Les jours se succédèrent, en grande partie rythmés par les entraînements, les émotions et les doutes de chacun. D'un accord conclu avec Blacky, Gouenji n'avait rien dit à ses équipiers au sujet de leur alliance. Cela n'empêchait cependant pas ces derniers de sentir animés d'une détermination qui n'avait d'égale que leur envie de l'emporter face à Orion. Malgré tous les tourments venant de cette fondation qui les assaillaient sous les tourments, ils n'oubliaient pas non plus qu'ils étaient là pour jouer au football, ou du moins ils l'étaient à la base. Vaincre n'était pas qu'une question de sécurité, mais aussi de passion.
Le match contre la Nouvelle-Zélande arriva très rapidement. The Crickets était une équipe réputée pour son talent physique, spécialisée dans les contacts et les blocages, techniques qui faisaient cruellement défaut à l'équipe Japonaise. Ils durent par conséquent un maximum miser sur la puissance que certains avaient dans les jambes, pour les prendre de vitesse à chaque fois que c'était possible. Grâce à cette stratégie, ils réussirent à vaincre les kiwis, mais cela n'arriva pas sans qu'ils aient à fournir des efforts incommensurables. Après tout, les Néo-Zélandais avaient été demi-finalistes lors du tournoi précédent.
Certains membres d'Inazuma Japan comptaient les jours qui les séparaient du match qui les opposerait aux Etats-Unis. Gouenji et Endou, les seuls au courant des conséquences que le résultat aurait sur la petite-amie du premier. Le blond avait gardé le numéro de Blacky, et les deux adolescents faisaient un bilan de leurs découvertes respectives chaque soir. Du côté du Japonais, les choses n'avançaient pas beaucoup. Il était obligé de compter sur le trio d'espions Russes, et ils n'étaient toujours pas revenus les voir, sans doute car ils n'avaient rien appris de nouveau. L'attaquant comprenait, mais cela le frustrait malgré tout. Quant à Blacky, elle avait beau chercher, pour le moment elle restait bredouille, ce qui valait à Gouenji d'entendre des multitudes d'insultes à chaque appel.
En attendant, les Japonais continuaient leur entraînement acharné, en préparation de leur dernier match de qualification. Gouenji n'était d'ailleurs pas le seul à cultiver des doutes. Assise sur le banc de touche, une jeune fille aux longs cheveux roses jouait avec une des mèches qui encadraient son visage, ses yeux gris mollement fixés sur le sol.
- Yuki ? Tu ne t'entraînes pas ?
La jeune libéro leva ses pupilles vers Norika. Sa nouvelle amie la regardait avec insistance, les yeux emplis d'inquiétude.
- Euh, si si...
Yuki se leva doucement, mais fut arrêtée par son amie, qui posa sa main sur son bras.
- Attends !
Norika resta silencieuse un instant, comme si elle cherchait ses mots.
- Qu'est-ce qu'il y a ? finit par la relancer la rosée.
- Je me disais juste... Je m'inquiète pour toi. Tu as l'air si soucieuse ces derniers temps, et on dirait sans cesse que tu doutes... Tu sais, si tu as besoin de parler avec quelqu'un, je suis là.
Touchée, la jeune fille aux cheveux longs hocha la tête, et la pencha sur le côté, signe de réflexion chez elle. Norika en profita pour observer son visage. D'ordinaire, sa peau de pêche étincelait de vie, tout comme ses yeux timides. Son petit sourire étirait toujours ses lèvres, comme si des mots craintifs n'osaient pas franchir la barrière de sa bouche. Mais depuis quelques temps, elle voyait ses prunelles se ternirent, son teint s'assombrissait, et elle ne souriait que peu, et quand c'était le cas, ça se voyait que c'était forcé. Au fond, la verte avait connaissance de ce qu'il n'allait. Les tourments qui assaillaient la jeune libéro étaient assez évidents, entre l'état de son petit-ami auquel elle tenait tant, et son manque de confiance en elle qui la consumait de plus en plus jour après jour. Mais peut-être qu'en discuter avec une oreille attentive lui ferait du bien ?
- C'est juste que... souffla finalement Yuki. Je ne sais pas vraiment. J'ai l'impression... De ne pas avoir ma place ici... Tout le monde est tellement doué, et les autres s'envolent chacun à leur tour ! Moi... Moi je reste au même niveau... Et je n'ai pas l'impression de progresser...
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que c'est vrai... Regarde, tout le monde est en train de faire des progrès de fond ! Gouenji et Haizaki font des ravages en attaque, les Fubuki forment un duo des plus complémentaires, Sakanoue devient un libéro exceptionnel, les défenseurs s'entraident de plus en plus, Asuto et les autres milieux de terrain sont en train de devenir vraiment rapides et efficaces, Kidou et Nosaka forment un duo de stratégie incroyable, et vous les gardiens vous devenez hyper puissants... Je me sens à la traîne.
Norika ne dit rien pendant un moment. Elle aimerait tant dire à son amie qu'elle avait tord, qu'elle aussi faisait des progrès étonnants, mais elle n'était pas une menteuse. Et dire cela serait déclamer des paroles mensongères.Yuki était une libéro douée, à la technique correcte et capable de bonnes pointes de vitesse, mais sa confiance en elle inexistante détruisait tout. Elle était rongée par la peau, et jouer devait presque devenir un supplice pour elle. Elle chercha ses mots pendant quelques secondes, et finit par essayer quelque chose.
- C'est vrai que tu ne brilles pas... Pas encore ! Mais c'est normal ! Moi non plus, je n'ai pas encore eu mon heure de gloire, j'ai juste joué contre la Nouvelle-Zélande et j'ai encaissé deux buts avant qu'Endou prenne ma place, ce n'est pas exceptionnel... Et puis, pour en revenir à toi, ton problème c'est surtout que tu ne crois pas en toi, et ça te leste. Il te suffirait de croire un peu en tes capacités...
- Ce n'est pas si facile, Norika... C'est une sorte de cercle vicieux... J'ai peur, j'ai tellement peur de mal faire et que tout le monde perde par ma faute... Et à cause de ça, je fais n'importe quoi, je m'en veux, je me paralyse encore plus et c'est reparti pour un tour... Je ne sais pas quoi faire, je ne sais même pas pourquoi les coachs me gardent dans l'équipe alors que c'est évident que je ne sers à rien !
Des larmes commencèrent à perler au niveau de ses yeux, et brouillèrent leur couleur. De gris, ils passèrent à une sorte d'éclat blanchâtre, et Norika sentit son cœur se serrer. Elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante. La peine de mon amie glissait sur sa peau pour la pénétrer, et enrobait son âme de sa propre tristesse.
- Pourquoi tu ne poses pas la question aux coachs, tout simplement ? proposa t-elle. Ils devraient pouvoir te répondre, vu que c'est leur décision !
- Je ne sais pas si c'est vraiment utile... Peut-être que c'est juste de la pitié...
- Ne dis pas ça ! Allez, viens ! Je t'accompagne !
Sans lui laisser le temps de protester, la jeune fille aux cheveux courts l'attrapa par le bras et la traîna vers les deux hommes. En voyant deux de leurs joueuses arriver de cette manière, Kudou fronça les sourcils, tandis que Zhao Jin Yun souriait, comme s'il attendait leurs venues.
- Umihara, Castaly ? s'étonna celui aux cheveux violets. Qu'est-ce qui vous arrive ?
Pour toute réponse, la verte donna un coup de coude à son amie qu'elle avait entraîné ici de force, et celle-ci rougit. Elle leva ses yeux quelques peu éteints vers celui aux origines Chinoises, et demanda timidement :
- Je suis désolée de vous déranger, mais je me demandais... Je veux dire, pourquoi me gardez-vous dans l'équipe, alors que je suis inutile, et que je ne fais aucun progrès ? Je... Je me posais juste la question.
Encore une fois, Kudou parut étonné de cette demande, tandis que son collège accentua son sourire. Norika en vint à se demander s'il n'avait pas écouté leur conversation. Certes, elles étaient assez éloignées d'eux, mais connaissant l'entraîneur professionnel de leur sélection, plus rien ne l'étonnerait.
- Personne ne fait jamais de progrès, même si tu ne t'en rends pas compte, s'expliqua Zhao Jin Yun d'un air malicieux. Et pour te répondre, je connais ton potentiel. Je t'ai vue jouer quand tu penses que personne ne te regarde. C'est uniquement le regard des autres qui t'empêchent de jouer à ton meilleur niveau. A quoi ça servirait de te renvoyer ? Comme tout tes amis doivent te le dire, tu as juste à prendre confiance en toi. Ce sera difficile, j'en ai conscience, mais je suis sûr que lorsque ça arrivera, tu pourras prendre ce fameux envol dont tu parles tant.
Yuki, peu convaincue, insista pour mieux connaître les détails de leur décision, mais Zhao Jin Yun refusa de lui en dire davantage. Frustrées, les deux filles finirent par jeter l'éponge, et retournèrent sur le deuxième banc de touche.
- Ca ne m'aide pas, soupira Yuki, la tête entre les mains. C'est facile de me dire que je dois prendre confiance en moi, mais ça ne me dit pas comment je dois faire... J'en ai assez...
Norika voulut parler, mais elle fut interrompue par une exclamation de surprise. Quand les deux filles se retournèrent vers la voix, elles découvrirent Shiratoya, agrippée au bras d'Atsuya. Les deux amoureux affichaient un air surpris. Curieuses, elles se rapprochèrent, et vinrent alors deux silhouettes qui marchaient vers le terrain d'entraînement, une masculine et une féminine. Une aux longs cheveux blonds, une aux courts cheveux noirs. Le visage de Yuki s'éclaira, au plus grand plaisir de Norika, et s'exclama, radieuse :
- Afuro, Destra ! Mais qu'est-ce que vous faites ici ?
Heya mes petits elfes ! Comment vous allez ? Moi très bien, je suis très heureuse d'arriver à tenir mon rythme d'au moins un chapitre par jour depuis un petit moment ! ^^
Alors, qu'en avez-vous pensé ? Yuki va t-elle gagner confiance en elle ? Et que font Afuro et Destra avec l'équipe Japonaise ? ;)
Fact (de merde, j'ai pas d'idées) : Le fichier Word de ce tome vient d'atteindre les 100 pages ! ^^
Bonne journée/soirée/nuit à tous et à toutes ! ^^
Votre petite fée qui vous aime, Fairy Selene.