Il ne fallait pas que j'en abuse, je le savais. Le coup de la lettre pour attirer son attention ne peut pas marcher à tous les coups.
—
Aujourd'hui j'avais une sortie qui a pour thème la guerre 14-18. Nous étions accompagnés d'une manière logique, de "Monsieur Pue-d'la-Gueule" ou devrais-je dire M'sieur Bouffon: ce vieux prof pervers aux cheveux grisâtres. Je me demande comment ça se fait qu'il ne soit pas renvoyé malgré les nombreuses rumeurs qui courent sur lui (qui sont une réalité). Et aussi nous étions accompagnés de Monsieur Domingues et de Monsieur Aydin, allez savoir pourquoi ils ont voulu venir, c'est juste illogique, ils ont aucun rapport avec l'histoire.
Je savais que je ne verrai pas Monsieur Brown aujourd'hui, ce qui m'attristait un peu au fond. J'espérais qu'il pense à moi après le joli dessin que je lui ai offert la veille.
Alors que nous étions dans le bus, j'aperçus la voiture de Brown garée sur le parking non loin du lycée, ce qui me fit un minimum sourire malgré la journée ennuyante qui m'attendait.
Pour cette sortie nous allions aller dans un petit musée spécial dans un tout petit village, et en plus de ça nous allions visiter un cimetière militaire. Dommage car cela ne m'intéresserait pas du tout. La violence, le sang, tout cela me traumatise.
En plus de ça, le fameux village se trouvait à une heure d'ici, Bon ce n'est pas réellement loin mais il faut me comprendre, je hais les trajets en bus depuis que je n'ai plus d'écouteurs.
Dans le bus, une ambiance agréable régnait depuis le début, même si j'étais placée vers le devant, juste derrière les profs car Camilla avait le mal de transport. Au fond du bus, il y avait tous les élèves turbulents qui chantaient, dansaient, mangeaient et collaient des chewing-gums sur les sièges. Annaëlle était non loin de nous, à côté d'une fille nommée Ranya. Cette fille était nouvelle de cette année, elle est arrivée dans notre classe sans aucun repères et nous sommes vite devenues son amie.
—
À l'arrivée, le bus nous a déposé sur les côtes d'une forêt. Je me demandais ce qu'il y avait à voir même si ça allait sûrement être des informations que j'allais oublier trois jours après.
Je pensais énormément à Monsieur Brown. C'est à dire qu'un jour sans lui est comme une torture pour moi, je vous raconte même pas comment mon niveau de déprime était au top durant les grandes vacances. Je pensais à lui chaque soir, et je regardais la lune, en espérant que de chez lui, il la regarde tout aussi admirativement que moi. Je ne sais pour quelles raisons je me faisais des films comme ceux-là, alors que c'est un professeur et jamais il ne tomberait amoureux de moi. Et même si beaucoup de ses actions pourraient être vues comme un petit semblant d'amour, ce serait sûrement les films dans ma tête qui le rendent un peu plus féerique.
—
Aujourd'hui c'était de nouveau le cross. Ce qui est marrant c'est que j'ai l'impression que le cross de l'année dernière s'était passé hier alors qu'il date d'un an maintenant. Nous étions sur le chemin de l'allée et je me sentais plutôt mal, c'est à dire que je n'avais pas vu Monsieur Brown depuis le début de l'après midi, et coup de malheur pour Camilla, Domingues n'était pas là non plus. Je m'imaginais déjà que ça allait être le pire cross de ma vie. Ma petite cousine Mel, en CM2, faisait le cross pour la toute première fois, et quand je lui ai dit que Monsieur Ryan serait certainement là elle a sauté de joie. Oui car j'avais appris récemment qu'elle était tombée amoureuse de ce prof d'histoire à caractère de cochon.
Arrivés au même parc que l'année dernière, le temps de se repérer le cross avait déjà commencé, les sixième et cinquièmes courraient. Je faisais quelques tours pour voir quels profs il y avait. Et toujours aucun signe de Brown. Je commençais vraiment à perdre espoir, je n'avais plus aucune envie de courir.
-
Mais alors que nous nous préparions pour courir, je vis un silhouette familière approcher au loin. En passant par son pantalon orangé, son fabuleux polo noir et pour terminer, son visage si confiant avec ses yeux clairs absorbants et ses magnifiques joues creusées. Il était enfin là, mon homme!
Mais alors qu'il se rapprochait je ne pus m'empêcher de sautiller sur place. Une drôle de force surgit en moi d'un seul coup, comme de la sorcellerie, j'étais très déterminée.
Mais pas plus tard que maintenant, la course commença.« À vos marques, prêts? Partez! » criait la mystérieuse voix dans les haut-parleurs.
Je m'élanca et essaya tant bien que mal de courir à un bon rythme, même si je hais tout ce qui touche le sport en général, à part la gym.
—
Elle lui parlait et ça m'énervait.
Monsieur Brown, toujours sur le côté, était en train de parler à une certaine élève, en troisième aussi, nommée Mary.
Mary est la plus grande des intellos, encore pire que Collyne. Et non seulement c'est une intello mais en plus tout le monde l'adore. C'est une jeune fille avec de longs cheveux ondulés bruns, elle est plutôt grande et bien formée, elle a aussi des lunettes. Et pour couronner le tout, elle parle tout le temps à Monsieur Brown (alors qu'elle ne l'a jamais eu, drôle de logique).
Je sais que je suis énormément jalouse, mais voir Mary habillée légèrement devant Brown m'exaspérait. Je voyais Brown comme une sorte de bestiole affamée, et j'avais aucunement envie qu'il s'approche trop près de Mary, ne serait-ce juste pour lui parler. J'ai toujours l'impression qu'il se passe quelque chose de malsain quand Brown parle à une élève.Et pendant qu'il parlait à « Mary couche-toi là » (oui, sale nom pour quelqu'un qu'on jalouse) (et Alya qui s'était invitée un peu après), il en profitait pour me « mater » alors que j'étais assise dans l'herbe pour l'espionner, seule. (Annaëlle et Camilla étaient parties voir Monsieur Domingues, et Mel devait obligatoirement rester avec sa classe).
En vrai, je l'aime, sauf quand il fait style de m'ignorer alors que pas du tout, comme maintenant.
VOUS LISEZ
Coup De Règle [Tome 2] (Relation Prof-Élève)
Teen FictionCe n'est pas de ma faute si je fais des fautes.