Pourquoi elle est comme ça?
Tout allait bien, puis quand je l'ai perdue dans les bois, ça s'est mis à dérailler.
Mais il ne faut pas que j'y pense. Là, le plus important, c'est la finale qui arrive. Qui arrive très bientôt même, car le coup d'envoi est dans dix minutes.
L'hymne des Pays-Bas est jouée, puis c'est au tour de la marseillaise. Je suis tellement fière de l'équipe lorsque la musique retentit que je ne peux pas m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux.
Puis c'est la fin, et je tire à la pièce contre la capitaine des Pays-Bas.
Quand je vais enfin me placer, je croise le regard d'Eugé. Elle est triste. Ça se voit.
Mais pourquoi? Je la connais, quand elle est triste d'un de ses actes, elle vient s'excuser. Alors que là elle ne fais rien?
J'en arrive en seulement quelques instants à une conclusion. Elle est obligée. Quelqu'un l'oblige. Ça peut paraître bizarre de dire ça alors qu'elle m'ignore simplement, mais j'en suis sûre.
Je lui fais un petit sourire, et aussitôt ses traits perdent un peu de leur tristesse. C'est déjà ça.
Je suis enfin placée, et seulement quelques seconds après, un coup de sifflet retentit. C'est parti.
Et ça commence très bien: dès la deuxième minute, Valou pousse le ballon dans les cages adverses. Mais, manque de bol, le but est refusé pour hors-jeu.
On se replace, déçues de ce refus, mais heureuses car ça commence quand même bien.
Mais rien d'autre ne se passe jusqu'à la fin de la première mi-temps, si ce n'est que deux cartons jaunes sont distribués chez les néerlandaises, et un chez nous (à Wendie pour un tacle dangereux).
Au retour sur le terrain, je vois Eugénie, livide, fixer quelque chose dans le public. Mais quand je tourne la tête pour voir ce que c'est, je ne remarque rien. Si ce n'est le public, qui est tout à fait normal. Je hausse les épaules et vais me placer. Il faut que je reste concentrée sur le match.
Le coup de sifflet retentit, signe que le match reprend.
Les néerlandaises sont très attanquantes sur le début de cette deuxième mi-temps, si bien qu'on ne peut que défendre. Mais à la 74', on a enfin la possibilité de lancer une contre-attaque.
Le ballon remonte, et l'équipe avec, et alors que j'ai le ballon, je ne trouve personne à qui le passer. Alors je m'avance, m'avance encore un peu, et tire.
Et ça rentre! Oui, ça rentre! 1 -0 !
Toutes les filles me sautent dessus, et le moment de joie passé on se replace. On est plus dans une posture défensive, mais il faut croire que pas assez, car à la 81', Shanice égalise.
Dépitées, on rééquilibre alors les forces pour marquer un nouveau goal et éviter que les néerlandaises ne fassent ça à leur tour.
Et on arrive à assez bien jouer pour que, à la 81', Delphine arrive à marquer ce but tant attendu. On crie de joie, et elle court vers moi pour me sauter dans les bras (car je lui ai fait une passe décisive).
Quelques secondes seulement après, toutes nos coéquipières arrivent et nous font un câlin collectif puis ça se transforme en "on saute toutes ensemble".
On finit par reprendre le jeu, pour faire face à des néerlandaises plus qu'agressives. Mais on arrive à assez bien défendre pour qu'enfin, sans aucun accroc, le coup de sifflet final résonne.
Je reste alors plantée là où je suis.
C'est pas vrai. Mais si, c'est vrai! ON A GAGNÉ CETTE PUT*IN DE COUPE DU MONDE!
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Un amour du ballon
FanfictionAmandine Henry. Vous la connaissez sûrement déjà: grande joueuse de football, elle évolue à l'OL et en équipe de France sous le maillot numéro 6. Son parcours est un exemple pour toutes les petites filles qui rêvent de football professionnel. Et en...