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« Bonjour Jim, pouvez-vous nous écrire comment vous vous sentez depuis ce matin ? Soyez le plus précis possible. ». Au dos de ce mot il y avait écrit : « Dès que vous aurez fini placer la feuille dans la fente située en face de votre lit. ». Je me souviens de ma première réponse, et comment ! J'avais alors écrit au dos de ce papier : « J'avoue être un peu perturbé, je me suis réveillé il y a peut-être trente minutes, je ne sais pas pourquoi je suis dans cette pièce. Il me semble que j'ai 54 ans, ou peut-être plus. Je me sens bien mais j'ai un léger mal de tête. Jaimerai savoir au plus vite pourquoi je me trouve ici et où nous somme. Je n'ai aucuns souvenirs. »

Voila ce que j'ai écrit sur mon premier contre-rendu, la première page dune longue série. Après cela j'ai posé le crayon, cet étrange crayon sans mine, sans encre, juste un tube en plastique qui écrivait. Un tube connecté à mes fibres musculaires eux-mêmes reliés à mon cerveau. Il me suffisait de penser ce que je voulais écrire pour que cet objet dont je ne connaissais nullement l'existence commence à rédiger mes pensées. J'ai ensuite déposé mon papier dans la fente en face de ma couchette. Des centaines de questions tournaient en rond dans ma tête mais je n'avais de réponse à aucunes d'entre elles.

Ma cellule, c'est comme cela que je la définissais, était humide, ternes, triste, il y régnait une atmosphère pesante, je sentais une odeur d'hôpital, de gel hydroalcoolique et toutes ces odeurs synonymes de bonne santé si vous navez jamais à les côtoyer. Aucunes lumières si ce nest une lampe de chevet toute droite sortie d'un film de Ridley Scoot. Mais la chose la plus terrifiante de cette cabine était l'absence de portes ou de fenêtres. Des murs, une table, une lampe étrange et un stylo futuriste qui me terrifiais un peu aussi, rien dautre. Rien.

Dans la même journée, j'ai remarqué que la texture des murs qui m'entourait était très étrange, elle était en acier, du moins à première vue, mais dès que je mapprochais suffisamment près pour les toucher avec une oreille, je pouvais entendre un bourdonnement électrique. Je pouvais les toucher sans risquer de recevoir une décharge électrique, après avoir longuement hésité, j'avais décider de m'aventurer à en toucher un, à mes risques et périls. Mais dès que je l'ai touché j'étais persuadé que ce nétait pas de l'acier. Je n'avais aucunes connaissances en la matière et surtout aucuns souvenir sur des éléments si précis, mais ces murs ressemblaient à des champs magnétiques vêtues de textures très réalistes et totalement insonores. C'était un autre problème, l'insonorité. Je n'entendais rien, aucuns bruits provenant de l'extérieur, aucuns signes de présence humaine. Je me sentais seul, abandonné, perdu. Mais je savais que je n'étais pas tout seul, j'en avais la preuve : la lettre. Excepté mon prénom qui figurait sur cette première lettre, je ne me rappelais rien, vaguement de mon âge aux vues de mes capacités physiques à me lever ou à marcher dans le peu d'espace disponible. Je n'avais aucun souvenir de qui je suis, de ce qu'était ma vie. Je me rappelais seulement les choses de l'ordre du désir naturel comme dormir, marcher, écrire, même si cette fonction était assez étrange, comme beaucoup d'autres choses.

Entre les mursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant