Chapitre 4

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Pendant quatre jours, le voyage resta identique. Mais cette fois-ci, elle pouvait admirer le paysage. Les yeux pétillants de bonheur, elle observait chaque animal qui se promenait dans la forêt, chaque arbre qui se tordait sur leur passage bruyant, chaque rayon de soleil qui effleurait les hauts de montagnes.

Son voyage était apaisant et calme. C'était ce qu'elle aimait. Vala la couvait d'un regard doux, mais Ulrich n'était pas aussi enthousiaste. Leah se demandait même s'il lui arrivait de sourire de temps à autre.

Arrêtés dans une forêt où le soleil se levait, Leah vit Vala discuter avec Isak jusqu'à ce qu'elle éclate de rire. La jeune princesse secoua la tête puis s'en alla avec quelques vêtements vers un petit lac où elle pouvait se laver.

Elle déposa ses affaires sur un rocher et marcha vers le milieu du point d'eau. Elle était tiède. Leah n'avait pas l'habitude des eaux aussi fraîches. Au château, elle avait toujours un bain bouillant qui l'attendait dans sa chambre. Au bout de quelques jours de voyage, elle d'eut se faire à ces bains d'eaux froides.

En train de se laver avec du sable, Leah se frotta les bras avec l'eau tiède. Elle entendit soudain une branche se casser derrière elle.

— Vala ? appela-t-elle.

— Non, belle créature. Je ne suis pas Vala.

La voix de l'homme la crispa. Elle stabilisa sa respiration pour éviter de paniquer puis se retourna pour apercevoir deux hommes mal vêtus et puants.

Leah ne s'embarrassa pas de cacher sa poitrine, ce qui valut un sifflement admiratif d'un des hommes.

— Qui êtes-vous ? demanda Leah.

Elle savait que c'était des brigands qui rôdaient dans la forêt à la recherche de nourriture et d'argent. Des voleurs en soi. Elle en avait entendu parler quand les gardes de son père revenaient de leur marche dans les plaines avoisinantes du château. Les hommes aimaient raconter leur combat et parfois en rire quand les événements se s'étaient pas passés comme prévu.

— Juste des voyageurs, dit-il avec un grand sourire qui dévoilait sa dentition jaunie et imparfaite. Dis, tu ne voudrais pas nous emmener vers le village le plus proche ?

Leah déglutit avant d'hocher la tête. Elle sortit de l'eau et marcha vers ses vêtements secs posés sur la roche grise. Elle s'habilla ou tenta de le faire. Les deux hommes s'étaient approchés d'elle à son insu.

Avec une robe fine et sans chausse, elle empoigna sa dague qu'elle emportait toujours avec elle et courut vers le campement d'Ulrich.

Elle entendit un des deux hommes jurer. Les bruits de pas écrasant les feuilles mortes l'informèrent à quelle distance ils se trouvaient.

La coureuse tentait de les semer, mais ils étaient toujours derrière elle. Elle commençait à s'essouffler, mais eux aussi.

Leah aurait dû arriver au camp, mais au contraire elle s'enfonçait encore plus dans la forêt. N'étant pas habituée à une végétation aussi dense, elle s'était perdue. Elle l'avait compris dès qu'elle avait atteint un ravin.

Les hommes rirent tandis que son cœur battait rapidement à la vue de la chute vertigineuse qu'elle aurait pu faire si elle ne s'était pas arrêtée à temps.

La jeune femme se retourna vers les soi-disant voyageurs avec une seule petite dague comme arme.

— Que me voulez-vous ?

— Que tu nous suives tranquillement au lieu de courir comme une chienne, cracha un des hommes, en colère.

Leah, apeurée, s'avança vers eux. Elle ne comprenait pas pourquoi Angurvddel n'apparaissait pas pour l'aider. L'épée n'avait pas besoin de savoir qu'elle était en danger pour apparaître. Elle venait toujours. Mais pas à ce moment-là. Leah était seule. Une situation qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant.

L'arme de LeahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant