Sous enquête

Chapitre 10

Alors, il travaillait bien ici, c'est ça? demandais-je 

Oui, Mme.

 Depuis combien de temps?

Désolé, je ne le sais pas Mme.

D'accord. Merci pour ces informations précieuses.

Cet homme vient de confirmer mon hypothèse: Edmond Clay a bien travaillé chez «Comptabilities», seulement, il y a travaillé sous le nom de William Murphy. Il n'a donc pas menti! Il reste seulement à confirmer cette hypothèse pour le cas de Mathilda.

Nous allons donc chez C+ pour poser des questions au sujet de Margaret Murphy. Nous sommes accueillies par une jeune femme à l'air sympathique.

 Bonjour! Mon nom est Susan. Je vous escorterai lors de votre visite de notre succursale.

Bonjour Susan. Mon nom est Irina Walker et je suis enquêtrice pour le NYPD. Moi et ma coéquipière sommes présentement en train d'enquêter sur les meurtre d'Emmalee Walker et de ses parents, Mathilda et Edmond Clay, autrefois connus sous le nom de Margaret et William Murphy.

 Attendez. Vous avez bien dit Margaret Murphy? La fondatrice de C+? Celle qui a disparu dans d'étranges circonstances il y a quelques années? dit-Susan

 Celle-là même. Vous confirmez bien qu'elle était la fondatrice de votre compagnie? demandais-je, en lui montrant la photo de Margaret.

Susan acquiesça d'un signe de tête.

 Quel est votre nom complet? que je lui demande 

Susan Emily Wilson.

Après avoir pris son nom en note, elle releva la tête en souriant.

Merci d'avoir autant collaboré avec nous!, la remerciai-je 

Ça m'a fait plaisir!, lança Susan.

Après avoir quitté la succursale, je pousse un soupir.

Au moins, on sait maintenant qu'Edmond et Mathilda n'ont jamais menti, dis-je 

Oui. Au moins, on sait qu'ils étaient d'honnêtes gens. Par contre, si ils ont changé de nom, c'est qu'ils se sentaient menacés... Non?, demanda Stella

Tu as raison, dis-je. Ils devaient avoir une bonne raison de camoufler ainsi leur véritable identité.

Allons à la maison. Ce fut une grosse journée, dit Stella.

D'accord. Mais avant, j'aimerais quand même aller voir Élizabeth. approuvai-je

Si tu veux, dit Stella

Lorsque nous arrivâmes ensemble chez nous, après leur visite chez Élizabeth, nous tombons sur Madison, à la grande surprise de Stella, qui savait bien qu'elle était sensée être encore à l'école à cette heure.

Ma chérie? demanda Stella, surprise Que fais-tu là toute seule? Et surtout, à cette heure?

Ce n'est rien, maugréa Madison. J'ai juste été prise d'un mal de tête terrible, en fin d'avant midi, donc je suis rentrée plus tôt.

Stella acquiesça, mais elle comme moi savions que cette attitude était en lien avec l'entretien téléphonique qu'on avait entendu plus tôt. Sans interroger sa fille, elle continua son chemin vers la cuisine, encore vide à cette heure. Comme je connais ma soeur mieux que personne, je la suis, persuadée de la trouver dans un état épouvantable. Cependant, je me rends rapidement compte que contrairement à il y a quelques années, elle a pris en maturité et qu'elle continue ses tâches normalement. Surprise, je lui dis: «Mon dieu, Stella! Comme tu as changé! Il y a quelques années, dans cette situation, tu n'aurais pas su te contrôler!» Elle hausse les épaules, puis dit: «On dirait que même si je suis plus mature qu'avant, je ne suis pas une meilleure mère...» Résignée, je déclare: «Eh bien... Tu seras toujours une meilleure mère que moi...» Ma soeur me regarde d'un regard nouveau. Elle voit enfin toute la douleur que me cause la perte de ma fille. Toute ma rage contre son assassin. Mon impuissance de ne pas avoir pu mieux la protéger et la seconder. Mon désespoir de ne jamais la revoir. Je vois dans ses yeux sa peine et sa compréhension. Je vois sa tristesse. Je vois sa douleur d'avoir perdu sa filleule. Comment ai-je pu l'abandonner? Comment ai-je pu ne pas me rendre compte des difficultés qu'elle traversait? J'aurais pu l'aider, mais j'étais trop occupée à pourchasser les tueurs. Pourquoi je dis que j'aurais pu l'aider? Qu'elle avait des difficultés? Je ne vous ai pas tout dit. Lorsque nous sommes allées visiter Elizabeth, elle nous a avoué qu'Emmalee se faisait harceler sur les réseaux sociaux.