Chapitre 2 - Première nuit

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C'est deux jours après que je revint dans ma nouvelle demeure, que l'on nommé La cour de l'Abbaye.
Cette grande cour était un tel terrain de jeux pour moi, cependant je ne comprenais pas l'appellation "d'Abbaye". Maman m'avait expliquée brièvement qu'il s'agissait d'un terme religieux, mais tout cela n'en restait pas moins vague.
Après cette transition, l'histoire courait qu'une surprise m'attendait à la maison.

Mon coeur battait si rapidement je ne pouvais m'empêcher d'imaginer toutes sortes de choses. De plus l'excitation de voir ma nouvelle chambre prenait aussi peu à peu le dessus.
Je m'empressa alors de monter les 260 marches et attenda que maman me rejoigne.
Seul en haut de cette tour, je decida de m'assoir près de la seconde porte. L'idée que quelqu'un puisse habiter en face de chez nous me fit, ne sais-je pourquoi, peur et je decida donc de me lever aussitôt.
Enfin rejointe par la figure maternelle qui fit enfin tourner la clef dans la porte, je ne tenais plus en place.
Les images passaient au ralenti devant moi lorsque la porte s'entrouvit, comme pour y analyser les moindres détails de la fameuse surprise qui m'y attendait, laissant ainsi place à une boule de poil noir et feu courte sur pattes se jeter sur moi et délibérer une effluve de câlins.
Le petit animal tout joyeux de voir un nouveau compagnon de jeux ne pouvait plus cacher sa joie, il sautait sur place, tournait, roulait, un vrai chien de cirque me direz vous. L'animal enfin calmé et posé à mes côté, je m'exclama les yeux remplis d'étoiles : "comment s'appel t-il ? Il est pour moi ?!"
" Il s'appel Junior, c'est un teckel et oui il est pour toi ! Joyeux anniversaire ma chérie"
J'étais tellement heureuse en ce moment et la petite fille que j'étais le serais encore plus en sachant l'avoir à mes côtés dans cette nouvelle demeure. Car depuis mon arrivé ici, je n'avais pas une très bonne image des lieux, comme un sentiment d'insécuritée constante.

Je traversa le long couloir avec mon petit sac à dos que je n'allais pas tarder à déballer et qui contenait des affaires de rechange, un petit carnet de dessin que j'avais pû étreiner, mes crayons de couleur et ma poupée Lizzie.
Encore une fois, toujours dans un style à la fois gothique et rustique, les lattes de bois craquaient quasiment à chaque pas que je pouvais effectuer. Je m'amusais à mémoriser celles qui pouvaient grincer et celles qui ne le faisaient pas. Comme une étrange mélodie à chacuns de mes pas, j'avançais à tâton dans ce couloir où la lumière ne passait pas.
A ma gauche une cuisine dans les tons jaunes, avec déjà des meubles installés. Un grand buffet , une table et deux banc le tout dans un style ancien que l'on possédés déjà dans le précédent appartement. Dans le fond de la pièce un frigo et une gazinière au tons plus modernes que les meubles de bois. La pièce n'était pas très grande et le lino au sol faisait penser à une mosaïque. Encore une fois des barreaux à la fenêtre qui donnait sur la cour, mais aussi sur l'appartement d'en dessous qui possédé un balcon. Au rez de chaussé, on pouvait y voir une autre petite cour, l'apparence délabrée de l'appartement me faisait penser à celui d'une sorcière. Au delà de cette partie du bâtiment où nous allions vivre, une nouvelle cour et une grande maison qui semblait magnifique. Celle-ci contrastait complétement avec le reste des bâtiments vieillot à mon goût et n'avaient rien à voir au niveau de l'atmosphère.
Un côté sombre et froid et un côté lumineux et chaleureux se partagaient donc la cour de l'Abbaye. Après avoir analysée les détails du paysage je sortie de la cuisine qui donnait droit devant ma futur chambre.

Le croque mitaine était là à y monter mon lit, des papiers pour sa constructions étallés un peu partout. Seulement les vieilles coupure de journaux n'y étaient plus et les lattes de bois de ma chambre étaient recourvertes par une moquette bleu nuit avec des cercles de couleur rose, vert et orange. Le papier peint quand à lui était toujours le même, bleu ciel avec des papillons un peu partout.
" Alors ça te plaît ?" me dit soudain ma mère.
"Oui, j'ai hâte d'y installer mes jouets."
Seule une dînette était déjà présente.

Comme la pièce était occupée et que j'avais peur je posa mon sac pour ensuite pouvoir monter dans le salon et éviter le croque mitaine.
Le croque mitaine était le nouveau petit ami de ma mère, je ne savais pas comment elle l'avait recontré, mais il s'agissait d'un personnage ambïgue, tantôt riant, tantôt hurlant et poussé par des accès de colère brutals cassait tout sur son passage. Maigre, des doigts long avec le bout boudiné, les cheveux long noir et la trentaine. Je ne savais pas si je l'apprécié, seulement, il me faisait parfois très peur.
"Viens par là et aide moi avec ça" répondit-il.
Je n'eûs pas le choix et l'aida tant bien que mal à la construction de ce lit.
Après deux bonne heures passées, ma chambre était enfin prête et je m'y installa pour jouer. Je ferma la porte pour ne pas entendre et ne pas voir la colère du croque mitaine s'abattre encore une fois, sans doute fatigué et énervé d'avoir poussé un effort lors de la construction de mon lit, car oui, il ne travaillait pas et ne faisait que donner des ordres authoritaires quand à la bonne tenue selon lui de la maison. Ma mère était devenue trop passive et avait sombrée dans l'alcool à force de tant de violence...

La nuit enfin tombée et le repas avalé, je me posa dans le salon pour regarder mon émission favorite, celle d'une vachette poursuivie par des hommes. Les cascades rotambolesques me faisaient rire presque à gorge déployée. Un moment d'innocence que je savourais avec impatience.

L'émission terminée je partie me laver les dents, maman me passa une cassette audio pour m'endormir et alluma ma vieilleuse pour enfin partir à son tour se coucher.
Malheureusement mon nouvel ami avait pour interdiction de dormir avec moi, il serait je ne sais pourquoi enfermé dans la cuisine le temps de la nuit. Je devais faire sans et commença doucement à m'endormir au fil des notes de musique.
Aux alentours de 2h du matin j'entendis quelque chose gratter ce qui me réveilla "Junior ?",le pauvre chien devait être en train de dormir et personne ne me répondis, il n'empêche que pour une première nuit j'avais sacrément la trouille. La cassette terminée un silence glacial comme la pièce y reigné.

Je tenta tout de même de me rendormir mais il était difficile pour moi de fermer l'oeil et je regardais les minutes puis les heures défiler sur mon réveil. Une heure plus tard j'entendis le parquet du couloir grincer mais aucune lumière n'était allumée, comme si quelqu'un marchait sur toutes les lattes qui faisait du bruit pour y indiquer sa présence. J'eûs peur et me cacha sous les draps attendant impatiemment que le jour se lève afin d'y entendre n'importe quoi qui serait banal et pourrait me rassurer... Le bruit des voitures, la voix des voisin, mon chien ...
Je peinais à repirer sous ces couvertures mais mon coeur battait à la chamade et j'étais toute ouïe à chaque bruits que je pourrais perçevoir. J'avais tellement peur d'y voir apparaître une quelquonque forme blanche. Durant la nuit il me semble bien avoir entendu encore 2 ou 3 fois comme des pas dans le couloir ainsi que quelque chose qui gratté le sol. Le jour levé je parlerais de tout ça, je nétais peut-être pas la seul à y avoir perçu ces bruits et une explication rationnelle serait la clef éclairant tous mes doutes et chasserait mes peurs, oui il devait y avoir une bonne explication...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 17, 2019 ⏰

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