Chapitre 126⅔

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De Yann :

Salut Charline.

Tu sais que tu es quelqu'un de formidable ? Non sérieusement tu n'as pas l'air de le savoir. Tu es gentille, intelligente, loyale, altruiste, attentionnée, audacieuse, captivante, optimiste...

Et incroyablement drôle aussi. Et belle.

Je suis vraiment content d'avoir pu aimer quelqu'un comme toi.

Tu vas me manquer. J'espère que je ne vais pas te manquer.

S'il te plaît ne m'en veux pas. Je n'en peux plus. Ce n'est pas que je suis triste, c'est que je me sens vide.

Je ne vois plus aucune utilité à me forcer.

Désolé, de ne pas avoir pu te rendre tout ce que tu m'as donné.

Hé pour être honnête je ne sais pas ce que je fais, c'est incroyablement niais. Mais je ne sais pas, j'ai envie de dire ce que j'ai sur le cœur.

Je me sens un peu ridicule mais je ne suis pas à ça près.

Merci. merci de m'avoir donné l'illusion d'être aimé.

Merci au hasard de t'avoir placée sur ma route.

Je n'en peux plus des insomnies. Je veux dormir une bonne fois pour toute.

Je t'aime.

Charline avait d'abord été heureuse de recevoir un message de Yann, assise dans un train qu'elle avait passé deux heures à attendre et qui devait l'amener à son copain.

Elle eu encore une seconde d'espoir en voyant le long paragraphe, car elle pensait à des explications, voir des excuses, de la part de son petit ami.

Mais elle déchanta bien vite, et dû lire le message trois fois pour bien le comprendre. Pour bien comprendre ce qui était explicitement expliqué.

Alors, elle se leva et tituba. Les mains moites et tremblantes, elle se pressa et appela Yann.

Il ne décrocha pas.

Charline se mis à trembler de manière hystérique et les quelques personnes présentes dans le wagon commencèrent à l'observer. Mais c'était sa dernière préoccupation ; la jeune fille se sentait ceinte de scénarios plus horribles les uns que les autres : qu'allait-t-il faire ? Une sieste éternelle à l'aide de médicaments ? Un plongeon dans le vide en se jetant par le fenêtre ? Se laisser submerger en se noyant ?....

Puis son téléphone sonna.

C'était lui.

<< - YANN ??

- ...

- Yann je t'en supplie réponds moi

- ...

- RÉPONDS !

- ...

- Je t'en supplie ! Ne fais pas ça Yann !

- ...

- Je sais que c'est difficile mais on va le faire ensemble Yann !

- ...

- Ensemble ! Tu me fais confiance Yann ?

- ...

- Je t'en supplie !...

- ...

- Yann...

- ...

- s'il te plaît...

- ...

- fais pas ça

- ...

- Je t'aime Yann.

- ...

- je t'aime... Yann !

- ...

- Yann ?

- ...

- Je... je ! Yann fais pas ça

- ...

- Dis moi que t'es encore là. Dis moi que c'est pas trop tard Yann

- ...

- ...

- J'ai mal. Charline j'ai vraiment mal. Je t'en supplie aide moi...

- QUOI ? Ne bouge pas ! Tout va bien se passer ! Reste avec moi ! Dis moi juste si- >>

L'appel se termina. Yann avait raccroché.

Alors Charline fit ce qu'elle avait à faire. Elle l'aida.

Elle appela les pompiers et leurs expliqua la situation.

Elle descendit du train et courut aussi vite que ses jambes le lui permettait.

Elle ignora la pluie et les regards des passants.

Elle arriva devant chez lui.

Elle voulut s'approcher mais des policiers l'en empêchèrent.

Elle entendit des curieux marmonner à propos d'une scène de suicide.

Elle remarqua que son téléphone vibrait mais n'y prêta pas attention.

Elle savait que la seule personne dont elle voulait un message ou un appel n'était peut-être plus de ce monde.

Elle voulait mourir tout en voulant vivre.

Elle remarqua la présence de Ben et de Vincent.

Elle les entendit lui parler mais ne les écouta pas.

Elle se laissa faire quand ils l'emmenèrent dans une voiture.

Elle voulait se réveiller de ce cauchemar.

Yann voulait dormir.

Elle, elle ne voulait plus dormir.

InsomnieTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang