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- C'est partit ! Dit Carter en remontant dans la voiture après avoir déposé toutes les cochonneries à grignoter qu'il a acheté dans un petit supermarché.

- Carter, il se fait tard, quand suis-je supposée rentrer au juste?

Je commence à ressentir la fatigue se faire de plus en plus présente, et je ne partage pas l'excitation qui vibre dans sa voix, à vrai dire avec le rap dégueulasse qu'il écoute, je crains même un peu ses goûts et donc cette fameuse "surprise".

- Ça va , détend toi, appel ta mère dis lui que tu seras de retour d'ici , ajoute-t-il en plissant un œil pour réfléchir , trois à quatre heures, lâche-t-il tout naturellement.

- Quoi ? Mais c'est quoi ce plan? Déjà qu'on a beaucoup roulé, et puis je commence à être fatiguée et je te signale qu'on a des devoirs à faire , et ma mère n'acceptera sans doute jamais... Encore faudrait-il que ce que tu aies prévu me plaise et ça tu vois je....

- Oh mais ça t'arrive de la fermer! Hurle sa voix enrayée.

Je me fige, et me tais , j'avoue que je suis peut être en train de gâcher son effet de surprise, le pessimisme me tura.

- Voilà! Ajoute-t-il blasé et légèrement amusé.

Carter démarre de nouveau la voiture, le soleil à presque complètement disparu, et l'air est plus frais qu'à notre départ, une chaire de poule me traverse, étant visible Carter la remarque.

- T'as froid? Me lance-t-il en remontant la ruelle rocailleuse.

- Un peu, mais ça va, dis-je en me frottant les bras pour faire disparaître la chair de poule.

- Attend qu'on se gare, je crois que j'ai un blouson dans le coffre!

Je hoche la tête en guise de réponse.

- A moins que tu ne veuilles que je te réchauffe autrement? Susurre-t-il d'un ton lubrique qui se veut sexy.

Bon d'accord, ça l'est peut être un peu.

Non, malheureusement c'est vraiment très sexy, sa voix, son regard, il s'y connaît le salopard!

- Un blouson ça ira, merci. Lui répondis-je aussi sèchement que je peux.

Sauf que dans des parties plus au sud de mon anatomie " Sec" est un terme à bannir en ce moment.

C'est incroyable, c'est bien nouveau tout ça comme sensation, même si c'est vrais je ne suis pas non plus une sainte, mais jamais auparavant une présence masculine ne m'avait autant perturbé, à croire que c'est vrai, il a vraiment ce pouvoir sur les filles, et malheureusement je n'échappe pas à la règle!

Remarquant que je le fixe perdue dans mes pensées.

- Ne serai-tu pas en train de revenir sur ta décision, Trésor? L'offre tient toujours tu sais, me sourit-il de toutes ses dents.

Sourire qui retombe vite faire avec le coup de coude que je lui envoie à l'épaule.

- Aiiheu, c'est bon, j'ai compris! Calme toi karaté kid.

Il fronce les sourcils, l'air vexé et je me réinstalle convenablement, lui lance un regard et vis que son sourire remontait progressivement, tout en regardant devant lui.

Au non, je la vois venir, il va encore l'ouvrir, je le sens .

- Tu vas te faire mal si tu continues! Fini-t-il d'un ton arrogant au plus haut point.

Je le savais, je vais le tuer!

Animée d'une rafale de tappes et de jurons, nous poursuivons notre route .

C'est en arrivant dans une énorme plate-forme s'étendant sur des centaines de mètres à vue d'œil , quasiment pleine de voitures bien alignées en rangs en face d'une espèce d'énormes draps blancs que je comprends, et que j'arrête enfin de lui donner des coups. C'est un cinéma en plein air.

- Un drive-in cinéma?Un cinéma en plein air ? Dis-je dans un souffle en inspectant l'endroit comme une enfant à Disneyland à travers ma fenêtre ouverte.

Je regarde partout comme si je voyais pour la première fois de ma vie. Ce genre d'endroit sont juste supers et je trouve qu'il devrait y en avoir plus, beaucoup plus.

Je me retourne vers Carter qui détaille mon expression.

- Alors ? Ça te plaît?

Notre place est assez bonne et rien n'est encore allumé, je suppose que ça doit commencer dans peu de temps en vu des nombreux arrivants juste derrière nous.

- Je ne m'y attendais pas du tout Carter c'est. . . .

J'aime tellement ce genre de chose, j'en ai beaucoup entendu parler mais je n'y suis jamais aller et puis de là où je viens, ce genre d'endroit n'existe pas, Carter vient sans le savoir, de réaliser un de mes rêves de petite fille.

- C'est vraiment génial, lui souriai-je de toutes mes dents.

Il se fige un instant, un demi sourire sur le visage et semble me regarder intensément, après un moment à se fixer, une chose me vient en tête.

- Tu fais cet espèce d'arrêt sur image quand je te souris, l'effet que je te fais est incroyable, tu refuses juste de me le dire, dis-je en l'imitant , pour me venger en me repositionnant sur mon siège.

- Ça c'est parce que je te trouve magnifique, Okdalina.

Mon sourire diabolique retombe, et mon pouls s'emballe , sa voix sérieuse et ses yeux toujours fixés sur moi me pompent l'air des poumons, et je frissonne comme si j'étais nue dans la neige.

Merde, je me suis faite piéger , j'aurais dû la fermer , je me retourne et nous sommes face à face.

Je ne sais plus quoi dire, ni quoi faire, il me détaille encore et mon malaise s'intensifie, je relève les yeux et m'accroche aux siens.

Je n'ai jamais rien vu d'aussi magnifique que tes yeux, Carter.

Voilà la réponse que j'aurais aimé lui donner, la plus sincère qui soit , mais je ne peux pas , d'ailleurs tout ça est très étrange pour moi, je ne veux pas être une parmi tant d'autres pourtant, je sens que je le suis.

Je le suis car, moi comme un nombre incalculable de filles avant moi, je sens que je ne peux plus éviter ni renier l'évidence.

Ce soir dans cette voiture, au milieu de nulle part, avec un type aussi détestable qu'attachant, la réalité me rattrape et me somme de ne plus la fuir, et la réalité est que: Je tombe sous le charme de Carter McColt.

Et je vais certainement me casser les dents.

Il ouvre la bouche, l'air sérieux, comme s' il allait dire quelque chose d'important, mais je n'en peux plus, tout ça c'est trop pour moi, ma petite tête fragile et mon cœur que je ne sais pas encore utiliser.

- Je mange les chips aux fromages, je te préviens. Dis-je en balançant ma main vers l'arrière pour attraper le paquet en question rompant ainsi cette folie.

Me cachant derrière cette futilité, je remarque que Carter soupire mais ne dit rien et se positionne lui aussi plus confortablement, pendant que je texte ma mère pour l'avertir de mon retard assuré.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant