chapitre 26

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  Retour au présent

Cette semaine fut la pire de toute mon existence sur la terre. J'avais perdu tous mes amis, je m'étais faite lynchée sur les réseaux sociaux, environ vingt mille personnes, tous mes camarades du campus, s'étaient désabonnés à mon compte Instagram, et le pire de tout, je recevais chaque jour à la maison, des visites de différentes personnes qui venaient non pour m'assister, mais pour se moquer ouvertement de moi, ma maison et de ma mère.
    J'étais au bord du gouffre, je n'avais pas encore fini de digérer le deuil de ma marraine et voilà que le monde entier se liguait contre moi. Je me sentais tellement mal, j'avais pensé à me donner la mort à plusieurs reprises, toutefois j'étais bien trop lâche pour cela et je ne voulais pas leur donner cette satisfaction...
   J'avais la haine contre tout le monde surtout contre Mélissa, car elle était la responsable de tout ce vacarme. Elle avait pris des vidéos de ma maison, avait posté sur les réseaux, lancé une campagne de désabonnement à mon compte Instagram et avait gagné la sympathie de tous les étudiants......
  Je n'avais plus eu le courage de me rendre au campus, de me connecter, de joindre un seul de mes amis ou même de contacter Evan, qui me manquait affreusement. Je regrettais tellement mes mensonges, je regrettais ne pas avoir assumé mon statut depuis le début, mais il était trop tard, pour changer quoi que ce soit...

  J'étais couchée sur le canapé au salon, lorsque Lara entra dans ma maison, toute intimidée. Je n'étais même pas surprise de la voir, car même les personnes à qui je n'adressais presque jamais la parole, passaient à la maison, pour jouer aux hypocrites.

-Toi aussi tu es venue te moquer de moi? Lui demandais-je en me redressant.

-Non..euh.. pas du tout! Je suis venue voir comment tu te sentais. Me dit-elle en triturant ses doigts, gênée.

-Assieds-toi! Lui dis-je et elle prit place sur le canapé en face du mien.

-Tout d'abord mes condoléances pour ta marraine. Je mimais un « merci ». Sache que je suis de tout cœur avec toi. Je ne suis pas là pour te juger, car toi-même tu ne m'as pas jugé lorsque tu as su que j'entretenais une relation avec le professeur Rodrigue Bengono. Sache que tu peux compter sur moi, dans quoi que ce soit. Me dit-elle en posant sa main sur la mienne.

Elle m'avait l'air vraiment sincère et différente de tous mes autres camarades du campus.

-Bon, je t'ai apporté les cours que tu as manqués. J'ai demandé ça à ma Soeur qui fait droit comme toi. Je sais pas si tu la connais, elle s'appelle Claire... commença t-elle en fouillant son énorme sac à main. Elle y ressortit un registre de cours et me le tendit. Je ne connaissais pas vraiment sa Soeur, peut-être je la reconnaîtrais une fois en face.... Je sais que ce n'est pas facile, mais cherche à venir la semaine prochaine, parce qu'on a évaluation...finît-elle par me dire.

Nous papotions encore pendant plusieurs minutes, et j'en appris un peu plus sur elle. Elle avait dix-huit ans comme moi, venait bien sûr d'une famille riche où elle était l'aînée de deux frères et celle qui était dans mon amphi, était sa Soeur par alliance. Elle était très gentille et surtout naïve.
Dès que la nuit fut tombée, je l'accompagnai jusqu'à sa voiture puis allai m'enfermer dans la chambre, afin de recopier les cours.

(......)

Lundi matin, je m'étais préparée avec le cœur battant à une vitesse folle. Mon estomac était noué, mes mains étaient tremblantes et toutes moites. J'avais peur, peur de ce qui m'attendait au campus, peur de l'humiliation que j'allais subir, peur du regard des autres. Toutefois, j'étais obligée de m'y rendre car j'avais évaluation.

  J'avais pris un taxi et étais arrivée au campus à sept heures pile. L'heure où tous les étudiants étaient rassemblés à la cours en attendant la sonnerie.
J'avalais difficilement ma salive et pénétrai dans l'enceinte de l'établissement le regard rivé sur mes chaussures. Je sentais les regards des autres posés sur moi, je parvenais à entendre leur rire et leurs chuchotements. Et c'était un véritable calvaire pour moi.....
Je me sentais comme une brebis au milieu des loups et je détestais cette sensation!
  
Alors que j'étais presque devant mon bâtiment, quelqu'un me rentra dedans exprès. Je voulais l'esquiver mais la personne me poussa tellement fort que j'eus atterri les fesses contre le sol. Je relevai la tête et vis Mélissa tenue devant moi, avec son éternel sourire de garce.

Dans la tête d'une Pute🇨🇲 ( En pause) Where stories live. Discover now