La super fête de Paulin. (Driller_Killer)

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Driller_Killer

THÈME : Anniversaire

Mots imposés : whatsapp-snapchat-cadeau-tête coupée-gâteau-invités-police-psychiatre-sang-gamine-main coupée-doigt retrouvé-alcool-pompiers-couteau (merci à Marie L. et Rachida B.)

— Mamaaaan ! Mamaaan ! dis-lui toi à Miky que Berny le Clown va venir !!!

Paulin, le sale gamin aux cheveux blonds qui venait de déranger sa mère affairée pour son gâteau d'anniversaire, était arrivé en courant devant elle. Tandis qu'elle fouettait des oeufs pour les monter en neige, tout en suivant la recette de sa soeur via Whatsapp, l'enfant, qui fêtait ses dix ans ce jour, la collait encore et toujours. La maman essayait de ne pas s'énerver, de faire ce qu'elle avait à faire sans écouter les plaintes stupides de ce sale morveux, mais la tâche n'était pas aisée, elle en arrivait à souhaiter avoir la main coupée par son grand couteau afin d'être sauvée par les pompiers et de ne plus supporter cette ambiance merdique.

— Mamaan ! Allez, dis-lui ! continua t-il en commençant à avoir la voix tremblotante et les yeux humides devant tant de froideur...

Maman soupira, essuya ses mains sur son tablier rose, et s'agenouilla pour regarder son fils dans les yeux. On lui avait toujours dit de s'abaisser au niveau de l'enfant pour lui parler, bienveillance tout ça, une façon de vivre qu'elle ne comprenait toujours pas.

— Paulin, mon cher Paulin, commença t-elle avec une voix doucereuse. Oui, Berny le clown va venir, et oui, tu auras la plus belle fête d'anniversaire du comté. Et si ce sale Miky a un souci avec ça, dis-lui bien que Berny se fera une joie de le prendre, le retourner, le secouer et le secouer si fort qu'il en aura la tête coupée. On est d'accord ? Ce serait un chouette cadeau n'est-ce pas ?

Paulin regarda sa mère avec stupeur, puis éclata en sanglots.

— Allons Paulin, je voulais rire, n'en fais pas toute une histoire... Décidément, on ne peut plus rien dire... Les jeunes d'aujourd'hui...

Elle se releva, et continua la préparation de son gâteau tandis que l'enfant partit rejoindre Miky, son ami qui attendait dans la cour, boudeur.

— Alors, elle a dit quoi ta mère sale con ? demanda t-il à Paulin

— Que Berny allait te bouffer tout cru, trou du cul... répondit Paulin, agacé.

Les enfants continuèrent de se chamailler jusqu'à ce que les autres invités arrivent, et la mère de famille n'y prêtait pas attention. Elle attendait que le gâteau finisse de cuire, et se faisait les ongles, en buvant un verre d'alcool, à l'abri de ses chiards qui criaient, couraient, et bavaient partout. Même quand le clown est arrivé, elle n'a pas daigné sortir de la maison pour l'accueillir et vérifier que tout se déroulait comme il le fallait. La sécurité des enfants n'était clairement pas sa priorité. Il était temps pour elle d'appliquer la deuxième couche de vernis pour ensuite faire ses selfies quotidiens sur Snapchat.

Les enfants, à l'extérieur, criaient toujours, joyeux. Le clown, Berny, leur gonflait des ballons, faisait des mimes, essayait de les faire participer à des jeux. Paulin, voulant jouer les racailles devant ses camarades, eu une soudaine idée très géniale de la mort qui tue : lancer son super gâteau sur le clown...

Ben j'peux vous dire qu'il n'était pas ravi, Berny. Il a arrêté tout mouvement, a fermé les yeux quand le gâteau avait atterri dans son visage. Les ballons qu'il tenait sont tombés par terre. Le brouhaha a fait place au silence absolu. Plus aucun enfant n'osait bouger, rire, péter... Paulin, qui trouvait sa blague de fort bon goût, était le seul à rire. Il riait tellement qu'il s'en tenait les côtes. Berny avait rouvert les yeux et regardait l'enfant insolent. Sans réaction apparente, il se dirigea sur lui, doucement. Paulin riait beaucoup moins. Le clown empoigna le t.shirt de l'enfant et il souleva le tout en l'air. Il retourna le petit, le secoua, le secoua et le jeta par terre. Paulin s'était tout à coup mis à chialer de toutes ses forces, et la maman, qui faisait sécher son vernis, regarda à la fenêtre. Elle l'ouvrit et hurla :

— Ho ! J't'ai pas payé pour malmener le morveux connard !

Puis elle referma la fenêtre, et elle soupira en constatant que son vernis s'était écaillé dans l'effort.

— Saloperie... Putain, on peut pas être tranquille deux minutes, merde ! s'énerva t-elle en tournant en rond dans sa cuisine.

A l'extérieur, l'ambiance avait changée... Une tension palpable s'était installée, les enfants ne savaient plus quoi faire, et ils avaient maintenant peur du clown. L'une des enfant voulut se sauver pour appeler sa maman, elle ne voulait plus rester là. Elle réussit à se faufiler dans la maison pour utiliser le téléphone fixe, mais la maman de Paulin était arrivée derrière elle, et elle appuya sur le bouton pour raccrocher en regardant la petite avec de gros yeux en colère. Cette enfant n'irait pas dire que la fête était un désastre sans nom... La petite fille eut soudain si peur qu'elle s'oublia sur la moquette du couloir.

— En plus tu souilles ma maison ! Espèce de petite traînée ! hurla t-elle, enragée.

Elle poussa la gamine et sortit dans le jardin en appelant son fils.

— Ehh ! p'tit con ! Va nettoyer les saletés de ta pisseuse !

Paulin acquiesça, habitué à ces ordres, et il se dirigea dans la maison. Le petit Miky n'en menait pas large non plus, il aurait bien voulu courir à toute jambe dans la rue mais ses parents ne seraient pas contents de lui s'il faisait ça, puis il avait peur que la maman de Paulin appelle la police pour le retrouver. Les enfants ça a vraiment peur de tout...

Berny le clown était encore silencieux, les bras ballants, un drôle de sourire sur le visage, le genre de sourire malsain qui calme toute envie de rire, qui glace le sang. La maman le regarda quelques secondes avant de comprendre que ce clown là n'était pas normal... "Il devrait consulter un psychiatre lui..." songea t-elle en s'approchant doucement de lui. Berny ne bougea pas d'un pouce. Les enfants eux s'étaient mis en cercle autour des deux adultes, apeurés et en même temps curieux. Seul Paulin et la pisseuse n'étaient pas là, occupés à nettoyer la moquette.

Une éternité passa pendant le duel de regard entre Maman et Berny. Puis soudainement, comme si une mouche l'avait piqué, Berny sauta. Il sauta si haut, si fort que quand il atterrit, maman était écrasée sous son poids, sous son costume affreux, à s'en étouffer. Elle se débattit comme elle put, mais avec son poids plume, elle ne pouvait rien faire. Les enfants criaient, les uns surexcités par la lutte, les autres apeurés. Berny appuya de toute son corps sur la malheureuse, en riant comme un fou, et il sortit son petit couteau de sa poche, celui qui servait à couper les rubans de ses ballons... Il coupa les doigts de la mère exemplaire. Elle n'aurait plus à se faire les ongles au moins... Les hurlements de la femme achevèrent d'apeurer les derniers enfants qui pensaient assister à un spectacle... Tous se mirent à courir dans toutes les directions, faisant voler les ballons partout, les doigts de la maman furent piétinés, les cris fusaient, affolant les voisins qui appelèrent la police. Berny lui s'était enfui aussi. Quand les autorités et les parents apeurés arrivèrent, ils ne purent que constater la mort de la mère de Paulin, dont il manquait tous les doigts, la cage thoracique broyée, baignant dans le sang. Ils cherchèrent les doigts pour le légiste et le thanatopracteur. L'opération fut longue, mais une fois les doigts retrouvés, les autorités purent quitter l'endroit sordide. Un avis de recherche avait été lancé à l'encontre de Berny, et de Paulin qui avait lui aussi disparu...

Les fêtes d'anniversaire, c'est plus ce que c'était... 

VIENS LÀ! N'AIE PAS PEURWhere stories live. Discover now