Chapitre XVI

907 60 12
                                    

- Grand mère !! Je l'interpelle, énervée.

J'entends du bruit dans la cuisine, c'est qu'elle n'a pas dû m'entendre. Je m'y précipite, pour que nous ayons enfin une discussion sérieuse. Elle sursaute en me voyant arriver. Elle doit remarquer mon irritation.

- Ah ma chérie ! Tu es enfin rentrée ! Que se passe-t-il ? Elle s'approche pour m'enlacer avec un sourire niais collé au visage.

Je la repousse, un peu trop brusquement peut être, mais j'ai encore en travers de la gorge tout ce qu'elle m'a toujours caché.

- C'est quoi toute cette merde ? Pourquoi c'est Matthieu qui m'a tout raconté ? Toute la vérité, ça aurait dû être toi !

- Mais de quoi tu parles, Swan ? On a pourtant essayé avec Rosie, hier soir, mais tu n'as rien voulu entendre !

- Dix-sept ans ! Dix-sept putain que tu me caches toute cette merde ! Pourquoi avoir attendu dix-sept putain d'années ?! Elle me regarde, choquée. Je ne lui ai jamais parlé de cette façon.

- Calme-toi Swan. Un sentiment passe dans ses yeux. D'inquiétude peut-être ? De tristesse ? De désolation ? Où alors de regrets ? Je ne peux le déterminer.

Elle prend une grande inspiration avant de reprendre:

- On ne vous a jamais rien dit parce qu'on a toujours eu peur, peur pour vous. On ne sait pas ce qui peut se passer, il y a des personnes qui pourraient vous vouloir du mal, les mêmes personnes qui ont tués vos parents.

Les larmes commencent à monter, je les sens mais je ne fais rien pour les arrêter. Je n'en ai même pas la force.

- Q-quoi ? Q-qu'est ce que tu viens de- de dire ? J'articule d'une voix tramblante tandis que les larmes salées dévalent mes joues.

- Swan, tes parents, vos parents... Ont été tués.

Je m'effondre quand ces mots sortent de sa bouche. J'ai du mal à respirer et je m'appuie contre le mur pour garder mon équilibre. Mes genoux finissent par ne plus supporter mon poids et et je me laisse tomber le long du mur.

- Ce n'est pas... possible. Ils-ils n'ont pas...

- Swan... Je suis tellement désolée... Il faut que tu comprennes que je n'ai pas eu d'autre choix que de te cacher la vérité...

La colère, la tristesse, la trahison, je sens tous ces sentiments surgir en moi. Je sens une douleur au bout de mes doigts et je sers mes poings très fort. J'ouvre la bouche pour crier, mais un long hurlement en sort. Mes crocs sont sortis, mes yeux se mettent à briller d'une couleur turquoise.

Je vois ma grand-mère faire lentement plusieurs pas en arrière, et je sens, par je ne sais quel sens, qu'elle a peur. Elle essaye pourtant de le cacher, en vain.

Je baisse ma tête vers mes poigs toujours serrés et je retrouve mes mains en sang. J'ouvre mes mains et je comprend que je me suis fait ça toute seule, avec mes griffes.

_______________

Je suis devant la porte de la maison de Cloé, avec une bouteille dans chacunes de mes mains. On entend distinctement la musique qui retentit à l'intérieur. J'hésite à entrer. Je n'ai aucunement l'envie de faire la fête, pas après tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours, pas après ce qui s'est passé ce matin, pas après tout ça. J'inspire et j'expire un bon coup, prends les deux bouteilles dans la main gauche, pose ma main droite sur la poignée, souffle une seconde fois et ouvre enfin la porte.

La musique est vraiment forte, et une multitude de gens dansent, plus ou moins collés les uns aux autres. Quand Cloé m'avait dit qu'elle faisait une soirée, je ne pensais pas que ce serait une aussi grosse soirée, avec autant de personne, et que elle-même j'en suis sûre, n'en connais pas la moitié.

Les jumeaux LambOù les histoires vivent. Découvrez maintenant