-Chapitre 8-

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Le lendemain arriva beaucoup trop rapidement au goût d'un certain adolescent. Il faisait encore nuit. Cela n'empêcha pas Izuku de sortir. Il voulait aller se promener. Comme chaque nuit, il se réveillait sans cesse et ne pouvait se rendormir. Il avait besoin de prendre l'air. Il avait la sensation d'étouffer. Il mit ses écouteurs, il avait besoin avant tout de musique dans ce silence insupportable. Il n'était pas loin de cinq heures lorsqu'il arriva au parc. Il se laissa se balancer légèrement sur la balançoire. Il n'y avait personne, ce n'était pas étonnant au vu l'heure matinale. Quiconque le voyant le prendrait pour un fou ou encore un vilain. Heureusement, il était comme invisible. Les quelques passants étaient pressés et bien trop fatigués pour se préoccuper de lui. Il avait prit l'habitude. C'était comme une routine. Il aimait bien être seul aussi tôt dehors,. Le froid agressait ses pauvres joues rebondies. Il avait prit l'habitude de regarder le ciel en se balançant. S'il n'y avait aucun lampadaire, il pourrait encore apercevoir quelques étoiles malgré le jour levant. C'était l'un des plus grands défauts de cette société. Le ciel était pollué, tout comme la Terre. Cela signifiait-il que l'humain n'était bon qu'à détruire ? Et s'il était à la campagne, pouvait-il voir quelques étoiles ? Logiquement cela devait être le cas. Il aimerait pouvoir le constater de ses propres yeux. Il aimerait dormir à la belle étoile, faire du camping. Il avait l'impression de l'avoir déjà fait et pas qu'une seule fois. Cela devait être avec sa mère. Il se demandait si à ce moment, il y avait son père Peut-être bien qu'ils y étaient avec des amis ? Il avait la réponse sur le bout de la langue.

Rapidement ses pensées retournèrent sur le sujet qui ne le quittait jamais. Ce sujet qu'il avait tout fait hier pour l'éviter. Ses écouteurs tombèrent au sol. Ce même sujet qui l'avait mainte et mainte fois réveillé durant cette nuit, durant toutes les nuits. Comme à chaque fois qu'il restait trop longtemps sur ce sujet, sa tête se remplissait d'un brouhaha incessant et d'un mal de tête intense. Il entendait plus que des bourdonnements. Il plaqua ces mains sur ses oreilles. C'était toujours le même schéma, la même chose. Si quelqu'un pouvait entendre ses pensées, il lui demanderait de changer de disque avant de se plaindre de ses murmures incompréhensibles. Il resta là pendant un long moment. Il chuchotait, tout bas. Il était concentré sur ses pensées, essayant de faire abstraction de ce vacarme qui résonnait dans son crâne. Son cœur se resserrait. Il manquait cruellement d'air. Ses poumons le brûlaient.
Un rire résonna. Ce son illumina toutes ses pensées noires. Il lui donna l'air dont il manquait. Izuku prit une grande inspiration, lui piquant la gorge. Il connaissait ce rire. Il ne lui fallut pas longtemps avant de tomber sur son propriétaire. Kirishima passait devant le petit parc, accompagné des deux autres étudiants. Il riait à cœur joie pendant que Katsuki, les yeux encore à moitié fermé, parlait dans sa barbe. Todoroki était stoïque, regardant droit devant lui. Izuku n'arrivait pas à croire qu'ils étaient là. Un grand sourire prit place sur ses lèvres. Il se releva précipitamment, prêt à les appeler. Il se stoppa nette en voyant le roux placer un bras autour des épaules de chacun. Ils étaient proches, cela ne faisait aucun doute. Izuku se sentit subitement mal. Était-il entrain de s'incruster dans leur groupe ? Ils ne devaient pas avoir envie de le voir débarquer dans leur bande. C'était vrai, pourquoi des élèves de Yuei comme eux voudraient sympathiser avec lui ? Ils devaient seulement être polis. Ce constat lui retourna l'estomac. Il devait rentrer, il n'avait plus aucune envie de rester dehors.

Malgré l'heure hâtive, le train était suffisamment chargé. Katsuki criait pour une énième fois sur un passager qui avait eu le malheur de le pousser. Eijiro ne retenait pas son rire. Cela énervait d'autant plus le blond. Il se mit à grommeler dans sa barbe fictive. Ils arrivèrent assez rapidement chez le bicolore. Ils furent accueillis par la grande sœur de ce dernier, Fuyumi Todoroki. Elle s'étonna de les trouver ici. Elle jeta un rapide regard à l'heure.

— Qu'est-ce que vous faites là ? Vous avez vu l'heure ! Vous allez arriver en retard !
— Est-ce qu'il est là ?
— Non, soupira-t-elle. Il a été appelé pour une urgence.
— J'espère que c'est rien de grave, s'inquiéta Kirishima.
— Ne t'en fais pas. Mais dites moi, votre soirée c'est bien passée ?
— Ouais, c'était cool !
— Tant mieux ! Shoto s'est bien comporté_
— Bougez ! On va être en tard !
— Bakugo a raison.

Il n'ajouta rien de plus et partit en direction de sa chambre suivi de l'explosif. Sa chambre était semblable à celle de l'internat: simple et traditionnel. Ils ne parlèrent pas. Dos à dos, ils se changèrent sans plus de cérémonie. Katsuki remarqua une photo glissée sous le futon. Il n'arrivait à distinguer seulement du blanc. Il était beaucoup trop loin. Il n'y prêta pas plus attention. Cela devait être une photo de famille. D'après ce qu'il avait compris le bicolore avait une grande famille et gardait toujours une photo avec lui.

— Tss, stupide..
— Un problème ?

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux. Le propriétaire des lieux se demandait bien ce qui était « stupide ».  Était-ce lui ? Il n'avait rien faire pour être qualifié ainsi.

— Crouille, on va être en retard !

Il n'attendit pas plus pour sortir de la pièce. Il se trouvait idiot d'avoir retenu un détail si insignifiant d'un de ses plus grands rivales, si ce n'était pas le plus grand. Il n'avait pas a réfléchir pour se rencontre que se n'était pas la première fois. Shoto le rejoignit quelque seconde après. Ils retrouvèrent les deux autres à l'entré. Ceux-là rigolaient de bon cœur. Ils respiraient la joie de vivre, contrastant avec les deux nouveaux arrivants, froid et agressif.

— Vous en avez mis du temps !, commença sa sœur. Je vous dépose ?
— Si ça ne te dérange pas, sourit Kirishima de toutes ses dents.
— Pas du tout. Allez en avant, mauvaise troupe !

Fuyumi les déposa. Elle avait conduit le plus rapidement qu'elle le pouvait tout en restant prudente et en respectant le code de la route. Malheureusement pour les étudiants cela n'avait pas suffit. Ils étaient arrivés avec un retard de dix minutes. Leur professeur leur colla un avertissement avant de leur demander de rejoindre leur place. Ils avaient de la chance. C'était pas present mic. Si cela avait été avec Aizawa, ils se retrouveraient avec une sévère punition.
Katsuki n'avait aucune de ses affaires avec lui. Il se retourna pour prendre un stylo et des feuilles à Deku. Il se figea en constant que ce n'était pas lui mais bien la petite Tooru. Malgré le temps, il ne pourrait pas s'y faire. Le vert se mettait toujours derrière lui depuis des années. L'invisible comprit ce que le blond lui voulait. Il n'avait aucune d'affaire, c'était simple à comprendre. Elle lui donna un stylo quatre couleurs et quelques feuilles pour tenir la journée. Katsuki savait qu'elle souriait. Il ne comprenait pas comment mais il le savait tout simplement. L'image d'un sourire doux prit place dans sa tête. L’image devenait de plus en plus nette, des tâches de rousseurs recouvraient ses joues, ses grands yeux émeraudes. Il grogna et lui arracha des mains ce qu'elle tenait.

— De rien, si tu as besoin d'autre chose, Katchan_

Il se retourna précipitamment vers elle. Il l'avait imaginé? Est-ce qu'elle venait d'imiter à la perfection la voix du vert ? Et ce surnom, l'avait-elle réellement utilisé ?

— Tu as besoin d'autre chose ?

Il n'ajouta rien et fit face au tableau. Il commençait à halluciner. Son absence avait vraiment un impact sur lui. Jamais il n'aurait pensé cela possible.

▽Un monde sans Deku ?! ▽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant