LE chapitre

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Il était une fois un serf qui se nommait Bertrand. Il travaillait dans le champ à son habitude. Son dos était courbé afin qu'il puisse faucher le blé avec sa faucille rouillée. Il se mit droit avec peine, posa sa main sur sa hanche et soupira un bon coup. Il regarda son outil avec tristesse puis soupira à nouveau.

Ce jour-là, une petite brise souffla sur ses joues et le rafraîchit un peu. Il décida de prendre une pause. Il se dirigea alors vers un grand arbre près du champ puis s'assit. Il contempla les alentours, son regard s'arrêta sur une vache qui le fixait depuis le pâturage voisin.

« Toi aussi, t'es un prisonnier ? » dit-il doucement.

« Au moins tu es tranquille à manger toute la journée.» soupira-t-il en baissant la tête.

« Tu sais. Je peux t'aider. » lança une voix grave.

Bertrand écarquilla les yeux tout en regardant autour de lui afin de trouver l'origine de la voix. D'un bond, il se mit debout, regarda derrière l'arbre, revint sur ses pas mais ne trouva rien. Il se frotta frénétiquement la tête pensant qu'il était devenu fou à force de s'acharner au travail.

« Par ici, paysan » relança la voix.

L'homme sursauta, puis son regard se posa sur la vache.

« Ce n'est quand même pas toi qui me parles ?! » cria le serf.

« Et si c'était le cas ? » répondit la vache.

Pris de panique, le pauvre bascula en arrière, le faisant tomber sur son postérieur. La vache le rassura qu'il ne fallait pas s'inquiéter, elle expliqua que Bertrand était tout à fait normal et qu'elle était une vache spéciale qui savait parler ! Perplexe, l'homme l'écouta et se calma un peu. Ayant vu l'humain apaisé, l'animal continua son discours.

« Je peux t'aider. Cela fait des jours que je te vois dans ton champ, courbé et fatigué. Tu es un serf, non ? Je peux t'aider à retrouver ta liberté » dit-elle avec une voix plus aiguë cette fois.

« Mais... Tu es une vache... Et pourquoi ta voix a changé ? » demanda-t-il.

« Oh la voix, tu dis ? Hihi j'ai toujours voulu essayer de surprendre les gens ! » ricana la vache.

Subitement, la bête devint sérieuse et raconta alors à Bertrand qu'il était possible pour lui de racheter sa liberté avec de l'argent. L'homme soupira qu'il n'avait pas d'argent et commença à se demander s'il n'avait pas quelconque problème.

« Je sais bien, c'est pour ça que je suis là. Écoute, ça semble fou mais crois-moi, je suis le prince Philibert du royaume voisin, celui porté disparu. Un magicien m'a jeté un sort et je me suis transformé en vache ! C'est pour ça que je peux parler. Si tu m'aides à retrouver mon épée pour lever mon sort, je ferais en sorte que mon royaume te récompense suffisamment pour que tu sois libre. Alors, tu m'aides ? » proposa le soi-disant prince.

Le paysan hésita fortement mais qu'est-ce qui pouvait être pire que sa vie actuelle? Il s'approcha de l'animal puis souleva la corde qui limitait le pâturage laissant ainsi de l'espace pour que la vache puisse sortir. L'animal passa la clôture et fit un signe de la tête comme pour remercier l'homme.

« Bon...Philibert, c'est ça ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » Demanda le serf.

La bête lui expliqua alors qu'il faudrait qu'ils récupèrent son épée afin de pouvoir lever le sortilège, et que celle-ci se trouvait certainement près du repère du magicien qu'il combattait. Il se souvint que durant son combat, son épée s'était plantée dans la roche et que même le mage n'arrivait pas à l'extraire; il était donc possible qu'elle y soit toujours. Bertrand réfléchit et conclut que cela pourrait devenir dangereux, surtout s'ils tombaient sur le magicien. Il hésita.

Douce brise - [Courte histoire]Where stories live. Discover now