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Quand la porte de la petite chambre familiale s'ouvrit, je sursautai dans mon lit. Ma mère s'approcha de mon lit, m'adressant un sourire avant de souffler quelques mots.

– Ton père t'attend, il a besoin de toi, me dit-elle avant de sortir de la pièce.

Je levai un bras dans le but de venir me frotter le visage. Mon front était moite, j'avais encore fait un rêve étrange pendant la nuit. Ces derniers temps, ça m'arrivait constamment. Ça ne m'inquiétait pas plus que cela en soit, j'avais une imagination débordante, mais il y avait une constante étrange dans ces rêves. Des yeux bleus profonds, qui m'envoutait, une chevelure rousse flamboyante. Je mis quelques minutes avant de retirer ces images de mon esprit, et pris la peine de me lever, d'enfiler quelques habits propres afin de rejoindre ma mère dans la pièce principale de notre demeure. Nous n'avions pas beaucoup d'argent, notre maison se résumait à une grande pièce à vivre et cette chambre où nous dormions tous les trois. Mais je savais que j'avais énormément de chance d'avoir un toit où dormir, ce n'était pas si évident que ça.

Ma mère m'adressa un nouveau sourire avant de venir m'embrasser sur la joue et de me sommet de m'installer à table pour avaler quelque chose avant de rejoindre mon père à l'extérieur pour travailler. Nous étions paysans. Du moins, mon père était paysan, ma mère femme de paysan et moi j'étais fils de paysan. J'étais en âge où je pourrais parfaitement partir de chez mes parents, mener une vie moi-même de mon côté, rencontrer une femme, devenir paysan de mes propres terres ou décider de m'engager en tant qu'écuyer pour un seigneur afin de monter en prestige, mais je ne ressentais pas cet envi de m'en aller. Même si mon père travaillait encore beaucoup, je savais que les années passant, il allait avoir de moins en moins de force pour s'occuper de ses champs et de ses bêtes. Je tenais à les autant que je le pouvais. Ma mère me répétait souvent que je devais prendre mon envol comme tout enfant, mais je ne me sentais vraiment pas pressé de le faire et je savais qu'au fond, elle aimait encore m'avoir dans sa vie.

J'avalai avec vitesse le petit déjeuner qu'elle avait pris la peine de me préparer, avant d'enfiler une veste et de sortir rejoindre mon père. Il faisait beau, le soleil était déjà levé depuis plusieurs heures, je m'en voulais un peu de m'être levé aussi tard. Je pris le temps d'humer un instant l'air frais extérieur, laissant mon regard vaquer vers le village que nous voyons au loin de chez nous. Mes poumons remplient d'air, je me mis à courir pour rejoindre mon père sur la partie de notre champ qu'il était en train de recouvrir de fumier.

– Te voilà réveillé ? me lança-t-il en me voyant approcher de lui.

– Désolé ! lui lançai-je rapidement.

– Ça fait bien deux heures que le coq à chanté et toi, tu es encore trop propre.

Le sourire espiègle que mon père afficha à ce moment-là me prouvait qu'il ne m'en voulait pas, même si je ne pouvais pas m'empêcher quand même de m'en vouloir de me lever si tard.

– Je vais t'aider, dis-je en m'approchant d'une pelle pour la prendre en main.

– Ça ira fils, mais si tu pouvais aller nourrir les animaux ça serait bien. Ta jument est encore de mauvaise humeur aujourd'hui, elle est insupportable.

– Elle a aussi mauvais caractère que toi !

Avant que mon père ne décide de me lancer une boule de fumier dessus, je pris la tangente pour me diriger vers la grange. En plus du champ qui nous permettait de récolter quelques légumes, nous avions plusieurs animaux. Des poules pour les œufs, un coq, des vaches pour le lait, un mouton et une chèvre. Et bien sûr, ma jument, Etoile. Je l'avais trouvé dans la forêt un jour de tempête, elle semblait perdue et je l'avais ramené chez moi. Depuis, elle était avec nous et ma famille considérait que c'était ma jument parce que j'étais le seul capable de l'approcher réellement.

Désir incandescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant