c'est vrai qu'il est assez petit et qu'il fait de l'asthme mais personne n'est parfait. Mais tu me connais maintenant, quand tout va bien, je trouve le moyen de tout gâcher. Je suis tombé amoureux mais pas de mon petit ami, comme toute personne normale, et à cause de ça j'ai perdu à la fois Andy et le garçon que j'aime.
Et le pire dans tout ça, c'est que celui dont je suis amoureux est le petit frère d'Andy. Enfin, par alliance, mais ils ont pratiquement grandi ensemble, c'est comme si ils étaient vraiment frères. Oui, je sais, je suis une personne horrible. Il s'appelle Brooklyn et il est incroyable. Il est la personne la plus belle que j'ai pu rencontré. Tu sais, avant d'en tomber amoureux, j'ai cru que jamais je ne pourrai aimer quelqu'un plus que je ne t'ai aimé. J'avais tort. Brooklyn est ma plus belle rencontre. Je suis désolé. Mais sache qu'il te ressemble un peu. Enfin, pas physiquement, mais mentalement. Tout comme toi, il place ses amis au dessus de tout. C'est ce qu'il m'a plus chez lui en premier. Et son sourire me réchauffe le cœur, comme le tien faisait, mais c'est bien plus fort. Il est un peu bizarre mais j'aime cette bizarrerie. Il n'est pas aussi parfait qu'Andy et je m'en fiche. Mais, comme je l'ai dit, j'ai tout gâché.
Au début, Brooklyn me détestait mais il est finalement tombé amoureux de moi. Mais tu sais comment je suis, je l'ai rejeté parce que j'étais idiot. Je sortais avec Andy alors je me suis focalisé sur ça et non sur mes sentiments pour Brooklyn. C'était une erreur. Je les ai perdus tous les deux. Brooklyn a commencé à sortir avec un autre garçon et il m'a clairement fait comprendre qu'il ne voulait plus rien à faire avec moi et qu'il était plus heureux avec lui. Quant à Andy, il a eu le pire. J'ai voulu lui cacher la vérité parce que je savais qu'il m'aimait et que ça le ferait souffrir si il apprenait qui j'aimais réellement. Mais ça a empiré les choses. Quand il a découvert, ça l'a brisé. Il m'en a voulu pendant pas mal de temps. Aujourd'hui, ça va mieux mais je sais qu'il souffre encore. Si tu étais là, je suis sûr que tout ça ne serait pas arrivé parce que tu as toujours le plus intelligent d'entre nous et tu m'aurais empêché de faire des bêtises. Tu me manques tellement... »