Je t'aime...connard !

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PARTIE 1

-Papa, c'était vraiment obligé d'inviter tout le monde ?, demanda Nina

Ma fille, maintenant âgée de 19 ans, regarde son père avec son oeil de tueuse. Nina a pris de mon caractère, mais ressemble physiquement à Andrew, sauf qu'elle a hérité de mes yeux bleus. C'est une magnifique jeune femme qui croque la vie à pleine dent et qui me fait étrangement penser à moi, lorsque j'avais son âge.

Elle est tout aussi chipie et capricieuse que moi, mais elle est d'une générosité incroyable. Elle déborde de joie et de bonne humeur en permanence, n'hésitant jamais à aider les gens qu'elle aime, et même des inconnus. L'autre jour, par exemple, elle a aider une mamie a porter ses sacs de course jusqu'à son appartement. Un vrai ange.

Mais c'est vraiment le portrait d'Andrew. Les mêmes cheveux noirs, la même tâche de naissance, la même peau pâle (qu'elle s'est mis en tête de foncé à coup d'auto-bronzant), le même petit nez, et malgré tout, le même regard perçant, bien qu'elle ait mes yeux.

Et si elle fait ses yeux de tueuse à son père, c'est parce que aujourd'hui, nous rencontrons Maxence, son petit-ami (que j'ai déjà vu quelques fois à la sortie du lycée quand je venais chercher Nina). Bien-sûr, en grand papa poule, Andrew a exigé de le rencontrer et aussi de le faire approuver par toute la team, c'est à dire Elio et Léo, Julian et Mariana, Jim et ainsi qu'à Ethan, Victoire et Marvin.

Sauf que ça, Nina vient de l'apprendre, tout comme moi. Andrew abuse, mais je ne préfère pas intervenir. Quand Nina et Andrew se disputent, il vaut mieux attendre que ça passe, et intervenir après. Parce que Nina a cette même manie que moi qui consiste à dire les choses comme elle le pense, sans réfléchir.

-Oui. Et si tu n'es pas contente, c'est la même chose, répondit Andrew en mettant le poulet dans le four

-Papa, tu es bien conscient que j'en ai rien à foutre de ton avis et de ceux des autres sur mon copain ? Et même si à toi, il ne te plaît pas, c'est la même chose. Parce que j'en suis amoureuse, que ça te plaise ou non, répliqua froidement Nina

Andrew bloqua et se tourna vers sa fille. Je vois bien dans ses yeux qu'il se retient très fort de ne pas gueuler, parce qu'il sait que si il commence à gueuler, Nina n'hésitera pas à faire la même chose. C'est rare que ma fille et mon mari se disputent, mais quand ça arrive, ça va assez loin et c'est très violent; mais ça ne dure pas longtemps, heureusement...

-Écoute moi bien, jeune fille. Tu vas commencer par baisser d'un ton, je suis pas ton pote, Nina. Je suis ton père et je peux t'assurer que si ton Maxence ne me plait pas, il ne mettra plus un pas chez nous. Et puis merde, tu as 19 ans. Ce Maxence n'est qu'une petite amourette. On ne sait pas ce que s'est, l'amour, à ton âge.

Et bah merci ! On s'est rencontré quand on avait l'âge de Nina.

-Ah oui ? Tu peux me rappeler à quel âge maman et toi, vous êtes rencontrés ? Hein ? Tu n'as rien dire sur ça. Et je te préviens papa, tu n'as pas intérêt à foutre la merde entre Maxence et moi. Je peux te jurer que si tu le fais, ça ne sera pas utile de m'appeler "ma fille", répliqua Nina froidement

Mon Dieu, si j'avais parlé comme ça à ma mère ou à Ilian, je me serais bouffé la gifle de ma vie...

-Et tu oses me faire du chantage, en plus !!? Mais de mieux en mieux !!! Dépêche toi de monter dans ta chambre, Nina ! Je ne veux pas te voir !, s'écria Andrew, rouge de colère

Il lui jeta un regard qui veut très clairement dire que si elle ne le fait pas, elle risque de se prendre l'engueulade de sa vie. Andrew ne lèvera jamais la main sur elle, même si elle fait une immense connerie. De son point de vu, et du mien, même si ton enfant fait une connerie immense, tu n'es plus un homme si tu le gifles. C'est la même chose avec notre fils. Et puis Andrew sait bien que je me barrerais si il osait lever la main sur nos enfants.

-Putain, elle va me rendre fou ! Depuis quand elle me parle comme ça ! Je suis sûr que c'est l'autre là, Maxence, qui l'a rend comme ça ! Et puis tu ne sens pas l'odeur de clope qui s'échappe de ses fringues ? Elle ne fume pas, c'est sûre, mais je suis sûr que son Maxence, lui, il fume ! Pourquoi c'est aussi dure d'avoir une fille, putain ?!, s'exclama mon mari en tournant en rond dans la cuisine

Je ne répondis rien mais m'avança vers lui et passa mes mains autour de sa taille. Il passa ses mains autour de mon dos et je me sens toujours autant petite à côté de lui, même si je suis assez grande. Il plongea son visage dans mon cou et inspira mon odeur.

Andrew n'est pas un mauvais père, très loin de là, il a juste du mal avec Nina. Elle grandit tellement vite et il n'arrive pas à suivre. Mais je sais très bien que ce n'est qu'une passe, parce que je dois avouer qu'en ce moment, ils se disputent un soir sur deux, et c'est usant.

Je vis Noah, notre fils, monter les escaliers. Il va surement voir Nina: ils sont très proches. Paradoxalement à Nina, Noah à mon physique mais le même caractère que son très cher paternel. Et encore là, il a les yeux perçants de son père. Il a 14 ans, mais il en fait clairement plus que sa soeur. Il fait tourner les têtes de beaucoup de filles (et de garçons), mais il s'en fout. Il préfère largement se concentrer sur le football, un de ses deux grandes passions. Parce qu'en plus d'être beau, fort à l'école et sportif, Noah joue du piano comme personne. Un vrai cliché ambulant, ce gosse. Dans les americans movies, il y a toujours ce mec trop beau, intelligent, sportif et ultra populaire avec toute les filles à ses pieds: et bien c'est la définition de Noah. Sauf que Noah, lui, n'est pas un badboy, comme dans ces mêmes americans movies.