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Ce matin, je me réveille de mauvaise humeur. J'appréhende ma rencontre avec Irene...

Je sors de chez moi et ouvre mon garage. Ici se trouve un vieux scooter qui appartenait à mon père. Depuis sa disparition, je n'ai jamais osé le toucher, ressentant encore beaucoup de haine envers lui.

Il nous a abandonné il y a deux ans. Sans laisser aucune lettre ou mot. Je n'en parle jamais. Je ne le comprends pas. Nous ne lui suffisions plus, devrais-je penser. C'est peut-être pour cette raison que ma mère se réfugie dans le travail pour oublier sa douleur...

Mais aujourd'hui je suis obligée de prendre ce scooter pour ne pas me faire remarquer par les élèves si j'empruntais le bus.

Même si je ne veux pas me l'avouer celui-ci m'avais manqué.

Après une dizaine de minutes, j'arrive devant de grandes grilles. J'annonce que je suis là au petit haut parleur et le portail s'ouvre.

Je circule devant des dizaines de villas de luxe. Mais celle où je m'arrête se situe tout au fond, la plus moderne et imposante de toutes.

Lorsqu'Irene et moi étions amies, elle m'avait déjà invité mais à déménagé. Sa maison précédente était déjà un petit paradis. Celle-ci est magnifique.

Je n'ai même pas le temps d'appuyer sur la sonnette que le portail s'ouvre tout seul. D'accord...

Je rentre doucement et m'arrête en la voyant arriver. Elle porte son éternel doudoune à fourrure rouge bordeaux.

-Salut. Dit-elle timidement. Je vais t'ouvrir le garage.

Je ne lui répond pas.

Elle se rapproche de celui-ci et appuie sur sa télécommande. Le garage s'ouvre et c'est avec émerveillement que je découvre une dizaine de voitures qui sont plus chères les unes que les autres. Il y a des Mercedes, Ferrari, Jaguar, Bugatti, Porsche, McLaren et j'en passe. Ces véhicules doivent couter des milliards. Je me sens honteuse de garer mon petit scooter près de ces oeuvres d'art.

-Il ne manque plus que le jet privé. Dis-je sarcastiquement.

Irene me regarde, un sourire ne coin.

-Il prend trop de place.

Je rêve! C'est ça, vends ta richesse.

-Viens.

Je la suis vers l'entrée de la maison. Elle l'ouvre et ma mâchoire tombe littéralement. Ce n'est pas une maison c'est un palace. L'entrée est plus grande que toute ma maison!
La salon est géant et très moderne, ouvert sur tout le jardin et la piscine à débordement. La cuisine est digne d'un restaurant luxueux de Paris. Nous montons les escaliers pour arriver dans la chambre de la fameuse.
La pièce est illuminée par des néons qui changent de couleur. Un lit en baldaquin trône au milieu de la pièce. Je remarque qu'il y a deux portes.

Irene m'entraîne vers une d'entre elles et je ne suis pas étonnée en voyant son dressing. Je suppose que tous ses vêtements ont été fait par des créateurs.

Elle se dirige vers le fond, ou je distingue des tenues bien plus traditionnelles que les précédentes.

-Choisis ce que tu veux. Les costumes sont autorisés.

Comment puis-je choisir dans tous ces vêtements? Je ne veux définitivement pas choisir une robe, surtout si Irene l'a déjà mise. Je regarde ce qu'il y a tandis qu'elle va se changer dans l'autre pièce de sa chambre qui plus est sa salle de bain personnelle.

Je découvre un magnifique tailleur noir cassis.

-Il t'ira parfaitement.

Je sursaute, ne m'attendant pas à voir Irene revenir aussi vite. Je me retourne et tombe des nues en voyant l'élégance de la fille en face de moi. On dirait que toutes les tenues lui vont.

Elle porte une robe en velours rouge, fendu de la cuisse aux chevilles, laissant entrevoir ses fines jambes. Comme il y a un décolleté, le collier en or est mis en valeur ainsi que ses longues boucles d'oreilles également.

Une euphorie parcoure mon corps en l'espace d'un instant mais mes pensées réalistes reprennent le dessus... Je ne dois pas la laisser me prendre.

-Je-je vais me changer. Dis-je difficilement. J'essaye d'éviter son regard et la bouscule presque pour m'enfermer dans la salle de bain.

-Je vais faire une crise cardiaque à force. J'affirme cela à voix basse en essayant de calmer ma respiration.

Après m'être apprêtée, je sors de la pièce et découvre Irene qui se tient derrière la porte.

-J'avais raison.

Je ne lui réponds toujours pas, elle constate mon impassibilité.

-Seulgi... Je me suis mal exprimée hier. Je m'excuse... Je ne voulais pas te blesser.
Son ton est franc et son regard vrai. 

-Tu t'excuse bien souvent.

-Je fais de mon mieux.

-Je crois tout le contraire. Ce n'est pas en faisant du chantage que tu régleras les choses.

-Arrêtes...

-Je n'arrive pas à te comprendre Irene.

-Je veux apaiser les tensions avec toi.

-On ne peut pas être amies toutes les deux.

Ses sourcils se froncent et sa mâchoire se crispe.

-Je ne veux pas être ton amie. Son ton était étrangement doux...

-Tant mieux on est d'accord sur un point!

Elle me regarde l'air peiné et regarde son téléphone.

-On va y aller.

À vrai dire je ne comprends pas ce qu'il vient de se passer mais vu notre habitude à nous prendre la tête, ça ne devrait plus m'atteindre.

Nous entrons dans sa mercedes rouge, la tension régnant dans l'atmosphère.

Je ne me suis jamais retrouvé dans un véhicule aussi expansif et luxueux.

Mais il m'est impossible de m'attarder sur cela, une certaine personne remplissant mes pensées.

𝐎𝐔𝐑 𝐓𝐎𝐗𝐈𝐂 𝐅𝐋𝐈𝐑𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant