Chapitre 15 (2) 🌊

1.1K 98 64
                                    

J'envoie mon sac avec violence sur mon épaule et la dépasse pour aller rejoindre ma classe en courant presque. Aller, plus qu'une heure. Rien qu'une heure...

🌊🌊🌊

« Tu t'es pris la pluie ? »
Très drôle.

« On sait plus faire attention sur quoi on s'appuie ? »
Morte de rire.

« Tu t'es pris une vague ou quoi ? »
Humour noir.

Voilà à quoi j'ai eu le droit. Pendant tout le reste de la journée. Sans exception. Mais peu importe. J'ai fait semblant, comme d'habitude. Ça ne m'atteint pas. C'est faux, mais peu importe. On s'en fiche.

— Coupe tes tomates sans réfléchir, murmuré-je en coupant rapidement.

Le couteau claque dangereusement sur la plaque, de plus en plus proche de mes doigts. Je pourrais presque sentir la lame les frôler à plusieurs reprises. Cette notion du « risque » me fait du bien. C'est bon, je suis folle pour vous ? Vous avez raison. C'est l'adrénaline qui me manque parce que je n'ai pas surfé depuis plus de 10 jours. C'est beaucoup trop long.

— Iliana ? T'es là ?

— Cuisine, indiqué-je.

Austin arrive doucement en posant son sac dans l'entrée.

— J'ai eu ma mère, elle ne rentre pas avant demain soir. Ils sont chez mes grands parents pour la soirée.

— Oh, d'accord.

Qu'est-ce que je peux répondre de plus sans rire ?

— Ça va toi ? demande-t-il en sortant le lait du frigo.

— Ouais. Nickel.

À part que j'ai passé une journée merdique et que ma cheville me donne envie de me couper la jambe tellement elle est douloureuse. D'autres questions ?

— Tu fais à manger ?

— Non, c'est un petit match tomate VS couteau en céramique ça se voit pas ? ironisé-je avec le sourire.

Il me sourit aussi.

— Non, je dis ça parce que c'est bizarre c'est tout. Tu nous fais quoi ?

— Un salade césar, répliqué-je en remuant le poulet dans la poêle.

Son silence veut tout dire, je me retourne et l'interroge du regard.

— Non, rien. C'est juste que, je ne sais pas, j'aurais plutôt que tu nous ferais des macaronis au fromage ou quoi. Plutôt qu'un truc aussi diététique,rit-il.

Sauf que moi ça ne me donne pas du tout envie de rire. Je me tourne, lui faisant dos. Je reste de marbre face à sa réplique qui rejoint directement celle l'autre...

— Tu n'as pas besoin d'aide ?

— Non, c'est bon. Merci.

— Ok. Je vais me doucher alors.

— Ça marche.

— Merci honey, dit-il avec un clin d'œil ridicule.

Je termine de préparer ma salade. Dans un silence mortuaire.

« Ecoute-moi bien honey. Toi et moi on ne va pas bien s'entendre si tu commences comme ça. Ne complique pas la tâche et contente toi de te taire, d'accord ? » Avait-elle dit.

Un frisson intense me parcourt la nuque. Je vais directement refermer la baie vitrée, comme si c'était la raison. Je sais très bien que non.

Lorsque j'arrive derrière le canapé, je ne peux que m'assoir sur le dossier. Incapable de faire un pas de plus. Mon atèle avait déjà trois crans en moins tellement ma cheville était enflée. J'avais beau me dire que c'était normal, ça m'inquiétais de plus belle.

Le sable reste toujours blanc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant