Mind

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Seule, dans le noir. L'obscurité, tout le temps, partout, omniprésente. Lorsqu'elle tourne la tête à gauche, rien, à droite non plus. Pareil en haut et en bas. Elle est constamment baignée dans le noir. Est-elle devenue aveugle, elle n'en sait rien, mais cette obscurité lui pèse. Elle commence à ne plus voir autant d'image dans ses rêves, ils se ternissent deviennent aussi sombre que l'air qui l'entoure. Depuis combien de temps elle est enfermée ici ? Bonne question. Elle aussi aimerait bien savoir, elle a essayé de compter les repas, les sommeils, mais ceux-ci lui ont vite semblé aléatoire et la notion du temps s'est évanoui dans le noir.

Le seul moyen qu'elle avait pour passer le temps, c'était de compter les gouttes d'eau qui tombaient du plafond à intervalle régulier. Plic-ploc. Incessant. Plic-ploc. Une torture infame qui la poursuivait. Plic-ploc. Un supplice incessant. Plic-ploc. Tout ce qu'elle peut faire d'autre c'est attendre. Plic-ploc. Attendre le jour où quelqu'un viendra la délivrer de sa sinistre prison. Plic-ploc. A défaut d'être sauvé, elle espère qu'on lui donne une corde, une manière d'abréger sa souffrance. Plic-ploc. Une manière de mettre fin à ses jours. Plic-ploc. Un moyen de cesser toute activité cérébrale. Car sa plus grande peine est d'avoir conscience de son malheur. Plic-ploc. De savoir ce qui lui arrive. De sentir que jour après jour on la nourrit dans la laisser voir d'autres êtres humains. Plic-ploc. C'est ça en fait. Ce qu'il lui faut c'est une chaise et un tabouret. Plic-ploc.

En plus, comme si l'incessante fuite du plafond ne suffisait pas, Plic-ploc, depuis peu, elle entendait des chuchotis. Des chuchotis qui étaient sans discontinuer dans son esprit. Ils étaient indistincts. Aucune idée de ce qu'ils racontent. Ils s'amplifiaient au fil du temps. Mais jamais ils ne devenaient plus compréhensibles pour quiconque qui tende l'oreille. A vrai dire, elle n'était même pas sûre qu'ils soient réels. Ils pouvaient être seulement le fruit de son imagination. Les voix qu'elle entendaient ne semblaient pas parvenir à son esprit par ses oreilles. Comme si elle ne les entendait pas mais les ressentait. Toujours la même finalité dans ses pensées, il lui fallait de quoi se pendre.

Non un gun, ça ira plus vite.

« Qui a parlé ? » cria-t-elle dans sa cellule noire. « Il y a quelqu'un ? Je t'ai entendue, je sais que tu es là... Je crois ». Sa voix n'était plus qu'un murmure. Se rendant compte de la stupidité de sa demande. Bien-sûr que personne n'avait parlé, cela faisait une éternité qu'elle était seul ici. Mais alors d'où venait cette pensée qui avait traversé son esprit ? Car une chose était sûre, cela ne venait pas d'elle. Un autre esprit avait pensé à sa place de sa tête. Cela avait un côté quelque peu dérangeant en y pensant. Mais qui ? Et comment ? Est-ce que ceux qui la retenait ici avaient réussi à rentre dans son esprit ? Avaient-ils réussi à lui souffler des pensées de ce type ? Mais alors, toutes ses idées suicidaires, étaient-elles d'elle ou venaient-elles des tordus qui la gardaient captive ici ? Était-ce eux qui amplifiait le son de la goutte d'eau claquant le sol à chaque instant ? Non, cela relève de la sciences fiction. Mais alors qui et surtout comment ?

La question resta en suspension dans son esprit, elle réalisa alors que les chuchotements s'étaient tus. Qu'il n'y avait plus le brouhaha sourd qui remplissait ses silences. Cela l'apaisa. Les voix sont parties, la tranquillité est revenue. Peut-être que le repos viendra avec aussi, qui sait ?

Quel repos espérer dans une cave pareille ?

Oh non ! Maintenant c'est sûr, la voix est dans sa tête. Mais comment ?

Je ne sais pas, mais c'est un plaisir d'enfin pouvoir accéder à toi.



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