Nous restâmes ainsi longtemps. Les seul effet que m'apportait cette méditation était une grande calme. Je ne sentais aucun déblocage, aucun déclic, aucun pouvoir, juste cette paix.
Éloi me fit rouvrir les yeux et décrire mes sensations. Il parut satisfait de savoir que j'avais juste ressenti un grand calme. Il me dit que ce serait tout pour aujourd'hui et que nous pouvions aller manger.
Il n'y avait personne lorsque nous entrâmes dans la cuisine-salle à manger. Éloi me demanda ce que je souhaitais manger à midi. Comme je ne savais pas vraiment ce que je voulais, il prépara des haricots verts à la tomate. Pendant qu'il coupait les tomates, il me demanda d'éplucher les fruits un peu trop mûrs, mis de côté pour faire une salade de fruits. Il y avait trois pommes, une grenade, trois poires et deux kiwis.
Je mélangeais ma salade de fruit lorsqu'il termina sa préparation. Il regarda ce que j'avais fait et rajouta quelques clémentines justeuses.
Je mis la table et disposai les plats pendant que mon mentor allait chercher les autres.
Ils arrivèrent en discutant entre eux. Nous nous installâmes à nos places habituelles. Lara me demanda comment s'était passée ma matinée. Je lui racontai donc ce que j'avais appris. Elle avait l'air satisfait et ne m'interrompis pas. Une fois mon récit terminé, Elysia commença à parler du fait d'adopter un animal. Lara n'avait plus l'air satisfait mais agacé. Ce fut Alice qui coupa les réclamations d'Elysia en déclarant que personne n'avait le temps de s'occuper d'un animal et qu'il était hors de question que nous sortions du Complexe. Ma camarde fusilla du regard son mentor et alla chercher la salade de fruit. Éloi nous servit. Elle était très bonne et même Estebann, d'habitude bougon et inexpressif parut l'apprécier.
Paul se leva et nous fit signe de le suivre. Nous nous levames et le suivîmes jusqu'à notre salon. Nous nous installâmes de la même manière que la veille au soir. Estebann prit la parole en premier :
« Je ne vais pas vous cacher que Lara m'a demandé de faire des efforts et que c'est juste par amour et respect pour elle que je vais en faire.
- Peut-être que si tu passais moins de temps dans tes livres noirs tu serais plus sociable et Lara n'aurait pas besoin de te réprimander ! rétorqua sèchement Elysia.
- Peut-être que je préfère la compagnie de mes « livres noirs » à la vôtre ! asséna Estebann.
- Ce n'est pas parce que...
- Stop ! criai-je en croisant le regard las de Paul. Arrêtez de vous disputer tout de suite.
- Toi ne la ramène pas hein, répliqua Estebann.
- Écoute moi bien. Tu me traite comme une moins-que-rien depuis que je suis ici. Tu crois peut-être qu'après trois ans à être traitée comme une esclave me rendrait insensible ? J'ai fait des efforts moi aussi. Parce que crois-moi, ce n'est pas facile de te supporter. Le pire c'est que je ne sais même pas ce qui me vaut ton mépris. Alors s'il-te-plaît dis-moi ce qui ne va pas qu'on puisse passer à autre chose, déclarai-je.
- Pfff..., souffla-t-il avec un regard noir. »
Il se leva et quitta la pièce d'un pas coléreux. Je devais avoir une expression contrariée car Elysia m'effleura le bras dans un geste d'apaisement. Elle me parla doucement :
« Ce n'est rien. Il était un peu moi,s désagréable avant mais il a toujours été assez désagréable et hautain. Ne sois pas contrariée.
- J'aurais dû te laisser le remettre à sa place, sifflai-je entre mes dents.
- Non il valait mieux les arrêter, intervint Paul. »
J'avais appris à prendre sur moi et à ne pas élever la voix mais là, Estebann m.avait mise hors de moi. Il semblait croire que tout lui était dû et que je ne méritais pas d'être ici. De toute manière, je ne souhaitais pas rester une fois la semaine passée. Cette demeure était belle et agréable mais ses habitants étaient étranges. Éloi racontait que j'avais des pouvoirs, ce que les autres semblaient croire aussi. Et, de surcroît, Estebann était désagréable avec moi. Je partirais donc et chercherais mes parents pour retourner vivre avec eux.
Je m'imaginais ces retrouvailles lorsque Paul se leva et me sortit de ma torpeur. Il nous salua et partit dans sa chambre. Elysia se leva et s'installa auprès de moi. Elle me dit :
« Tu vas voir, les premiers jours sont étranges mais on finit par s'habituer. On est passés par là nous aussi.
- À vrai dire, je me sens plutôt bien ici. À part Estebann, vous êtes tous adorables. Je plains Paul qui a dû le supporter seul ! »
Elle me raconta alors ses premiers jours. Paul était souvent seul et un peu taciturne. Pourtant, il avait pris Elysia sous son aile et, depuis, ils étaient tous deux inséparables.
Alice lui avait fait faire les exercices de respiration puis, grâce à eux, Elysia avait appris à contrôler ses pouvoirs.
Elle aussi semblait croire à tout ça. Je hochais docilement la tête mais je ne croyais pas un mot de son histoire. Qui avait ainsi le contrôle sur leurs croyances ? Je ne voulais pas que ce « quelqu'un » s'empare de mon esprit. J'avais promis une semaine. Je resterais donc une semaine. À son terme, je partirais et n'entendrais plus jamais parler d'eux.
Elysia me salua et sortit. Je restai quelques secondes seule dans le salon et décidai de retourner lire dans ma chambre. Je me plongeai dans ma lecture et ne relevai la tête que lorsqu'Elysia me dit qu'il était l'heure de dîner.
Quand j'entrai dans la cuisine, je vis que nous étions les dernières. Lara me fit un sourire et Éloi un clin d'œil.
Je m'assis. Estebann avait déjà commencé son repas. Je trouvais son comportement irrespectueux, envers les autres mais aussi moi-même. Je soupirai légèrement, me servis et mangeai. Les pâtes à la bolognaise étaient excellentes. Quand j'eus terminé mon repas, Estebann était déjà partit mais Paul et Elysia m'attendaient. Nous allâmes dans notre salon et je ne fus pas surprise qu'Estebann ne se joigne pas à nous.
Ils me montrèrent comment me servir correctement du téléphone et nous rigolâmes lorsque l'on se rendit compte que ma sonnerie était dès bêlements de mouton (NDA : j'ai vraiment écrit ça ? Je ne me souvenais plus de cette tentative d'humour nulle...). Nous regardâmes la télévision, l'émission était, semblait-il, leur préférée. Nous échangeâmes autour des performances des candidats et les encourageâmes. Comme j'étais fatiguée, je les saluai et partis me coucher.
En me regardant dans le miroir de ma salle de bain, je vis que les cernes sous mes yeux commençaient de s'estomper. Je soulevai mon t-shirt pour voir mes bleus virer au jaune. J'effleurais mon ventre et soupirai d'aise. J'avais mangé à ma faim et je sentais presque mon vente se gonfler. Je remarquai que même mon odeur avait changé en mieux. Bien sûr mes patrons ne me laissaient pas sentir trop le sale mais je n'avais pas cette odeur douce sur ma peau. Je me dis alors que cet endroit le profitait plutôt bien. Je baillai et décidai alors de commencer à me préparer vraiment.
Les draps étaient toujours doux et agréables, aussi sombrai-je dans le sommeil un sourire aux lèvres.
***
Voilà c'est la deuxième et dernière partie du chapitre 3. Si ça vous a plu vous pouvez voter, commenter, et sinon vous pouvez me dire ce qui ne va pas pour que je m'améliore !
Je vous aime et je suis contente d'avoir un lectorat (même assez restreint ❤️)

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La Prophétie des Quatre
Teen FictionAanor vit exploitée dans un café depuis qu'elle a dix ans. Un jour, un homme étrange la rachète à ses « patrons » et l'emmène dans un lieu nommé le Complexe. Les gens au couleurs d'yeux étranges qu'elle rencontre là-bas lui affirment que ses sombres...