Séoul, quartier résidentiel, 24 Décembre 2019, aux alentours de dix-neuf heures trente :
L'atmosphère était devenue pesante, je peinais à respirer, je suffoquais presque. La gêne engendrée par chaque fait et geste de Bora à mon égard me procurait de longs frissons, c'en était insoutenable, jamais je n'aurais supposé que je passerai mon Réveillon de Noël ainsi. Malgré tout, mon invitée, dont je ne connaissais que trop bien chaque parcelle de peau, savait parfaitement jouer de ses charmes et de ses atouts. Je sentais une vague de chaleur m'envahir d'un seul coup, les effets de la drogue me revenaient soudainement comme des souvenirs que l'on aurait enfouis profondément. Si bien que cela me faisait tourner la tête, Bora se trouvait toujours installée sur moi, un sourire bordant ses lèvres rosées par un rouge à lèvre clair. Et malgré les directives que tentait d'imposer mon esprit sur mon corps, je ne bougeais pas d'un pouce et la laissait simplement garder le contrôle. Mes mains redescendaient peu à peu sur ses hanches, mais ces dernières furent rapidement balayées à son fessier par ses soins.
Mon regard croisait enfin le sien, brisant la glace qui m'avait depuis peu, envahie. À quoi bon résister de toute manière ? La drogue me faisait oublier toutes les ambiguïtés que ce que cet acte pourrait avoir, si bien que mon esprit perdait tout sens logique. Pourtant je me sentais bien consciente de ce que je faisais, là n'était point le problème. Remarquant que je ne bougeais plus mes mains de l'endroit où elle les avaient déplacées, un petit sourire plein d'assurance et de fierté se lisait sur ses lèvres. Je la rapprochait un peu plus de moi alors qu'elle déposait ses bras autour de ma nuque, de nouveau. Son visage se rapprochait du mien, et d'une lenteur incomparable, nos lèvres se rencontraient alors qu'elle en défiait la douceur en insérant sa langue entre ces dernières. Ainsi, une danse plus qu'endiablée pris peu à peu forme entre nos deux muscles.
Le four annonçait la fin de la cuisson, mais je n'en n'avais que peu à faire, le laissant sonner à multiples reprises avant que celui-ci ne s'éteigne tout seul. J'avais, depuis peu, glissé mes mains au-dessous de ses cuisses venant les supporter, alors que mes lèvres dérivaient de sa bouche à ses clavicules en passant par sa mâchoire puis son cou. Bora relevait doucement son faciès comme pour me laisser libre avantage sur sa peau parfumée. J'ignorais d'où me venait cette soudaine envie de tout foutre en l'air et de simplement profiter de l'instant, mais c'était si satisfaisant de n'avoir de compte à rendre à personne. Mes baisers se valaient être emplit de douceur alors que je la sentait gigoter sur moi, comme si elle souhaitait que je replace mon attention sur sa personne et rien d'autre.
C'est probablement ainsi que nous débutions une longue, passionnelle et ardente soirée. Une heure était passée, nos corps, presque bouillants, l'un contre l'autre, nos doigts entrelacés, nos lèvres plaquées l'une contre l'autre... La drogue perdait peu à peu ses effets, m'offrant un retour à la réalité que je me refusais d'intégrer. C'est après avoir terminé notre affaire, qui avait duré plusieurs heures déjà, que je revêtais mon haut. Mon regard se dérobait pour observer, ou bien admirer, l'étendu du corps de Bora juste sous mes yeux, elle remettait chacun de ses vêtements avec tant de grâce, c'en devenait presque incomparable.
C'est en la voyant s'installer à la table de la salle à manger que le poulet me revenait en tête, j'avais, honnêtement, peur de ce à quoi il pouvait ressembler ou même le goût qu'il pourrait avoir. Je me précipitais vers la cuisine pour en sortir du four, une viande légèrement dorée. Ouf, quel soulagement. Je mettais le couvert, en ajoutant un pour mon invitée, et alors que chaque plat se trouvait désormais sur la table, Bora m'adressa un fin sourire qui retenait mon attention. Finalement, le repas se passait dans le plus grand des calmes, le silence régnait et à l'inverse de ce que j'aurais pu penser, il n'était ni oppressant, ni désagréable. Nous étions l'une à côté de l'autre, et alors que je poursuivais ma dégustation, qui au passage n'était pas si mal que cela, je sentais soudainement sa main s'aventurer sur ma cuisse, un regard furtif et presque décomposé se déposait sur cette dernière. Je raclais discrètement ma gorge, prenant sa main pour la poser sur la table.
- C'est impoli de ne pas avoir les deux mains à table, lachais-je, n'ayant rien trouvé de mieux. J'eus pour réponse un léger mais tendre rire suivi d'un joli sourire. Fort heureusement, nous n'étions pas revenus sur nos ébats d'il y a une petite demi-heure. Nous nous contentions de manger, sereinement et sagement. Je restais perdue dans mes pensées, mais le vibreur de mon portable me faisait m'en décoller. Sans prendre le temps de regarder qui était le responsable de cet appel si soudain, j'approchait l'écran à mon oreille.
- Mh ? bredouillais-je la bouche presque pleine, c'est une voix douce aux traits parfaitement féminins qui me répondait.
- Siyeon ? Je suis en route vers chez toi, je pense que nous devrions parler.
Je n'avais pas le temps de répondre quoi que ce soit, que mon interlocutrice avait déjà raccroché. Un peu perdue mais surtout étonnée après avoir pris du recul, je me levais en sursaut, ce qui faisait presque perdre ses moyens à Bora.
- C'était qui ? demandait cette dernière, tout en mangeant.
- Y-Yoohyeon, mentais-je, on s'est pris la tête elle et moi récemment alors elle voulait qu'on s'explique, poursuivais-je, reste ici, ne bouge pas d'un poil c'est clair ? Je ferais en sorte de me dépêcher, mais elle ne doit pas savoir que tu te trouves chez moi, terminais-je tout en revêtant ma veste et mes chaussures, maladroitement. Ce qui octroyait d'ailleurs un petit rire moqueur à Bora, qui hochait ensuite vivement la tête de haut en bas, comme signe d'approbation.Ainsi, je la laissait seule chez moi et sortait rapidement de ma modeste demeure, prenant mon vieux vélo aux allures assez vintage maintenant que j'y songe, le temps avait pris soin de se rafraîchir, mes joues, ainsi que mon nez et mes mains prirent rapidement un teint rougeâtre, confirmant le froid ambiant. Le sol glissait, pourtant je continuais de rouler à vive allure, c'est alors que j'apercevais la jeune femme que je m'en allais rejoindre, emmitouflée dans un gros manteau de fourrure dont dépassait simplement ses yeux couverts d'une paire de lunettes dorée, que je ne fis pas attention au croisement, tout se passa très vite comparé à ce que les gens pouvait témoigner.
Le véhicule noir me percutait de plein fouet, le vélo en ressortait complètement déformé, la voiture, elle, prit rapidement la fuite. De mon côté, j'avais basculé sur le côté, l'une de mes tempes saignantes à vif, je ne sentais plus mon bras, ni plus rien pour être exacte. Ma vision devenait floue, presque imperceptible désormais, mes tympans ne fonctionnait que pour mâcher les mots que j'entendais, bien que je pouvais y reconnaître une voix pleine de panique crier à multiples reprises mon nom. Mes yeux finissaient clos, mes lèvres légèrements retroussées, et le sang dégoulinant de mon visage.
À suivre.
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𝘕𝘢𝘳𝘤𝘪𝘴𝘴𝘶𝘴 ⁽ˢʸ⁺ʲᶤᵘ⁾
Fanfiction"C'était une simple soirée d'Halloween... Je n'aurais jamais imaginé que de tels problèmes allaient nous arriver après ça, c'était la seule dont je ne devais pas m'approcher mais la vérité, c'est que j'étais déjà prise dans sa toile." ー 𝘓𝘦𝘦 𝘚𝘪�...