Je joue avec mon crayon en ayant l’horrible impression d’être observée, le problème c’est que dans un amphi, il est plutôt compliqué de remarquer parmi la foule celui ou celle qui vous dévisage, il y a bien trop de monde. Mais lorsque je redresse la tête je discerne automatiquement la, ou plutôt les, personnes qui me fixent.
Quelques rangées plus loin, face à moi, se trouve le groupe des érudits et il me semble que chacun d’entre-deux me fusille du regard. Je déglutis, mal à l’aise sous le poids de leur jugement et reporte mon attention sur le professeur. Ce qu’il dit ne m’intéresse aucunement, mais je préfère me focaliser là-dessus plutôt que sur le petit groupe face à moi. Qu’ont-ils contre moi ? Si c’est encore à propos de mes cheveux il serait grand temps qu’ils passent à autre chose.
*
Je pose mon plateau sur une table libre du réfectoire en attendant Elonwy qui est censée arriver d’ici peu, je n’ai pas très faim, mais j’ai besoin de passer du temps avec quelqu’un car je me sens terriblement seule aujourd’hui. Alors que je bois lentement mon verre d’eau, je sens la chaise à ma droite être tirée avant qu’on n’y prenne place. En tournant la tête je m’attends à voir Elonwy, ou même Ashton, mais la personne qui se trouve à ma droite n’est ni l’un, ni l’autre. C’est Spencer Dubrand, fils de philosophe, autrement dit membre du club très privé des érudits.
« - Alors ça te fait quoi de te retrouver toute seule Fauste ?
-Je m’en moque –Dis-je en reportant mon attention sur mon assiette-
-En dehors de Rudy tu n’as aucun ami dans cette section, dommage que tu n’aies d’affiliations qu’avec les musiciens –Il sourit en coin me laissant apercevoir ses dents blanches et aiguisées-
-Tu oublies Calum –Dis-je-
-Calum, ami avec toi ? Fauste je t’en prie ne me dis pas que tu as cru qu’il était ton ami ? –Je fronce les sourcils et ignore les battements fébriles de mon cœur-
-C’est mon ami.
-Laisse tomber Spencer, elle est dans son monde, comme toujours –Ricane derrière moi une fille aux longs cheveux blonds, connue sous le nom d’Adélaïde, fille d’un grand écrivain contemporain- j’ai vu que tu parlais avec Ashton Irwin ce matin ? Ton cas ne s’arrange pas Fauste.
-D’où est-ce que tu connais Ashton ? –Dis-je en sentant le rouge me monter aux joues-
-Ce n’est pas ça qui importe, franchement, tu n’as jamais pensé à te reconvertir dans la musique ? Tu y trouverais peut-être ta place. Ils ont l’air d’avoir les mêmes goûts douteux que toi.
-Rien que pour voir ce sourire s’effacer de ta sale gueule je vais me faire un plaisir de rester ici –dis-je à présent énervée contre le duo qui se trouve de part et d’autre de ma chaise, le sang pulsant violemment contre ma tempe-
-Reste polie Fauste –Ricane Spencer dans mon dos, je tourne rapidement ma tête vers lui pour le voir, je n’aime pas me dire qu’il peut me faire n’importe quelle crasse une fois mon dos tourné-
-Alors comme ça tu vas à la soirée d’inté des musiciens ? –Me dit une seconde fille à la crinière rousse qui s’assied face à moi, Marge Belair- ça ne te pose aucuns soucis de dégrader comme ça l’image des littéraires ?
-Si il y a bien quelqu’un ici qui dégrade l’image des littéraires ce n’est pas moi –Dis-je en serrant mes poings jusqu’à me planter les ongles dans la peau- les petits cons prétentieux qui ont choisi la littérature parce que papa maman ont fait de même et qu’ils n’ont aucune personnalité, c’est ça qui dégrade l’image des littéraires.
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Behind the wooden screen
Fanfiction{HISTOIRE ÉDITÉE, plus d'infos à la fin} Un paravent en bois. Voilà ce qui délimite le balcon de mon appartement de celui de mes voisins, avec à sa base un espace assez grand pour qu'un papier puisse passer. Tout le monde peut mettre des mots sur c...