Le Miroir du Riséd (part. 1)

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   Une semaine était passée et j'avais la constante tentation de suivre Malfoy dès que j'avais l'opportunité de le croiser. Je savais que c'était ridicule comme envie, mais elle était cuisante et bouffait chacun de mes pas. Je pourrais presque faire une chorégraphie de danse tellement mes pas brûlaient de suivre le blondinet. Ridicule ridicule. Et rien ne pouvait couper cette envie. 

   Même Hermione, à qui j'avais évidemment raconté la petite mésaventure dans les couloirs, n'avait pas réussit à me calmer. Je passais encore toutes mes nuits les yeux rivés sur la carte des Marauders, fixant le point du serpentard vagabondant dans les couloirs la nuit après le couvre-feu, et mes pensées bouillonnaient à la simple idée de vouloir le suivre. Mais je ne le faisais pas, j'étais trop peureux rien qu'à imaginer le scénario : je descends, je le croise, on sait pas quoi se dire, c'est gênant, le scénario coule comme le Titanic bien profondément dans mes espérances échouées. Oui, j'étais complétement et carrément désespéré et pathétique, je sais je sais, pas la peine de me le dire. À vrai dire, depuis la semaine dernière, je m'empêchais de penser à plusieurs choses qui pourraient éventuellement me porter préjudice à l'avenir. Je préférais ne pas les divulguer à voix haute, la peur que ce soit réellement réel me foutait la trouille (cette phrase est si longue pour ne rien dire). Si j'avouais ces choses, elles deviendraient vraies et je n'étais pas prêt à ce qu'elles le soient. 

   Il y a même eu une nuit où, à ma plus grande surprise, je m'étais assoupi sur la carte pour finalement me réveiller, m'étant presque tué avec ma propre bave. Quand j'avais relevé les yeux sur la carte, le point de Malfoy était posté devant la porte des Gryffondor, peut-être par erreur, certes, mais j'étais tellement surpris que je n'avais pas osé bouger d'un poil, un gâteau sec à la canel entre les doigts. Il était resté une bonne dizaine de minutes avant de soudainement reprendre conscience et retourner dans son dortoir. J'en avais parlé à la bibliothéque le lendemain à 'Mione et elle m'avait convaincu de ne pas agir la prochaine fois, croyant dur comme fer qu'il essayait de me pièger. Moi même je n'en étais pas certain, mais au fond je voulais bien croire qu'elle avait tort pour une fois.

   La tentation n'était pas un bon reméde, oui, les cauchemars non plus. Ceux-ci s'étaient largement multipliés depuis cette semaine et il me devenait impossible de dormir deux heures sans cauchemarder.

   Toujours dans mes pensées, je m'installais dans mon lit en baldaquin aux couleurs de ma maison en soupirant de soulagement, celui de la fin de journée. Dur journée pour le Sauveur du monde des sorciers, hein. Sauveur du monde ou pas, j'étais crevé et je comptais bien dormir pendant deux jours. Du moins, si j'y arrivais. En un temps record, j'étais en pyjama cloîtré entre les rideaux de mon lit et protégé par un sort de silence qui me permettrait d'être tranquille, mais surtout de faire croire à Ron que je dormais. Quelques minutes passaient, alors que je restais à fixer le sombre plafond, qui n'avait pourtant aucun, mais alors vraiment aucun intérêt. Dans l'intention vaine de détourner mon attention sur autre chose que la carte des Maraudeurs attirant mon regard à chaque fois que j'avais la fâcheuse idée de changer de position, je comptais les tâches immaculant le plafond. Certaines avait été causées par Ron et moi alors qu'on essayait de nouveau sortilèges en deuxième année, mais les autres étaient purement naturel. J'avais poussé huit soupires en cinq minutes. Et quarante en vingt, en gros deux soupirs toutes les minutes. 

- Fais chier.

Je succombais à la tentation me rongeant les doigts pour attraper la carte des Maraudeurs.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, avais-je murmuré en touchant la carte du bout de ma baguette.

Poudlard m'apparut quelques secondes plus tard et je pus enfin trouver Malfoy. Ce qui ne fut pas compliqué, il descendait de la tour d'astronomie. Et à ma plus grande surprise, il traversait une partie du château pour une fois de plus s'arrêter devant la porte de la salle commune des Gryffondor. Mon souffle refusa de sortir une minute, et je me surpris à croire que tout ceci n'était pas réel. Car, il faut voir un clair un moment, il y avait-il une véritable raison qui justifierait la présence de Malfoy ici, à ma salle commune ? 

   Trop curieux pour réfléchir à la question, je rangeais la carte au fond de ma poche de fesse, enfilais mes converses, attrapais ma cape d'invisibilité et essayais de sortir de mon dortoir en toute discrétion. Par malheur, je trébuchais sur une des bottes de Quidditch de Dean, je me figeais une seconde et jetais un coup d'oeil à mes colocataires. Tous dormait à point fermé. Je fis un saut de joie qui devait paraître vraiment ridicule et sortit finalement du dortoir. J'atteignis la porte de la salle commune en un temps record, et l'ouvrit mais le serpentard avait disparu. Dans un soupir, je me couvris de ma cape et sortait la carte. Il était au septième étage. Y'avait quoi déjà au septième étage pour qu'il reste cloîtré devant un mur comme un idiot ? C'est quand il disparut en s'enfonçant dans ce mur que je compris. La Salle sur Demande n'était pas visible sur la carte.

   Je me précipitais au septième étage, souhaitant le rejoindre. Normalement, il passait ses soirées à la tour d'astronomie et là, comme par magie, il en venait à aller dans la Salle sur Demande ? Nan mais cétait tellement suspect. Ce comportement confirmait toutes mes craintes. Craintes ? Mais qu'est-ce que je dis moi encore ?

   J'avais atteint la Salle sur Demande et, par je ne sais quel miracle, la géante porte était toujours visible. J'avais facilement pu entrer et découvrir le bordel qui habitait la salle. J'entendis la porte se refermait derrière moi mais n'en tenait pas compte. J'avançais pour découvrir un bric à braque assez important, des montagnes d'objets qui devait remonter des années 60/70, de vieilles couvertures pleine de poussières. Et c'était entre deux montagnes de meubles et de chaises que je trouvais la tête blonde de Malfoy, posté devant une géante armoire polie noire. Il ne bougeait pas et avait les yeux rivés sur elle. Je ne savais pas si je devais le surprendre ou juste attendre un geste suspect.

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant