La Belle et ses Populaires

Chapitre 50

*Ellipse du début de soirée*

Vers 22h30, ma mère n'est toujours pas rentrée.

Elle m'a envoyé un message en me prévenant qu'elle rentrerait tard.

Pendant ce temps, moi je pleure toujours.

J'entends quelques fois mon téléphone vibrer mais je ne sais pas qui m'envoie des messages puisque je l'ai lancé dans un coin de la pièce.
Ma sonnerie a aussi retentit plusieurs fois mais je n'y ai pas prêté attention non plus. La ou les personnes qui essaient de me joindre devront attendre.

Encore plus tard, quand mes larmes cessent quelques secondes pour reprendre de plus belles, la sonnette retentit longuement. 
Puis de gros coups se font entendre sur la porte.

Je crois que quelqu'un veut que je lui ouvre la porte.

Mais je n'ai envie de voir personne. De toute manière, personne ne veut me voir puisque tout le monde part de ma vie.

Je reste dans le canapé. Je renifle encore et encore.

Malgré le fait que je n'ai pas bougé le petit doigt pour aller ouvrir, la personne est toujours là et me le fait comprendre par d'autres coups dans la porte.

"KATE? SI TU ES LA OUVRES MOI!", crie une voix masculine au seuil de la maison.

Je ne bouge pas plus.
Au contraire: mes larmes redoublent.

"KAAAAAAAATE! JE VAIS DÉFONCER LA PORTE!", s'égosille à nouveau le garçon.

Puis, de nouveau des coups se font entendre. Mais cette fois ils sont accompagnés de sanglots.

Qui peut bien venir pleurer devant ma porte?

"KATE? S'IL TE PLAIT, VIENS M'OUVRIR LA PORTE.", crie encore le jeune homme en se décourageant.

Je me décide enfin à me lever.
Je passe devant le miroir de l'entrée et y découvre un véritable panda: de grosses joues, des yeux tous brillants à cause des larmes et du mascara jusque sur les pommettes.

Honnêtement, à cet instant, ça ne me dérange pas le moins du monde de ne ressembler à rien. Je n'ai envie de voir personne alors, qui sait? Peut-être qu'avoir cette tête me permettra de faire fuir la personne derrière la porte.

Je m'avance encore vers la porte et pose la main sur la poignée. 
Mais avant d'ouvrir, je regarde à travers le judas.
Rien.

Je commence alors à tourner la clé dans la serrure. J'entends que ça s'agite de l'autre côté dès que les porte-clés ont tinté entre eux.

"KATE????"

Je m'arrête et regarde à nouveau à travers le judas.
Toujours rien.

Je termine de déverrouiller la porte. La personne derrière a piqué ma curiosité, je l'avoue.

J'ouvre rapidement pour tomber sur Michael.

Ou plutôt, pour que Michael tombe sur moi: il était assis par terre, adossé à la porte et a chuté en arrière quand j'ai ouvert.

"Kate! Enfin!", dit le garçon aux cheveux rouges comme le sang en se relevant et en se précipitant vers moi.

Je me retourne et commence à avancer comme un zombie vers le canapé.

"Entre...", je dis, prête à me remettre à pleurer.

Michael fait ce que je dis en ramassant son sac et sa veste et en refermant la porte derrière lui.
Il me suit jusque dans le salon pendant que je m'écroule -ou que je m'écrase- sur le canapé.