La misère, c'est ce qui définit les limites de son quotidien. Ces lignes imaginaires qu'il ne pouvait franchir, cette animosité terrible envers ces dépensiers de la vie. Han Jisung, il est à la fois, ce doux archange qu'on croise par hasard à l'orée...
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BEAUTIFUL LIAR ✧ FORTH
⋆˚༘.
LES COULEURS orangées de l'astre solaire comblaient les parois blanches du bâtiment, plongeant les deux jeunes hommes dans le plus beau spectacle matinal. Les cieux exprimaient une joie immense et aucuns nuages ne tâchaient le tableau peint d'un bleu éternel. Quelques oiseaux offraient leur douce scène musicale au plaisir des oreilles de chacun, y mêlant une touche de beauté parmis les pièces de la belle pharmacie. Tendrement, quelques rayons vinrent caresser la douce peau du blond auxquels sa sensibilité se révéla à travers ses légers mouvements de sourcils. Les nuances de sa chevelure reflétaient grâce à la clarté du paysage extérieur qui permettait un magnifique éclairage naturel. Ses paupières victimes des courtes nuits papillonnaient encore depuis quelques secondes, le temps que ses iris s'habituaient de nouveau à la luminosité matinale. Le visage rayonnant de Jisung se crispa à l'ardente chaleur des lueurs ensoleillées qui traversaient le vitrail de la pharmacie, avant qu'il n'ouvre finalement les yeux.
Il respirait, contempla les alentours de l'univers médical, puis ressentit une pression contre son corps fragile, un minois retenu par les émotions fébriles. De ses pupilles bercées par le sommeil, il le fixa une seconde de plus, mémorisa quelques traits. Leurs anatomies collées contre le mur, se liaient d'une chaleur corporelle doucereuse et délirante. Le corps déguisé de cette fine couverture, Jisung s'en sépara sans le quitter du regard.
« J'ai fini par m'endormir avec lui. »
Les mains dissimulant son visage, il s'était mis à sourire bêtement. Ses doigts s'entremêlèrent dans ses propres boucles blondes et il décida enfin de se lever, laissant s'échapper quelques soupirs.
Ses yeux épris de curiosité admiraient encore l'autre garçon. Il décida d'attraper ses vêtements de la veille, rendus humides par le torrent qui s'était abattu sur le village. Alors il regarda partout, faufila ses iris à travers les étagères auxquelles il vouait une quelconque obstination. Puis prudemment, il attrapa certaines boîtes, les dissimulant au coeur de ses bouts de chiffons lui servant d'habits. Malicieusement, il ouvrit la réserve dans laquelle il chercha des boîtes similaires, finalement lorsque ses phalanges touchèrent enfin les objets désirés, il décora les étagères par de nouveaux produits médicaux.
Jisung se mit de dos, face au seul témoin qui aurait pu témoigner pour vol. Mais il était prudent Jisung, il ne laissait aucune note musicale atteindre les oreilles de Minho.
En dernier lieu, il jetta un coup d'oeil décisif et admira le garçon absorbé par son sommeil. Le blondinet se mordilla la lèvre, l'esprit encore plus déchaîné par l'horrible honte qui le consumait depuis longtemps. Ses mains tremblaient en accentuant l'étreinte de ses doigts sur le sachet contenant les fameux remèdes pour sa grand-mère.
Ses pas incertains le guidèrent jusqu'à son vélo violemment déposé la veille, il s'empressa d'emboiter ses baskets dans les selles de sa vieille bicyclette et d'entamer la route. Ses jambes ne pédalaient plus, elles frappaient presque le sol, le coeur submergé par les sentiments qui l'égorgaient et qui parfois le tuaient. Jisung ne parvenait plus à réfléchir, ses pensées étaient polluées par les émotions toxiques que sont la honte et le regret. Il n'osa plus laisser ses pupilles divaguer dans le paysage abstrait qui se défilait autour de lui, il était prisonnier de ses propres bourreaux. Sa doucereuse calamité.
Alors que ses semelles n'avaient même pas encore quitté les selles de son vélo, il se laissa glisser avant de le poser à plat.
« Grand-mère, c'est moi ! Je viens t'apporter des médicaments !s'écria le blondinet en enlevant ses chaussures de son index, il se précipita à l'intérieure de la bâtisse délabrée, enthousiaste.
— Jisung, mon ange, je t'ai attendu hier soir, il ne t'est rien arrivé j'espère ?s'inquiéta la vieille dame qui s'avança lentement vers son petit-fils,tu portes de nouveaux vêtements ? J'ose espérer que tu ne t'es pas amusé à voler les magasins maintenant !gronda-t-elle en tirant sur les oreilles du blond qui poussa un gémissement de douleur.
— Mamie ! C'est un ami qui m'a hébergé, il a eu l'amabilité de me prêter des habits pour dormir, bredouillait-t-il nerveusement avant qu'un silence serein ne s'impose. »
Soudainement, la vieille femme cessa ses petites tortures par lesquelles passait souvent Jisung lorsque ses bêtises parvenaient aux oreilles de sa douce grand mère. Elle croisa son regard craintif pendant quelques secondes, avant qu'un tendre sourire n'aille s'épouser au visage de la dame. L'une de ses mains égratignée par les rides offrit une adorable caresse à celui qu'elle considérait comme son propre enfant, alors que celui-ci se laissait de nouveau envahir par une déferlante d'émotions.
« Oui, Mamie, déclara-t-il les lèvres tremblantes, je me suis fait un nouvel ami.
— Il est bienveillant ? Il prend soin de toi ?lui demanda-t-elle une expression émue mais sérieuse collée au visage.
— On peut dire ça, oui,continua Jisung, semblant réfléchir,enfin, je ne le connais pas trop, j'ignore si on peut se considérer comme tel. Mais malgré cela, il reste agréable. »
Les rires résonnèrent contre les parois de la vieille bâtisse et les coeurs se réchauffaient lorsqu'il parlait du fameux garçon. Il ressentait les battements cogner contre sa poitrine, quand ses lèvres prononcaient les quelques lettres de son prénom. Et il se sentait revivre, au moment où les souvenirs traversaient ses pensées, où les sensations frissonnaient son corps. Pourtant il le remerciait, de lui avoir permit de se blottir et ressentir la vie.
