Alors j'ai sorti mon téléphone de ma poche et j'ai enfin osé composer le numéro que je connaissais par cœur, depuis un an exactement.
Après tant d'années de recherche, ça fait un an que j'ai trouvé son numéro, j'étais si heureuse, car c'était le seule moyen de découvrir enfin qui j'étais, d'où je venais, à qui je ressemblais et pourquoi je me sentais si imcomprise aujourd'hui. Cependant cela fait un an que ce numéro et enregistré dans mon téléphone, et je n'ai jamais osé appuyer sur le bouton d'appel, à chaque fois, mon pouce survolait ce numéro que je ne connaissais que trop bien à force de l'avoir regardé pendant des heures à me demander si je devais l'appeler ou l'effacer.
Un an que je me dis qu'elle ne veut probablement pas m'entendre, que peut être, elle n'est pas comme je le voudrais. J'ignore la raison de son abandon mais peut-être qu'elle ne veut pas entendre parler de moi. J'ai malgré tout gardé son numéro en espérant que peut être un jour se soit elle, qui m'appelle. Mais je dois le faire aujourd'hui.
C'est sûrement ce pourquoi je pleure, la pression et le stress de toute cette année de doute, toutes ces questions qui m'on hantée et troublée. Je lâche enfin prise, mais ce n'est en aucun cas de la tristesse, je suis heureuse, heureuse d'avoir enfin le courage de l'appeler, celle qui m'a laissée seule face à une société qui m'empêche de m'épanouir, m'a laissée dans les mains d'une famille qui ne pourra jamais m'aimer comme une mère aime son enfant, celle qui m'a abandonnée alors qu'elle m'avait donnée la vie, ma mère biologique.
Depuis toute petite, je me suis toujours sentie différente de toutes les autres filles de mon âge, je me sentais seule et imcomprise. On me baladait de famille d'accueil en famille d'accueil. J'ai jamais connu les joies d'avoir une famille aimante qui viens te border le soir avant de te dire bonne nuit, qui essaient chaque fois de faire le meilleur pour te rendre heureuse. J'ai grandi sans aucune figure parentale, sans personne à qui me confier, sans exemple pour me guider, j'ai grandi seule. Le seul moyen que j'ai trouvé pour combler se vide, c'est de me fermer au autres et de ne penser qu'a ma petite personne, ce qui a déplu à pas mal de mes familles d'accueil.
Puis en grandissant un abysse s'est creusé toute au fond de mon âme, j'avais l'impression de ne pas me connaître, de ne pas être normal, parce que je n'avais pas de parents, alors rapidement la cigarette et l'alcool sont devenus mes acolytes, un cercle vicieux s'est mis en place. Je n'ai que 17 ans et j'ai l'impression d'avoir vécu beaucoup plus que ce qu'une fille de mon âge devrait.
J'ai perdu peu à peu la motivation de me sauver. Alors aujourd'hui, assise seule, sur le sable avec le vaste océan devant mes yeux, je me décide enfin, à utiliser ma dernière chance, parce qu'il est grand temps que je mette un terme à la souffrance qui me ronge de l'intérieur, et de savoir ce qui a pu ce produir pour que je mérite la vie que j'ai aujourd'hui. D'autres larmes on coulé , finalement je pense qu'il a peut être un peu de tristesse qui les accompagne le long de mes joues.
Avec mes doigts tout rougis par le froid j'appuie enfin sur le bouton, et ma respiration se coupe pendant une fraction de seconde , j'approche le téléphone de mon oreille et entend le répondeur. Tout mon être se met à trembler quand le répondeur s'interrompt.
- Allô ?
Et pendant un instant le temps arrete d'avancer, et je crois avoir perdu l'usage de la parole.
-Allô? il y a quelqu'un?
- Euh...oui...c'est la seul chose que je peux répondre, trop de mots se bousculent dans ma tête. Et si je me suis trompée, si ce n'est pas elle?
-Qui est-ce? je peux faire quelque chose pour vous?
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Short Story《En grandissant un abysse s'est creusé tout au fond de mon âme, j'avais l'impression de ne pas me connaître》