Chapitre 17 : Cherry

3.8K 281 15
                                    

Quand je me réveille, je suis toujours allongée sur Blizz.
Il fait noir dehors et il dort comme un bébé.
J'essaye de me redresser sans le réveiller, mais c'est peine perdue. Son bras me ramène contre lui.
On dirait bien qu'il n'a pas l'intention de me lâcher, même pendant son sommeil.
Je m'installe le plus confortablement possible étant donné ma position.
Je tends mes pauvres jambes engourdies jusqu'à ce qu'un grognement me stoppe. Et merde.
J'essaye encore. Blizz grogne de nouveau, mais cette fois, il nous bascule sur le côté.
La position est un peu plus confortable. Je glisse mon bras dans son dos et finit par me rendormir.

Quand je me réveille à nouveau, le soleil est déjà levé.
Mon homme aussi d'ailleurs. Je me lève pour aller prendre une bonne douche bien méritée.

L'eau chaude détend mes membres crispés. Ça fait un bien fou.

Je reviens dans la chambre habillée et coiffée.
Blizz est assis sur le lit et me tend un gobelet de café. Il a également acheté des donuts. Nature pour lui et au chocolat pour moi.

Nous déjeunons en silence avant de rejoindre la voiture.
Je sais que nous allons directement au centre de dressage de Blizz mais J'ignore où il se trouve exactement.

Mon homme prend le volant et démarre aussitôt. Il est d'humeur maussade.

— Ça t'ennuie si je mets de la musique ?
— Non.
— C'est le genre de musique qui va te donner envie de vomir ton donut.
— Pas grave, du moment que tu aimes.
— Ok, je t'aurais prévenu.

Je prends ma clé USB et l'insère dans l'autoradio dernier cri.

La musique commence et Blizz me regarde avec de grands yeux étonnés.
Il va regretter d'avoir accepté d'ici quelques secondes.

Baby, I'm so into you
You got that something, what can I do?
Baby, you spin me around, oh
The earth is moving, but I can't feel the ground
— Non! Sérieux !
— Je t'ai prévenu. T'as dit oui maintenant t'assume.

Je me remets à chanter à tue-tête, avec toute la gestuelle qui va avec.
Il essaye de rester sérieux, mais ça ne marche pas. Il finit par rire à mes bétises.

Je sais quel nom donner à cette playlist. Elle va s'appeler "anti_mauvaise_humeur_de_Blizz".

Nous roulons depuis plus de deux heures déjà.
Ma playlist est finie depuis un moment. Je n'ai pas envie de la relancer alors je sors une autre clé USB et la montre à Blizz.

— C'est quoi ?
— Aucune idée ! Je l'ai piquée à Snake. Je sais pas ce qu'il y a dessus.
— Vas-y, mets-là, qu'on se marre un coup.

Je m'exécute. Des accords de guitare s'élèvent dans l'habitacle. Je reconnais l'air pour avoir entendu mon frère le fredonner. Je dois avouer que j'aime beaucoup cette chanson.

Je vous dis pas ma tête quand j'entends Snake chanter dans l'autoradio.
Blizz aussi tire une drôle de tronche. Ma main à couper qu'il ne savait pas que mon frère chantait.

J'ai un hoquet de surprise quand mon homme reprend le refrain en chœur avec la voix de Snake. Il a un timbre de voix incroyablement rauque. C'est sexy à mort.

— J'adore cette chanson, Snake la fredonne souvent. Mais je n'ai jamais pensé à lui demander le titre.
— Nothing Else Matters. Metallica.
— Ils font quoi comme musique ?
— Métal. Pourquoi tu crois qu'ils s'appelle Metallica ?

Un point pour lui.

— Tu crois que je pourrais aimer ?
— Bébé, si tu es vraiment fan de toutes les merdes de ta playlist, oublie.
— Bébé, cette playlist a été créée dans le seul but de te faire rire.
— Dans la boîte à gants, y a un CD.

J'ouvre la boîte à gants et choppe le premier boîtier qui vient. La pochette est noire. En y regardant de plus près, un serpent se laisse deviner.
Je le montre à Blizz qui confirme d'un signe de tête.

Je mets le CD et la musique se lance automatiquement.
Dès que la voix du chanteur s'élève, c'est officiel, j'adore déjà.

Tout le long de l'album, Blizz fredonne. C'est reposant de le voir aussi détendu, insouciant.

Quand l'album se termine, je le relance, ce qui fait sourire mon homme.
Même en musique, nous sommes sur la même longueur d'ondes.

Nous arrivons finalement dans une ville appelée Cortez. Nous avons roulé pas loin de six heures.
Nous nous arrêtons sur le parking d'un fast-food. Blizz m'installe à l'une des tables et va nous chercher à manger.
J'en profite pour regarder sur internet où nous nous trouvons exactement.
J'arrive pas à le croire. Nous sommes presque à la frontière avec trois états. L'Utah, l'Arizona et le Nouveau-Mexique.

Blizz me ramène un burger et des frites ainsi qu'un Sundae à la cerise.
Je l'adore, mon homme. Il sait me faire plaisir comme personne.

— On va où ?
— La baraque est pas très loin d'ici. On va passer devant en allant à la réserve.
— La réserve ?
— Des Amérindiens, des Utes pour être précis.
— D'accord. Pourquoi ?
— Pour s'occuper des gosses après notre passage, en attendant les secours.

Merde, je n'y avais même pas pensé.

Il nous faut à peine une dizaine de minutes pour arriver à la réserve.
Nous sommes passés devant la fameuse maison. Je n'ai pas eu le temps de bien la voir, mais elle se fondait dans le paysage. Personne ne pourrait s'imaginer ce qui s'y passe.

Blizz se rend dans le bureau du chef pendant que je suis prise d'assaut par ses nombreuses filles. Elles parlent toutes en même temps. Mais d'après ce que j'ai compris, ce sont les sœurs et les cousines de Cheyenne.

Quand elles finissent par se taire, je leur explique que Cheyenne va bien et que mon frère la traite comme une princesse.
Nous parlons un moment de trucs de filles et je les embrasse une par une avant de partir.

Nous prenons une chambre dans l'hôtel-casino de la réserve. C'est un endroit superbe, richement décoré et très coloré.

Nous agirons dès la tombée de la nuit.
Blizz m'a assuré que le plan était parfaitement rodé.

Je n'en doute pas un seul instant.

Devil's Eagles T3 : Les ailes de la vengeance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant