A Black Tale : Sisters of House Black

Une demande un peu spéciale.

13 août 1974, Manoir Malefoy, Wiltshire.


- Alors qui a gagné ? demanda Bellatrix en s'approchant de Lucius qui était assis dans le salon principal.
- Depuis quand la Coupe du Monde de Quidditch t'intéresse ? demanda le sorcier d'un ton sarcastique en repliant son journal.
- Depuis jamais, répondit nonchalamment la brune. J'essaie juste de faire la conversation.
- Depuis quand Bellatrix Lestrange prend la peine de faire la conversation à qui que ce soit ?
- Ferme-la, répondit-elle en s'affalant dans un sofa.
- Ah, voilà. C'est bien ce que je pensais.
- Et qu'est ce que tu pensais ? fit une voix douce derrière eux.

Narcissa prit place aux côtés de son époux.

- Je pensais que ta sœur était une sociopathe incapable de se comporter correctement plus de trente seconde, répliqua Lucius avec un sourire dédaigneux.

Narcissa pouffa et prit le journal des mains de Lucius.

- Oh. L'équipe syrienne a gagné. Tu me dois vingt gallions, Lucius, dit la blonde avec un sourire malicieux.

Bellatrix éclata de rire. Lucius leva les yeux au ciel et sortit une petite bourse de sa poche, de laquelle il sortit deux pièces d'or qu'il tendit à son épouse. Narcissa enlaça Lucius affectueusement et déposa un baiser sur sa joue.

- Prenez vous une chambre, bordel, grinça Bellatrix en fronçant le nez.
- Narcissa et moi partons une semaine aux Maldives, annonça Lucius.
- Tu ne peux pas partir. Le Maître a besoin de tous ses soldats disponibles à n'importe quel...
- J'ai pris mes dispositions avec le Seigneur des Ténèbres, la coupa froidement le sorcier, et ce n'est pas à toi, Bella, de me dire ce que j'ai à faire. Tu es notre invitée ici, je te rappelle.
- Tu es notre invitée ici, je te rappelle, mima Bellatrix avec le même ton que Lucius.
- Bella...arrête un peu...dit timidement Narcissa.
- Bella, arrête un peu, reprit la brune avec une voix enfantine.

Le couple échangea un regard agacé.

- Bon. Je sors, il y a une sale ambiance ici, déclara Bellatrix.
- Bella tu ne peux pas sortir comme ça ! s'inquiéta Narcissa.
- Ah bon ? On verra, répliqua sa sœur en haussant les épaules.

Sans que les Malefoy ne puissent l'en empêcher, elle avait quitté le Manoir.


****


12, square Grimmaurd, Londres.


- Tante Walburga ? Oncle Orion ?

Bellatrix progressa à pas prudent dans le long couloir de l'entrée de la noble et très ancienne demeure des Black. Un petit être en haillons apparut devant elle, la faisant sursauter.

- Miss Bella ! Kreattur est très heureux de vous revoir, oui Kreattur n'a pas cessé de penser à miss Bella et miss Cissy, Kreattur ne les a pas vu depuis si longtemps... dit l'elfe d'une voix grinçante.
- Tes maîtres ne sont-ils pas ici ? demanda la sorcière ?
- Maitresse Walburga et maître Orion sont de sortie. Maître Sirius est encore chez ces sales traitres à leur sang de Potter, mais mon précieux maître Regulus est dans sa chambre à l'étage... puis-je indiquer le chemin à miss Bellatrix ?
- Je connais le chemin, répliqua sèchement la mangemort en se dirigeant vers les escaliers.

Kreattur trotta derrière elle pour lui proposer à boire et à manger, mais elle le congédia immédiatement. Enfin, elle arriva devant la porte de la chambre de son plus jeune cousin et y toqua.

- Oui ? fit une voix à l'intérieur.

Bellatrix entra.

- Bonjour Regulus.
- Ah, c'est toi. Je ne pensais pas te voir aujourd'hui, dit simplement le jeune Serpentard.
- Je m'ennuyais au Manoir.
- C'est pas dangereux pour toi de sortir ?
- Je préfère vivre dans le danger que ne pas vivre.
- Oui, enfin...si les aurors t'attrapent la deuxième option est très probable.
- Ils ne m'attraperons pas, dit Bellatrix en soupirant. Sirius est chez les Potter, c'est ça ?
- Oui... répondit Regulus en baissant les yeux.
- Je vois. Tu devrais prendre tes distances. Ce n'est qu'une question de temps.
- Une question de temps ? avant quoi ? s'inquiéta le garçon.
- Que ton idiot de frère ne soit officiellement plus un membre de notre noble famille.
- Oh... comme Dromeda.
- Hmm, répondit Bellatrix en grimaçant. Croupton ?
- Il est toujours aussi impatient de servir le Seigneur des Ténèbres. Il travaille dur.
- Et Croupton Sr ?
- Rien que je puisse t'apprendre. Il continue de faire campagne. Mais il y a un nouveau dont tout le monde parle, qui risque d'être élu à sa place.
- Minchum ? Le sang-mêlé ?
- Oui. Je crois qu'il va gagner les élections. Tu vas voter pour qui ?
- Tu crois que je vais voter pour un de ces clowns ? La seule personne que je veux voir au pouvoir est mon Maître, Regulus, répondit froidement Bellatrix.
- Oh...oui, bien sûr, bredouilla le jeune garçon.
- Bon, je vais y aller avant de croiser ta mère.

Le garçon ne put s'empêcher de rire à cela, et raccompagna sa cousine jusqu'à la sortie. Bellatrix continua son chemin dehors dans les rues de Londres, dépassant des enfants qui jouaient dans le square sous le soleil de plomb. Cela lui faisait du bien de sortir un peu. La propriété des Malefoy était immense mais avait fini par ressembler à une cage dorée pour la sorcière. Bien qu'elle savait qu'elle n'aurait plus rien à craindre une fois que son Maître serait au pouvoir, elle trouvait que cela tardait, et s'impatientait. Évidemment, elle serait toujours heureuse de le servir, mais la tension constante entre les sangs-purs et les autres était lourde.
Alors qu'elle se dirigeait vers une impasse afin de pouvoir transplaner en toute discrétion, elle remarqua un homme étrange qui suivait bizarrement son chemin. Elle ne le reconnut pas mais accéléra le pas avant de remarquer qu'une femme faisait la même chose. Des aurors, bien sûr. Elle pesta contre elle même, honteuse de ne pas les avoir aperçus avant, et hésita. Devait-elle fuir ou attaquer ? Si elle éliminait deux aurors, son Maître serait fier d'elle. Si elle se faisait attraper, il se chargerait lui-même de la tuer. Que devait-elle faire ?
Elle fit volte-face.

- Bombarda Maxima !


****


Bellatrix grogna de douleur tandis que Narcissa lui appliquait de l'essence de Dittany sur son torse ensanglanté.

- Qu'est-ce qui t'a pris d'attaquer deux aurors ? gronda la blonde. Tu aurais pu te faire tuer !
- Me faire tuer ? ricana Bellatrix en réprimant une grimace de douleur. Dans tes rêves.
- Enfin Bella, ce n'est pas drôle ! Tu as vraiment pris des risques énormes ! Pourquoi n'as-tu pas transplané immédiatement ? Et tu n'avais même pas ton masque !
- Ils savent déjà que je suis à Son service. Mon masque me tient chaud, on est en plein mois d'août. Donc pas de masque nécessaire.
- Tu es complètement folle, siffla Narcissa.
- Et toi, tu es ennuyante à mourir. Sors d'ici, répondit Bellatrix en repoussant sa sœur d'un air là. C'est bon, je m'en occupe, ajouta-t-elle en prenant le flacon des mains de la jeune Malefoy.

Alors que Narcissa sortait en claquant la porte de sa chambre, Bellatrix jeta un coup d'œil à sa blessure. Les aurors ne l'avaient pas ratée. Un peu plus et elle y laissait la vie. Avaient-ils voulu la tuer ? En étaient-ils à ce point là ? Elle n'avait reconnu aucun de ses deux assaillants. Pourtant, grâce aux informations de Rookwood, chacun des aurors avaient été identifiés. Vu le niveau de ceux qui l'avaient prise en filature, ce ne pouvait être des stagiaires. Non, ce devait être des aurors bien formé. S'ils avaient réussi à tenir tête à Bellatrix, ils devaient faire partie des baguettes d'élites. Tout à coup, Bellatrix réalisa pourquoi elle n'avait pas su les reconnaître.

****


- Du polynectar ? répéta lentement Lord Voldemort.
- Maître, j'en suis certaine. Ils avaient arrêté durant de longues années, mais je suis sûre qu'ils ont repris leurs habitudes de lâches. Je ne vois que cette explication, nous connaissons tous les aurors employés par le Ministère, affirma Bellatrix en parlant à une vitesse impressionnante.
- Hmm. C'est possible, en effet. Il faudra être plus vigilant. D'ailleurs, que faisais-tu dehors ?
- Je suis allée rendre visite à Regulus, Maître.
- Sans masque ? En plein jour ? C'est très habile de ta part, Bellatrix.
- Je crois qu'avec ou sans masque, Maître, ces saletés d'aurors auraient essayé de m'intercepter. Je regrette seulement de ne pas avoir pu les éliminer.

Le mage noir resta silencieux.

- Maître ? Puis-je vous poser une question ?

Lord Voldemort leva un sourcil interrogateur.

- Vous savez...ces hommes que j'avais capturé pour vous...qu'en avez-vous fait ? Étaient-ils des ennemis ?
- Bien sûr qu'ils étaient des ennemis, Bella, répondit calmement le mage noir. Ils étaient moldus.
- Oh. Oui, bien sûr.
- Pour ce qui est de leur sort, je ne compte pas te divulguer cette information. Sache juste qu'ils sont plus utiles maintenant qu'ils ne l'ont jamais été lors de leur misérable vie.

Pour quelque raison, les propos de Voldemort avaient lancé une vague de chaleur dans tout le corps de sa servante. Bellatrix réalisait maintenant que ses joues étaient devenues écarlates, et qu'elle regardait son Maître avec un peu trop d'assistance.

- Maître ?

Lord Voldemort continua de la regarder sans rien dire. Voyant qu'elle n'osait plus parler sans son autorisation, il lui fit signe de continuer.

- Vous souvenez-vous de nos cours particuliers ? Quand je venais de finir ma dernière année à Poudlard ? demanda Bellatrix la gorge serrée par l'émotion.
- Oui.
- Je me demandais...pourriez-vous...serait-il possible que... Enfin quand vous avez tué cette fille devant moi...c'était extraordinaire et je me demandais...pourriez-vous recommencer ?
- Tuer pour toi ? ricana Voldemort en secouant la tête.

Bellatrix baissa les yeux, honteuse.

- Trouve la victime, et attends moi dans les cachots. Vendredi soir, vingt-deux heures.
- Merci Maître, murmura Bellatrix les yeux tandis que des larmes de ravissement lui montaient aux yeux.
- J'ai à faire, tu devrais partir maintenant.
- Bien sûr, répondit-elle en s'inclinant profondément avant de sortir du bureau, laissant derrière elle son Maître et Seigneur.

Alors qu'elle gagnait ses appartements, la mangemort réfléchissait à sa future victime, à l'offrande qu'elle ferait au Seigneur des Ténèbres. Une moldue ? Une traitre-à-son-sang ? Pouvait-elle demander à Lord Voldemort de tuer Alecto Carrow ? Non, sûrement pas. Qui pouvait être digne de mourir par la main du plus puissant mage noir de tous les temps ?
Soudain, un sourire maléfique illumina le visage ciselé de Bellatrix. Elle connaissait bien une fille, une sale gamine qui s'était enamourée d'une saleté de sang-de-bourbe et qui avait eu un mioche répugnant avec il y a un peu plus d'un an. La seule chose, c'est qu'elle n'avait aucune idée de l'adresse où habitait sa cadette. Peu importe, pensa Bellatrix. Après tout, lorsqu'elles étaient plus jeunes, c'était toujours Andromeda qui était trouvée la première lors de leurs parties de cache-cache. Il était temps de vérifier si les choses avaient réellement changé.