Chapitre vingt-neuf

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- Allez mec, ça va te changer les idées un petit bowling.

Matteo soupira en sortant à contre-cœur de la voiture de Noah. Cinq jours étaient passés depuis qu'il avait quitté en trombe la maison du châtain pourtant l'expression sur son visage était toujours la même que ce soir-là. Il était renfermé et anxieux.
Chaque minute passée à la fac avait été stressante pour lui qui craignait de tomber sur Aron ou d'avoir un comportement étrange envers sa meilleure amie. Evidemment, il n'avait pas réussi à cacher sa mauvaise humeur mais Alexia et Clémence ne lui avaient rien dit à ce propos. Seul Noah, avec qui il avait passé la plupart de son temps avait fait une remarque. Comme excuse, Matteo lui avait dit que ce qu'il s'était passé avec sa mère le travaillait, bien qu'en vérité, il n'avait que le châtain en tête. Mais Noah y avait cru et n'avait pas insisté.
Depuis, il essayait juste de lui changer les idées et Matteo, après avoir décliné ses invitations plus d'une dizaine de fois, avait accepté de le suivre ce soir.

Les deux garçons se dirigeaient alors vers le bâtiment, un peu à reculons pour Matteo qui savait qui se trouvait à l'intérieur. Noah avait demandé à ses amis de médecine de venir alors forcément Aron était là aussi.
Quand il avait appris ça, le brun avait refusé la proposition plus durement que les autres fois. Mais il se retrouvait tout de même là ce soir.
Il s'était passé plusieurs jours avant qu'il ne change d'avis, peut-être parce qu'il avait envie de le voir pour enfin s'expliquer. Aucun des deux n'avait tenté une approche, ils étaient probablement aussi gênés l'un que l'autre. Et Matteo ne voulait pas rester dans cette situation sans agir alors c'était sûrement pour cette raison qu'il avait finalement accepté de venir ce soir.

Noah et lui passèrent tous les deux la porte d'entrée et commença alors ce qui fut un très long début de soirée pour Matteo. Il avait pris l'habitude que les minutes passent lentement ces derniers jours, ce soir ne faisait pas exception.

D'abord, quand il arriva vers le petit groupe pour saluer tout le monde, il avait aussitôt remarqué qu'Aron avait baissé la tête. Matteo avait serré la main de chacun en accordant un sourire aimable, quand ce fut au tour du châtain, il avait fait ce même geste mais bien plus rapidement. Matteo se souvenait de cette main, de sa peau. La serrer lui rappelait inévitablement le dernier contact qu'ils avaient eu alors il s'était rapidement éloigné de lui, tout en essayant de paraître naturel devant les autres.
De l'extérieur, ils avaient l'air de deux personnes qui ne se connaissaient pas vraiment. Ils se saluaient sans s'accorder un regard, surtout par politesse. Les autres ne pouvaient se douter de rien. Après tout, personne n'était au courant qu'Aron et lui avaient passé plusieurs moments ensembles. Personne n'avait été témoin de leur rapprochement.

Passé ce moment de salutation plutôt long pour Matteo qui n'arrivait pas à se mêler aux autres, ils avaient finalement commencé à jouer. Pour aller dans le sens de cette soirée où pas grand chose n'allait, le brun était très mauvais. Il ne touchait pas plus de trois quilles par tour. Et il était assez mauvais perdant mais puisqu'il n'était pas très sociable avec les autres, il grognait seul dans son coin.

A la fin de la partie, il se retrouva dernier et cela n'étonna personne. Une chose qu'il détestait plus que de perdre était de se faire charrier, évidemment les autres n'y manquèrent pas. Alors pour mettre fin à cette torture, il proposa d'aller au bar pour remonter son moral.

Il n'avait échangé aucun mot avec Aron, pourtant ils se s'ignoraient pas complètement. Par exemple, quand Matteo mettait la boule dans la gouttière, ce qui était arrivé plus que de raison, Aron ne se cachait pas de se moquer de lui avec les autres. Il ne semblait plus aussi timide qu'au début de la soirée. Et pourtant, il ne jouait pas vraiment mieux que lui.

Matteo n'arrivait pas à le cerner ce soir. Il était évidemment distant mais avait l'impression qu'il essayait de se faire remarquer auprès de lui. Même en essayant de l'éviter, il avait de nombreuses fois croisé son regard et quand il détournait les yeux, il sentait la plupart du temps encore les siens sur lui. L'atmosphère était étrange.

Best mistakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant