Et si...?

Monde de merde

Je suis sur le points de l'embrasser quand je me rappelle d'un tweet que j'ai vu hier...

« Agression d'un homme homosexuel de 35 ans à 22h30 dans le quartier de Pontanézen ;

Circonstance : il a tenté de défendre une femme de 28ans, qui aurais été vue tenant la main de sa compagne, contre 2 hommes armé de battons. Il s'est fait ruer de coups jusqu'à ce que la police arrive, une plainte a été déposé contre les deux agresseurs.

L'homme s'en ai sorti avec 3 côtes cassé, une épaule déboitée, la mâchoire fracturé, moitié gauche du visage complétement tuméfié (sans parler de l'état psychologique).

La femme n'a heureusement subi aucune violence physique mais est en état de choc post-traumatique.

SOS homophobie transmet tout son soutien aux victimes et rappelle que l'amour est un droit, que les agressions quel qu'elle soit sont punis par la loi, et qu'on est en 2019. »

Les mots résonnent encore dans mon esprit, et soudain je pense à moi, a nous...

Et si ... et si un homme nous voyait nous embrasser ? Et s'il décidait de nous taper dessus ? et si on se faisait kidnapper ? Et si on se faisait violer? Et si la rue de Siam n'était pas aussi sûre qu'on le pense ?

Des images de moi, de nous, allongées sur des brancards a l'hôpital, elle dans le coma, moi désorienté, avec la lèvre fendue et 6points de suture sur l'arcade, elle avec ses cheveux blonds collé par le sang, un masque a oxygène sur la bouche, le front traversé par une rangé d'agrafes...

Est-ce que je peux vraiment lui faire prendre ce risque ? alors que je ne suis même pas sûre qu'elle en ait envie ? Non.

Alors je recule et lui souhaite une bonne fin de soirée.

Je me dirige vers ma voiture, m'installe, jette mon sac sur le siège passager et donne un coup de poing sur le volant. Quel monde de merde !

J'aurais due oser...

Les larmes aux yeux je regarde le trottoir où j'ai failli embrasser cette fille qui me plait il y a quelques secondes.

Elle est toujours là, son beau visage figé dans un air d'incompréhension.

Oui j'aurais dû être plus forte, aussi forte que toute ces filles qui n'ont pas peur, qui se tiennent la main, qui s'embrassent et qui font des doigts au gens qui leur disent de faire ça ailleurs, comme ces filles qui sont heureuses de s'en foutent de ce qu'en pense les autres.

J'aurais dû être plus forte, pour prouver à toute les petites filles et petits garçons que l'amour est un droit. Pour prouver à tous les homophobes qu'ils ne gagnent et ne gagnerons pas, jamais.

C'est ce sentiment qui envahi mes pensées, j'ai l'impression d'avoir perdu, de les avoir laissé gagner, comme si rien ne pourrais jamais effacer ça, comme si mon geste donné du crédit à l'homophobie.

Alors je prends une décision : la prochaine fois je n'hésiterais pas, même si je dois me prendre des coups, parce qu'ils ont tort et que j'ai raison, parce que je ne suis pas seule et parce que c'est mon droit.