-Quatorze

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P.D.V. Cora.

4:12 p.m

   Je ne savais pas quoi faire. Prévenir les autres ? Non, ils essaieraient de me dissuader d'y aller ou alors m'accompagneraient, et les deux cas seront fatales pour Joy. Appeler la police peut-être ? Ce serait encore moins une bonne idée, je ne pense pas que ce taré agisse seul. Mon unique option était de faire ce qu'il avait fait : y aller seule, sans prévenir personne. J'espérais qu'après m'avoir capturé, il allait relâcher mon amie. Dans le message, il ne m'avait rien dit dans ce sens, mais ça allait de soi...non ?

   Enfermée dans la chambre depuis ce matin, je ne cessais de me demander quelle était la meilleure solution pour Joy et moi. Sauf que plus la journée avançait, plus je me rendais compte que l'une de nous deux étaient condamnées. J'avais pris la décision de me rendre à ce rendez-vous, sans savoir ce qui allait m'arriver. Allait-on me torturer ou me tuer directement ? À ces deux propositions, des sueurs froides me parcoururent le corps. Cependant, je ne pouvais pas me rendre à ce rendez-vous sans avoir fait une dernière chose.

***
05:01 p.m

   Je pris une grande inspiration où l'on pouvait sans problème entendre un tremblement. Cela faisait déjà quelques bonnes minutes que j'étais devant sa porte, me répétant en boucle ce que je devais lui dire.

-Tu sais Cora, à moins qu'il ait besoin de sortir maintenant, il ne risque pas d'ouvrir la porte si tu ne toques pas.

   Je n'avais même pas besoin de me retourner pour savoir que c'était Zabdiel qui venait de me parler. Je soupirai en baissant la tête :

-Je- j'y arrive pas. C'est beaucoup trop... trop de stress pour moi.

   Je me retournais vers lui alors qu'il s'approchait de moi, le sourire aux lèvres.

-Alors, tu t'es enfin décidé à lui faire ta déclaration ? Faut absolument que j'aille annoncer la nouvelle à Chris !

   Mon cœur accéléra la cadence au mot « déclaration » et je jetai un œil vers la porte dans mon dos.

-Je- Je sais pas si je vais pas retourner dans ma chambre en faite. Il va me recaler, je suis sûre.

   Zab secoua la tête et m'ébouriffa les cheveux :

-C'est impressionnant de voir combien tu n'as pas confiance en toi ! Tu penses sincèrement qu'il va te recaler ? Vu le temps que vous avez passé ensemble, les crises de jalousie qu'il te fait à longueur de temps, la façon dont il parle de toi... Et puis, si jamais il te fout un râteau... je suis toujours là moi !

   Un éclat de rire m'échappa et il me regarda tel un grand frère protecteur. À ce moment là, je me rendais compte de la chance que j'avais de les avoir dans ma vie. D'avoir des amis qui me protégerais au risque de leur propre vie. D'avoir des amis sur qui compter quoi qu'il arrive. Je me rendais également compte que tout ceci prendrais fin dès ce soir. Mais jamais je ne regretterai d'avoir accepter ce contrat, d'avoir ce psychopathe à mes trousses car j'avais rencontré des personnes, des amis en or. Je me blottis contre Zabdiel alors qu'il m'entoura de ses bras.

-Merci pour tout...

   Il me berça quelques instants contre lui et déposa un baiser sur le haut de mon crâne avant de me relâcher et de me pousser doucement vers la porte :

estoy enamorado de tí - j. pimentel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant