Aux toilettes, Anastasia cherchait encore à comprendre comment fonctionnait la toilette: ce n'était pas pareil que chez elle... Puis, elle appuya sur une clanche et un tourbillon d'eau venant de la toilette la fit sursauter. Confuse, elle quitta rapidement la salle de bain. En revenant à leur table, elle vit Logan, qui était figé sur place.
-Où est Lili, demanda Anastasia, inquiète, en regardant autour d'elle à la recherche de Lili.
-Je ne sais pas... Mais je sais que comme d'habitude, elle n'est pas capable d'écouter une consigne, répondit Logan, furieux.
Logan était irrité et il serrait des dents. Où était passée sa soeur, maintenant? Il le savait, qu'elle ne resterait pas sur place, et maintenant il se culpabilise de l'avoir laissé seule. « Elle est un fardeau, celle-là! », se disait-il, « Mais quel idiot je suis de l'avoir apporté avec moi! ».
En serrant des dents, il se demandait comment ils allaient faire pour ramener le médicament à Vanhi à temps s'ils ne retrouvaient pas sa soeur immédiatement... Retrouver Lili les retarderait sûrement... Et Olivora et Vanhi qui les attendent à l'auberge! Les deux voyageurs commencèrent à faire le tour du restaurant en appelant Lili, après avoir ramassé leurs trois sacs qui étaient restés sur la table.
Lili, ne comprenant toujours rien à sa situation, était assise sur la banquette arrière d'une voiture. De chaque côté d'elle, il y avait un homme qui regardait devant, de plus que deux autres sur les sièges avant. Au total, quatre hommes, et elle au milieu. Quand elle voulut parler, elle fut bloquée par un ruban adhésif sur sa bouche. Mais depuis quand était-il là?! Quand lui avait-on mis sur la bouche?! Elle commençait à paniquer. Son cœur battait vite. Elle se sentait enfermée... Cet environnement clos lui rappelait de mauvais souvenirs. Elle voyait dans sa tête cette petite pièce sombre dans laquelle elle avait séjournée. Cela ne devait pas se reproduire. Elle ne voulait pas que quelque chose de semblable lui arrive. Elle ferma donc les yeux en respirant très fort. Elle avait chaud. Elle voulait absolument enlever sa veste. Elle DEVAIT enlever sa veste, sinon elle avait l'impression de mourir. Elle commença à respirer de plus en plus fort, le ruban sur sa bouche l'empêchant de prendre de grandes respirations. Ses yeux se remplir d'eau et elle commença à avoir une attaque de panique. Tout à coup, alors qu'elle gigotait dans tous les sens en paniquant, elle reçu un violent coup de coude dans les côtes de la part de l'homme à sa droite.
-Tu te tais! Tu ne bouges plus! criait-il.
L'homme qui conduisait ajouta:
-Hé! Reste tranquille, toi aussi. Si tu la maltraites de la sorte, elle ne voudra jamais rien nous dire.
Dire? Dire quoi? Elle avait bien des choses à dire, Lili, mais elle n'était pas certaine que c'est ce qu'ils voudraient.
Elle fermait les yeux, de peur que d'autres images de son enfance surviennent dans sa mémoire. Quelques virages plus loin, elle se dit qu'elle aurait dû essayer de retenir la route, au cas où elle devrait revenir vers son frère par elle-même. Mais bon, « trop tard », se disait-elle. Elle essayait également de se convaincre elle-même qu'elle n'avait pas peur, mais sans succès. Elle voulait bouger, se gigoter, enlever sa veste, enlever le ruban sur sa bouche, pleurer, crier, courir, et tout ça, en même temps. Toutes les émotions se bousculaient dans sa tête. « Et si je ne reviens pas? Et si ils se sont trompés de personne? Et s'ils me veulent du mal? Et s'ils veulent me tuer? Et s'ils savent à propos de mes pouvoirs? », se demandait-elle en paniquant.
Justement, ses mains produisaient des litres de sueurs sous ses gants. Puis, elle eut une idée: elle enlèverait ses gants et utilisait ses pouvoirs contre les quatre hommes. Mais, pensa-t-elle, si elle ne réussi pas à les contrôler, elle ne pourrait plus se défendre et il serait trop tard: ils sauraient pour sûr à propos de ses pouvoirs et elle serait obligée de tout avouer concernant ses dons, le village, les autres enfants, l'auberge... Elle ne pouvait pas contrôler ses dons, elle le savait...
En traînant dans ses pensées de la sorte, la fille n'avait pas vu le temps passer. La voiture freina sec devant une maison, et le corps entier de Lili fut projeté vers l'avant. Son visage se crispa aussitôt: son cou avait pris un de ces chocs... En ouvrant la portière, l'homme assis à sa droite, celui qui l'avait frappé tout à l'heure, lui pris le bras et la tira agressivement hors de la voiture.
-Aïe! Vous me faites mal! Lâchez-moi, se plaignait Lili.
La fille trébucha dans ses propres pieds, car l'homme qui lui tenant le bras avançait trop vite pour elle. Le chauffeur se retourna vers elle, et elle pu enfin voir son visage. Celui-ci aurait pu être son grand-père, son visage était tout ridé et sa barbe était complètement grise. Mais, par surprise, ses traits avaient l'air plutôt doux, amicaux. Celui-ci s'écria:
- Alex! Je te l'ai déjà dis! Laisse-là, tu ne dois pas la blesser, espèce de...
Lili ne pus pas entendre la fin de sa phrase que « Alex » et elle étaient déjà entrés dans la maison. Les trois autres hommes entrèrent par la suite. Lili restait silencieuse, elle avait peur que le moindre de ses mouvements puissent générer une puissante réaction, sans compter que ces quatre hommes était sûrement, ensemble, au moins huit fois plus fort qu'elle seule! Ce n'est que lorsqu'ils l'attachèrent sur une chaise de bois qu'elle pensa à utiliser ses pouvoirs. Mais, elle voulait attendre: peut-être sont-ils gentils, en fait, ou peut-être avaient-ils de la nourriture, pensait naïvement Lili. Justement, son ventre gargouillait. Les mains dans le dos, reliées par une corde, elle était au centre d'une grande pièce, sûrement le salon de cette maison. En regardant par sa gauche, elle cru voir, de l'autre côté d'une porte entrebâillée, une cuisine. Elle voyait un réfrigérateur et un bout de comptoir à côté. Seulement en voyant un réfrigérateur, elle saliva. Puis, en se retournant pour voir devant elle, elle aperçut trois des hommes assis en rond devant elle. Elle écarquilla les yeux de surprise, et elle se sentit légèrement intimidée. Puis, sortant du fond de la pièce, le quatrième homme, celui qui conduisait tout à l'heure, s'approcha lentement d'elle pour finalement se pencher près de son visage. Lili fut obligée de reculer la tête, tellement il s'approchait. Dans son cou, un énorme pendentif pendouillait.
-Mais, commença-t-elle, mais, mais, vous me voulez quoi?
-Ce n'est pas toi qui parle! Lui répondit agressivement Alex.
Le vieil homme se retourna vers Alex et couina entre ses dents pour énoncer son désaccord avec cette réplique. Alex, à ce moment, avait littéralement fondu sur sa chaise. Il s'y était désormais enfoncé en croisant les bras sur son torse, tout en mettant sur son visage une expression de mécontentement. Vraiment, on aurait dit un enfant. En regardant les autres hommes, Lili put voir qu'il avaient tous le même collier. Cela ressemblait à une grosse étoile avec une lune au centre. Le fin contour métallique de l'étoile se tressait entre les branches de la même étoile. « Étrange », se disait-elle. Puis, le vieil homme se retourna vers Lili de nouveau et lui répondit gentiment:
-Laisse-moi faire les présentations.
Il dit cette phrase si doucement, en pliant les yeux de gentillesse et en penchant la tête sur le côté, qu'elle avait de la difficulté à croire qu'il était potentiellement un « méchant ». Quand même, il l'avait enlevée! Le vieil homme se releva, plutôt se déplia en craquant de partout et se mis devant la jeune fille. Puis, en souriant, il lui dit en plaçant sa main devant lui pour que Lili puisse la serrer:
-Bonjour Lili, moi, c'est Arnold.
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Le Village - Tome 1
ParanormalDe nos jours, quelques individus sont toujours dotés de dons hors du commun... Ces individus se sont regroupés il y a plusieurs années afin de former un petit village éloigné de toutes civilisations. Alors qu'un d'eux tombe malade, ils décident d'un...