~PDV Tsunami~
La jeune fille c'était figée. Figée pas les l'exaspération et l'incrédulité. Elle ne savait comment réagir. Elle a redouté ce moment de honte et de gêne toute la journée, sans pour autant être désespérée par la situation.
- Désolé Tsunami, s'excusa un jeune garçon un peu grassouillet aux cheveux verts qui s'approchait d'elle. Mais c'était le seul moyen de te faire venir. Tu comprends, si je t'avais dit la vérité, tu te serais enfuie en prenant bus.
Elle soupira longuement, tentant de réprimer son agacement et sa frustration, pour ne pas exploser sur son frère. Il ne méritait pas ça, ou du moins, elle gardait sa colère pour quelqu'un d'autre. Une petite fille d'à peu près 9 ans s'approcha d'eux. Le faible vent annonçant la fin de l'été faisait danser ses cheveux bleu pâle aux reflets rosés, et voler et sa robe couleur ciel.
- Alors Tsunami, demanda-t-elle. Pourquoi m'as-tu fait venir ici ? Qu'est-ce qui se passe ?
Cette dernière ferma les yeux et soupira, tandis que son frère pointa du doigt le parking. La petite fille suivi la direction des yeux et s'arrêta sur longue voiture noire ressemblant fortement à une limousine.
- Et mer-
- Langage, Anémone ! S'écria la grande sœur.
- Oh zut alors ! continua la fillette. C'est mieux là ?
- Mouais.Triton regarda autour de lui, vérifiant sûrement la présence d'élèves à l'entrée susceptibles de les voir. Heureusement, il n'y avait presque plus personne. Tout le monde avait terminé à la même heure et c'était déjà dirigé à la gare pour prendre le métro. Tsunami aurait bien voulu rentrer en métro elle aussi, avec ses amis, au lieu d'être ramenée par sa mère.
- Euh, il faudrait mieux y aller, commença son frère. Avant que quelqu'un nous voit ou que maman vienne en personne nous pincer les joues et nous embrasser devant tout le monde.
- C'est bon Triton, dit Anémone en levant les yeux au ciel. Toi au moins, elle ne te donne pas des surnoms ridicules, comme "mon cœur" ou "mon lapin".
- Bon on y va oui ou non! s'énerva Tsunami. Je suis assez irritée comme ça, ne commencez pas à vous disputer.Elle n'attendit même pas leur réponse qu'elle se précipita vers la voiture. Elle ouvrit violemment la portière et se jeta à l'intérieur en la claquant.
- Eh, doucement, tu as mangé du lion ce midi ou quoi ? Rigola Nageoire.
Son frère était assis à côté d'elle sur la banquette. Sans faire exprès, elle l'avait bousculé et éjecté de sa place, puis s'y était assise. Elle grommela une excuse et attacha sa ceinture.
- Ce n'est pas grave, annonça sa mère, en face.
Corail était assise à l'autre bout de la voiture et attachait un collier de perles autour du cou de Frégate.
- Ah mais je n'ai pas dit le contraire, sourit son frère. C'est juste que si je ne m'étais pas écarté brusquement, elle se serait assise sur mes genoux.
À ce moment-même, Triton et Anémone entrèrent dans le véhicule et s'assirent sur les places libres. Le premier en face de ses frères et la deuxième à côté de sa mère. Cette dernière fit signe au conducteur de démarrer. La voiture trembla un instant, puis quitta le parking pour s'engager dans les rues du centre-ville.
- Alors, commença la femme après un long moment de silence où raisonnaient seulement les bruitages du jeu vidéo de ses frères. Comment s'est passé la journée ? Tsunami?
- Et bien, puisque tu poses la question, pourquoi il a fallu que tu viennes me chercher à l'école ! Explosa-t-elle. En limousine en plus ! On est assez grand pour prendre le métro ! Ou le bus ! Non !?
- Mais ma chérie, tu sais que je m'inquiète pour vous. Et puis c'est le premier jour où Anémone est en cours loin de moi.
- Oui, dans une vraie école, pas dans un cours à domicile !
- Tsunami a raison maman, dit sa sœur. On est assez grande, il faut nous laisser un peu de liberté.
Son visage était calme mais sa voix trahissait son énervement. Les leçons à domicile lui rappelaient de mauvais souvenirs.
- D'accord, soupira Corail. Je vais y réfléchir. Et toi Octopus ?
- Moi c'est Triton.
- Oh, excuse-moi. Triton, comment s'est passée ta rentrée ?Il soupira.
- Comme d'habitude, comme chaque rentrée. Ce n’est pas important.
- Très bien, dit-elle en lissant sa robe.Le silence refit surface. Tsunami s'ennuyait à mourir. Frégate regardait par la fenêtre le paysage du quartier des pluies, mi-urbain mi-tropical, tout en sautillant sur son siège, et fredonnant la musique du jeu d'Octopus et de Cyan, qui, apparemment, se disputaient une course de voiture endiablée. De temps en temps, ils jetaient un petit coup d'œil à Triton, qui lisait, et chuchotaient quelques mots entre eux, préparant sûrement une mauvaise blague.
"Ok, à noter pour plus tard, pensa-t-elle. Demander à Triton de vérifier dans son lit s'il n'y a pas un homard vivant ce soir."
Sa mère était occupée sur son ordinateur portable à vérifier ses mails, et sa sœur pianotait sur son téléphone portable. Nageoire, lui, lisait. Parfois, il souriait où se marrait, ce qui titilla la curiosité de Tsunami. Elle se pencha pour lire la couverture : "C'est un livre de blague."
"C'est un livre de blague ? C'est ça son titre ?"
Elle se rapprocha de son frère pour pouvoir jeter un œil à l'intérieur. Il tourna la tête et lui sourit.
- Tu t'intéresses à l'humour il y a la physique toi ?
- Oui, enfin, non. Mais, un livre de physique ? Ce n’est pas censé être un livre de blague ?
- Si mais regarde.Il referma le livre et lui montra de profil.
- C'est un livre normal n'est-ce pas ?
- Oui, dit-elle, impatiente.
- Et quand on l'ouvre à la première page, il y a des écritures.
- Oui c'est... normal.
- Mais quand on passe les premières pages, on s'aperçoit que c'est un faux et qu'il cache un compartiment secret.En effet, la majeure partie du livre était des pages blanches soudées entre elles et découpées au milieu pour cacher un autre livre. Et le prit et lu le titre.
- C'est un livre de physique quantique ?
- Yep, mais attends.Il s'empara du livre et l'ouvrit. Un autre livre de blague se trouvait à l'intérieur !
- Ouah stylée ! s'exclama Tsunami. Laisse-moi deviner, il y en a encore à l'intérieur ?
- Oui, tu veux voir ?
- Non ça va, je te laisse à ta lecture.
- Comme tu veux, aussi-t-il les épaules.La voiture était maintenant arrivée sur la presqu'île du quartier de la mer et s'apprêtait à passer sur le premier pont. C'est sa mère qui avait financé en grande partie de la construction des ponts entre les plus grandes îles. Sinon, il fallait prendre le Navibus pour se rendre sur les autres.
"Comme j'aurais aimé prendre le Navibus, sentir l'air marin sur mon visage, au lieu de prendre la voiture"
- Les enfants, déclara Corail en refermant son ordinateur portable. J'ai une grande nouvelle à vous annoncer !
- C'est quoi ? demanda gaiement la petite dernière.
- Murène m'a annoncée que mon dernier roman a été un véritable le succès ! On va organiser un gala pour fêter sa sortie.
- Encore ! s'exaspéra Tsunami.Un gala ou une fête signifiait qu'elle était obligée de porter une robe, de rencontrer la haute société, ainsi que de supporter les jeunes hommes de son âge que sa mère lui présentait. Bref, un mauvais moment.
- Oui, la dernière fois c'était pour lever des fonds pour la construction d'un centre culturel.
- Merci cousine Murène, ironisa-t-elle. Maman, il est hors de question que j'y aille avec vous ! Je déteste ça ! Et puis, ça serait dommage qu'une furie comme moi te fasse honte devant tout le monde.
- Il n'en n'est pas question. Tu sais que je t'aime, et que je veux le meilleur pour toi. C'est important que tu te familiarise avec le monde dans lequel on vit.
- Autant être privée de sortie !
- Ça peut s'arranger.
- Mais-La voiture s'arrêta net devant un portail. Un rideau de plantes dorées scintillait le long du mur.
- Bien, on est arrivés. Ma chérie, on reprendra cette discussion plus tard.
Le véhicule entra dans la cour et se gara devant l'immense maison. Tous descendirent de la voiture et se dirigèrent vers l'entrée où trônait l'emblème de la famille, un motif de spirale.
- Moi je te soutiens, dis Anémone en s'approchant d'elle. Je déteste aussi ces galas et ses discours mielleux.
- Merci, tu es bien la seule à détester autant que moi ce manque de liberté. On ne dirait pas pourtant, tu es si calme avec mère.
- Ne te fie pas aux apparences, grande sœur. Les gens ne sont pas toujours ce qu'ils ont l'air d'être. Crois-moi.