OS

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Je m'arrête car à travers la foule, je t'aperçois. Insolent dans ton innocence et candide dans la noblesse que tu dégages.

 Des frissons dans la nuque, tu te tournes vers moi.

Les passants dès à présent sur arrêt, ne peuvent point se mettre en travers de notre contact mais pourtant, je n'oserai sans doute jamais t'approcher. Je ne me sens pas en droit de laisser ma main à portée de ta peau.

Je ne suis pas en mesure de comprendre ce qu'il m'arrive. Ton existence ne fait que m'absorber en cet instant.

Tu es si loin de moi mais je connais déjà chaque détail de ta personne.

Laisse-moi le croire ! Tais-toi, pensée anaphrodisiaque... Je ne veux en aucun écouter, laisse moi me faire emporter par ce délicieux moment.

Je suis juste tout à toi.

Je voudrai me perdre dans tes yeux azurs, y plonger. Si froids.

Des points dorés ornent ton nez. Je voudrai tant sentir ta peau. La respirer. L'inspirer mais ne jamais l'expirer, je veux te garder en moi pour l'éternité. Je veux que ton être flotte entre mes os, glissent sur mes muscles et coule dans mon sang. Je veux que tu me possèdes.

Je ne suis plus roi de mon monde, je te laisse m'envahir, prends le dessus bel inconnu. Démonte mes préjugés, détruit mes doutes, prends-moi.

Le plaisir de mon esprit vagabond remonte au creux de mes reins.

je me demande quand-même, comment, en si peu de temps, tant de pensées à tendances pécheresses peuvent se manifester dans ma tête.

Mais cela n'a pas d'importance, je suis en transe. 

Je tremble, je tremble. Cela transperce tout mon corps, je n'en puis plus. Je vais exploser !

Maintenant, là, devant toi.

...

Je peine à respirer. Mon souffle se coupe de chagrin. C'est terminé.

Cela n'a duré qu'une seule seconde, rien du tout comparé à l'univers mais cette seconde est ma vie entière.

Je dois m'en aller à présent même si tu l'as déjà fais avant moi.

Je pars de ce pas dans ma vie morose en me disant que cela fut un si beau moment de solitude, dont je ne pourrai peut-être pas remonter à la surface. Je pense que je me suis noyé dans l'abysse de ta prunelle. 

Je te garde cependant, heureux, dans mes souvenirs.





Délicieuse solitudeWhere stories live. Discover now