Chapitre 3

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C'était trop beau pour que ce soit vrai. Je ne pouvais pas croire qu'un garçon pouvait être si gentil, aussi agréable, peut-être que j'étais en train de rêver? Il fallait surement que je me réveille pour retourner à la vie réelle.

Il m'avait prit par la main, et nous regardions le soleil se coucher, cette brume était magnifique, le reflet des tons rouge, orangés sur l'eau, donnait un semblant de bonheur, le vent caressait mon visage ce qui me permettait de me sentir libre durant ces quelques minutes où tout semblait paisible, le bruit des vagues me faisait sentir sereine. J'avais le sentiment que je pouvais dominer le monde.

La nuit avait pointé le bout de son nez. Julien m'avait ramenée chez moi.
J'étais consciente de la chance que j'avais d'avoir un ami comme lui qui me protégeait, en qui je pouvais avoir confiance et avec qui je passais clairement la plupart de mon temps. Je voyais bien que les gens nous enviaient, personne n'acceptait notre union, et ils nous avaient tous  délaissés petit à petit, c'était lui et moi contre « la meilleure bande ». Une bande d'hypocrite au final.

Le revers de la médaille était arrivé plus vite que prévu, seulement quelques semaines après la mort de notre ami, plus personne n'était soudé comme avant. C'était la fin de notre groupe.
Nous avions eu un choix à faire, soit garder la bande, soit être deux. Un choix ridicule à faire, mais nous avions été contraints, et nous avions choisi notre couple. Un soir où Julien et moi étions au bord de la rive, lieu qui était a présent le notre.

Il m'avait une fois de plus prit par la joue, m'avait soufflé dans la nuque, et j'avais laissé paraître un sourire sur mon visage, une sensation nouvelle, un garçon qui s'intéressait à moi, mon cœur s'accélérait quand j'étais avec lui ! Et si c'était seulement de l'utopie? Que cette nouvelle sensation me rendait aveugle ?

-          Amy, Je t'aime.

Je n'en croyais pas mes oreilles, enfin, enfin quelqu'un était amoureux de moi, un vrai garçon, j'étais tellement euphorique. Il avait approché sa bouche contre la mienne, et j'avais profité de ce moment qui m'était unique car j'avais mon credo « demain est un autre jour ».  Le bonheur il faut le vivre au bon moment, vivre chaque instant car qui sait? Tant ce moment sera le seul moment joyeux que vous vivrez avec la personne que vous pensez être celle de votre vie.

En le connaissant un peu plus, j'ai appris que ma meilleure amie de toujours Sarah était sa cousine, cela rendait mon histoire encore plus intéressante et drôle.
On se réunissait souvent tous les trois, pour parler comme si on était une famille, quoi de mieux qu'être entourée de sa meilleure amie et de la personne qu'on aime (du moins qu'on croyait aimer)? Sarah était ma meilleure amie depuis les années collèges, en fait depuis que j'étais partie des Etats-Unis.
On ne se quittait plus et petit à petit se sont installées nos habitudes. Le week-end nous nous retrouvions pour dormir chacune chez l'autre comme si le fait de nous voire tous les jours en classe ne nous suffisait pas, d'ailleurs ca ne nous suffisait pas. On dormait ensemble dans un lit une place,  mais qu'est-ce qu'on rigolait en réalité on s'en foutait du confort, le plus important était notre amitié un point c'est tout.

On partageait notre nourriture au goûter parce que c'était la galère, je n'avais rien à mangé non pas parce que mes parents n'avaient pas les moyens, mais surtout parce que j'étais tête en l'air et je ne prenais jamais rien. Après les cours on trainait dehors toutes les deux car on n'avait pas envie de se quitter, notre amitié était fusionnelle.
Ce genre d'amitié où même si on ne se parlait pas on adorait écouter le silence qu'il y avait entre nous deux, on appréciait ces moments. Nous n'étions plus des amies, elle était devenue ma sœur. Elle était devenue comme une fille pour mes parents, et ses parents étaient devenus aussi les miens.

On partait en vacances rien que toutes les deux, sans penser que nos parents étaient mort de trouille de nous laisser seules dans des endroits qui nous étaient inconnus. Vous savez cette amitié sans problème, sans dispute, à quasiment causé la rupture entre Julien et moi, il ne supportait pas que je passe plus de temps avec elle qu'avec lui. Maintenant quand j'y pense heureusement que je n'avais pas céder à son chantage. Je lui avait dis que je ne céderais plus jamais à un chantage, je l'avais choisit une fois, pas deux.
On approchait petit à petit de la fin du mois de mai, j'adorais cette période le soleil était déjà chaud sans qu'il nous brûle et devienne insupportable. On pouvait sortir en tenue un peu plus légère sans avoir peur d'attraper le moindre coup de soleil.  Je trouvais que les gens en été étaient moins stressés, que dans tous les esprits résonnent les vacances.

J'aimais  beaucoup la sensation de savoir qu'il fait encore jour alors qu'il devrait faire nuit.
Les week-ends, nous nous retrouvions tous les trois au bord de l'eau pour entamer l'été précocement, nous passions tout notre été à être soit à la plage soit dans les piscines entre amis. On faisait griller des saucisses et toutes autres viandes autour d'un feu où on buvait des bières, je ne m'étais jamais lassée de cette odeur de viande qui grillait au contact de la braise encore chaude, et de ce gout fumé, c'était littéralement la routine de notre été, mon dernier été avec Julien.

Tout recommença lors de ma rentrée en Terminale. Après un été haut en couleur. J'avais enfin retrouvé tout le monde. Je devais raconter toutes mes vacances à mes copines de classe. C'était tout de même difficile de reprendre un rythme de travail intensif, alors que cela faisait plus de deux mois que je ne travaillais plus du tout.
C'était l'année du baccalauréat et j'étais souvent stressée à cause des examens qui approchaient à grand pas, j'avais l'impression de ne pas être prête du tout, impression qui était complètement fausse. Une sorte de routine s'était installée entre Julien et moi, une chose qui me terrifiait horriblement car je n'arrivais pas à faire l'impasse.

On essayait de se faire des petits weekends pour relancer notre couple, mais de mon coté c'était toujours pareil, pourtant j'étais toujours amoureuse et au final, si je n'ai rien fait à ce moment précis c'est que cette situation me convenait amplement.

-          Qu'est-ce qu'il se passe Amy ?
-          Rien, Julien tout va bien.
-          Mais ce n'est pas vrai, tu me dis ça depuis des jours, je le vois bien que ça ne va pas !
-          Je t'assure que, si ne t'inquiète pas.
Il s'était approché de moi pour me câliner et pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas, il avait un léger soupir avant de se prononcer:
-          Amy ?
-          Je te promets que tout vas bien, je suis juste horrifiée par le baccalauréat.

Voila à quoi ressemblait à présent nos discussions. Il faut dire que je n'étais pas du tout crédible, je n'avais absolument pas peur du baccalauréat. Je ne dis pas que j'étais une excellent élève, mais je savais que j'allais avoir mon bac, c'était juste que cette situation me pesait énormément. 

Je ne savais pas du tout comment faire pour lui faire comprendre, mais je voulais arranger les choses. C'était à moi de le faire. J'avais prévu de passer le weekend en amoureux pour essayer de raviver la flamme, que j'avais surement éteinte toute seule.

Elle, c'est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant