20. Charlie

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Le gymnase du lycée de Cam est plutôt grand et plein à craquer. Carter est venu me chercher avec une heure d'avance. Monsieur Bass l'embrouille avait décidé de venir me perturber pendant mes études. Malheureusement pour lui, il n'a pas eu ce qu'il était venu chercher, à savoir une nouvelle session de pelotage intense. J'ai beau adorer nos moments intimes, je tiens à réussir mes études pour moi mais aussi pour prouver mon abruti de père que je ne suis pas une bonne à rien.

Le trajet a été assez pesant à cause du silence de Carter. Je crois que Carter m'en veut un peu d'avoir refuser ses avances. Qu'il se rassure, ce n'a pas été facile de devoir dire non. Son petit manège ne m'a pas laissé indifférente. J'ai dû faire appel à toutes mes pour résister à l'appel de ses caresses. Bon, je suis flattée qu'il ait autant envie de moi, mais j'ai compris que ce n'était que physique. Je suis comme une nouvelle console de jeux pour lui, il l'utilise jusqu'à ce qu'il s'en lasse.

Je reconnais que je me répète cela pour m'éviter de tomber dans le piège des sentiments, mais c'est peine perdu. Mon coeur est un lâche qui fuit mes ordres et n'en fait qu'à sa tête. Il va nous briser en morceaux et rien ne pourra le réparer. Si seulement je ne possédais pas un coeur d'artichaut, je pourrais aisément entretenir une relation purement sexuelle sans avoir peur de tomber amoureuse. Fais chier. Il faut absolument que je reprenne le contrôle dessus.

Ce silence m'a rendu nerveuse. J'ai bien essayé de lancer plusieurs sujets, mais j'ai passé une partie du trajet à faire des monologues débiles. Il a l'habitude, non ? Je ne comprends pas ce qui lui arrive. Peut être qu'il a eu une sale journée, que le basket ne se passe aussi bien prévu. Je sais que son match face aux Wolverines du Michigan a été très serré et qu'il a été légèrement touché à l'épaule. Un joueur essaie toujours de se servir de son ancienne blessures pour l'affaiblir. C'est carrément anti jeu.

Peut être que j'aurais dû conduire au lieu de le laisser prendre le volant. Il a beau dire qu'il n'a pas mal, je ne le crois pas. Il a pas envie que son Coach le rétrograde et le mette sur le banc de touche. Son rêve de devenir pro est tellement important qu'il est prêt à mettre sa santé à danger. Je suis inquiète pour lui. Ce soir, je m'assurerai que sa douleur à l'épaule n'est pas aussi grave que je le pense. Il ne refusera pas un massage si je lui en propose un après le restaurant.

Carter voulait m'emmener au burger à Duke mais j'ai insisté pour qu'on aille manger à la brasserie de mon oncle. Il a fini par accepter après une heure de négociation. Il a flippé en croyant que je voulais le présenter comme mon petit ami à ma famille. Sa réaction a été légèrement blessante mais elle m'a conforté dans l'idée qu'il n'aurait jamais de petites amies. Cette Lucy lui a fait beaucoup de mal et aujourd'hui il est aussi fermé qu'une huître dans mon assiette.

Je suis certaine que mon oncle ne le mettra pas mal à l'aise. Il sait que je viens avec un ami, que je ne suis pas engagée dans une relation amoureuse. De toute façon, ce n'est qu'un dîner où nous serons de simples clients, nous partirons dès que nous aurons fini. J'espère seulement que ma tante ne débarquera pas en plein milieu pour me foutre une honte monumentale. Depuis qu'elle sait que je " vois " un autre basketteur que Gabriel, elle veut tout savoir de lui et surtout le rencontrer.

La main de Carter dans mon dos me ramène sur terre. Les gradins du gymnase sont déjà bien plein. Je ne savais pas que les matchs de basket de lycée étaient aussi populaires. Bon, les séries américaines le montrent, mais cela ne reste que des séries. Je constate de mes propres yeux que pour une fois elles disent la vérité. Le basket a une place très importante aux Etats Unis, un sport national avec le football américain. A chaque match, les stades sont pleins. La popularité du basket m'impressionne.

Carter connait pratiquement tout le monde. Nous avons à peine pénétrer dans le gymnase à peine cinq minutes plus tôt qu'il a déjà salué une quinzaine de personnes dont plusieurs filles très belles qui l'ont dragué sous mes yeux. Elles ont fait exprès de me snober comme si je n'existais pas. Elles n'ont pas arrêté de lui dire " Toi et moi c'était quelque chose " ou " on se voit à la fin du match beau gosse ? ". Elles lui ont pris le bras touchant les biceps en minaudant presque, et cet espèce d'abruti a ri à toutes les conneries qu'elles ont balancé. Il a flirté avec elles comme si je n'étais pas présente.

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