Un cri s’échappa de mes lèvres. Mes yeux s’ouvrirent cherchant un point de repère. Pas à nouveau la chapelle, mais une salle de bain. Elle aurait pu être belle, si tout ce sang n’y était pas. Il y en avait partout sur les murs, sur le lavabo et même sur le sol. Je passais mes mains sur mon visage et regrettait amèrement mon geste. Du sang. J’en étais recouverte. Non, encore pire. Mon corps entier baignait dans une baignoire de sang. Je poussais un hurlement en me débattant avec ce liquide qui voulait m’engloutir. Je quittai ce bassin et tombai sur les fesses. Cela n’avait aucune importance tant que je n’étais plus dans cette eau maudite. Je regardai aux alentours et trouvai des serviettes. Je me levais tant bien que mal et pris ces serviettes pour essuyer chaque partie de mon être. J’en avais utilisé la totalité pour enlever ce sang de ma peau.
Quel était ce nouveau jeu de la Mort ? J’étais épuisée. Il me fallut un temps de répit. La seule porte qu’il y avait me permit de rejoindre une chambre. Il n’y avait pas de fenêtres et l’unique échappatoire était un trou dans le plafond. Qui pouvait bien vivre ici ? Je réfléchis à la question après avoir enfilé une chemise trop grande pour moi et un short trouvés dans la commode installée dans la pièce. Il ne faisait pas sombre, ni même chaud. En jetant un rapide coup d’œil, je pouvais affirmer que c’était un homme qui vivait dans cet endroit : d’abord, les vêtements exclusivement masculins, la décoration inexistante et une sorte d’odeur de renfermé. Le frigo qui était caché dans un angle de la chambre regorgeait d’assez de nourriture pour un régiment. Je pris des compotes de pommes et un gâteau avant de les poser sur la seule table présente. C’était délicieux. Je ne m’en rendais compte que, maintenant, j’étais affamée. Le gâteau et les compotes me rassasièrent pour une journée.
La fatigue. C’était ce qui m’obligea à m’allonger sur le lit. J’aurais d’abord dû sortir d’ici, mais je n’arrivais plus à garder les yeux ouverts et encore moins à penser. Je fis remonter le drap jusqu’à mon cou et m’endormis.
Des bribes de phrases me parvinrent. Mais je ne voulais pas me réveiller, pas tout de suite en tout cas. Pourtant, je savais que je n’étais plus sur un lit paisible, mais qu’on me transportait. Un autre tour de La Mort dont je me fichais tout bonnement. J’avais besoin de sommeil et pour une fois que cette vieille folle me laissait dormir, je n’allais pas du tout m’en priver. Je me confortais dans les bras de la personne qui me portait. Il sentait une forte odeur masculine, mais mes narines ne trouvaient pas cette senteur agressive, mais très agréable. De plus, son torse semblait être un gros oreiller dur et chaud qui me fit à nouveau sombrer dans un sommeil bien mérité et sans rêve.
— Joanne ! Joanne !
Je grognai et soupirai intérieurement. La fête était terminée. J’ouvris les yeux en même temps qu’un seau d’eau froide me fut jeté au visage. On commençait bien ! Je secouais la tête avant de rouvrir les yeux. Pas de parc, pas de vide et pas de salle de bain morbide. Juste une autre chambre, bien plus grande et luxueuse cette fois-ci. Néanmoins, à présent, il y avait des gens. Des personnes que j’avais cru ne plus jamais revoir de ma vie et d’autres qui m’étaient totalement inconnues. Je me surpris à prêter une plus forte attention à ces inconnus. Leur posture avait quelque chose de militaire. Ils regardaient fixement devant eux sans prêter une attention directe à ce qui se passait aux alentours. Néanmoins, ils étaient debout à des endroits stratégiques : près de la porte d’entrée et ils cachaient les fenêtres de leur corps. Leur attitude me faisait penser à ces gardes qui assuraient la sécurité des personnalités. Pourtant, en faisant à nouveau un tour de la pièce, je ne vis personne de très influent excepté ce vieil homme qui s’appuyait paresseusement sur une canne ornée de pierres qui brillaient même dans la presque obscurité de la pièce. Ricardo était à ses côtés ainsi que ce cafard de Sullivan. Ce dernier me lança un regard exprimant tout ce qu’il pouvait éprouver à mon égard : haine, rancœur et ennui.
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Imprévus
VampireC'était la réalité. Non, nous ne rêvions pas : quelqu'un pouvait-il dire que ce que nous vivions était un rêve ? Je dirais plutôt un cauchemar. Tout a commencé il y a un an. Nous avions tous une vie avant, mais, le 24 mars 2011 tout a changé. La plu...